2. Détection des ruptures
de stationnarité avec le test de Mann-Kendall
Le test statistique de Mann-Kendall appliqué aux
séries de hauteurs annuelles précipitées (Fig. 15)
révèle l'existence d'une rupture survenue à la fin des
années 1960 et au début des années 1970.
Fig.
15 : Mise en évidence des ruptures de stationnarité par le
test de Mann-Kendall
L'application du test de Mann-Kendall a donc permis de situer
le début de l'accident climatique et de valider la pertinence de la
tendance pluviométrique. Celle-ci est décroissante et
significative au seuil de 95 %. Plusieurs changements ont pu être
détectés et mis en évidence. Les premières ruptures sont
observées en 1959 aux stations de Bouar et de Bossembélé.
La stationnarité des séries qui est rompue s'est renforcée
en 1968 et généralisée sur l'ensemble des observations.
Elle s'est maintenue sur plusieurs années. Bouar et
Berbérati ont connu de 1968 à 1980 une longue période
d'irrégularités sans inversion de tendance. Cependant, à
Bossembélé et à Bossangoa, les ruptures sont
détectées en 1968 et en 1971.
Ces périodes de rupture de stationnarité
correspondent à celles déjà observées et
étudiées au Sahel par le Programme FRIEND-AOC (Amani et
al., 2004). Ces résultats corroborent aussi bien ceux
présentés par Janicot et Fontaine (1993) sur
« l'évolution des idées sur la variabilité
interannuelle récente des précipitations en Afrique de
l'Ouest ». Ainsi, les déficits pluviométriques
correspondants pour l'ensemble de la Centrafrique sont de l'ordre de 17 %
(Ndjendolé, 2001). Particulièrement dans le Nord-Ouest du pays,
une décennie plus tard, ces déficits oscillent entre 15 et 23
%.
Mais la variabilité du régime des
précipitations n'est pas nécessairement
caractérisée par la seule variation des ses totaux annuels
même si, le plus souvent, celle-ci en reste la manifestation la plus
sensible. Cette variabilité peut aussi concerner un changement dans la
fréquence des pluies. Une telle analyse serait mieux
appréhendée dans un champ pluviométrique ayant un
réseau de mesure dense afin de regrouper les stations aux comportements
similaires.
Une chronique globale permet de définir le bilan
d'ensemble de l'espace étudié. Leur signification est fonction de
l'interprétation qui en sera faite à partir de la matrice des
saturations (corrélations facteurs-variables) d'où
l'intérêt d'une analyse des séries pluviométriques
par la méthode des Composantes Principales (CP).
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