CHAPITRE TROISIEME : VARIABILITE ET TENDANCES
PLUVIOMETRIQUES DANS LE NORD OUEST, enjeux environnementaux
Dans ce chapitre, nous allons traiter deux aspects :
d'une part la variabilité et la tendance pluviométrique dans le
nord ouest et d'autre part, les enjeux environnementaux.
I. VARIABILITE ET TENDANCES
PLUVIOMETRIQUES
Parmi les outils d'analyse
couramment utilisés pour rechercher les tendances
pluviométriques, mesurer leur degré de significativité et
détecter les périodes de ruptures de stationnarité, on a
l'ellipse de contrôle de Pettitt et le test de Mann-Kendall.
1. Anomalies
pluviométriques dans le Nord Ouest
Il s'agit d'analyser les indices standardisés en
mettant en relief les années excédentaires, les années
déficitaires et les droites d'ajustement (Fig.13). L'application des
droites de tendances permet de savoir dans quel sens évolue la
pluviométrie (vers l'aridité ou vers l'humidité). Cette
information de grand intérêt environnemental et agronomique
nécessite d'être confirmée par des tests non
paramétriques.
L'étude des anomalies centrées et
réduites des précipitations annuelles a permis de dégager
globalement trois périodes sur l'ensemble des quatre stations (Fig. 14).
§ La première période
s'étend de 1951 à 1967 : elle est marquée
par la prédominance des années humides. Les indices sont compris
entre +2,9 à Bouar et -2,1 à Bossembélé. Les
excédents pluviométriques sont fréquents mais modestes.
§ La deuxième période va de 1968
à 1990 : elle a débuté par le signal d'un
accident climatique en 1968. Une période de sècheresse longue et
sévère est observée. On remarque une intensification du
déficit pluviométrique et le début d'une phase plus
sèche en Afrique centrale. On peut considérer deux phases
récurrences : la première va de 1970 à 1974. C'est
une période de déficit général mais d'envergure
limitée quant à l'ampleur des conséquences
désastreuses. La seconde a débuté à la fin de 1979
et atteint son paroxysme en 1983 avec une sècheresse dont la
sévérité demeure historique. L'analyse des séries
chronologiques, du Nord-Ouest centrafricain, par l'étude des ACR,
confirme les résultats obtenus par le programme ICCARE (Servat et
al., 2001).
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a : Station de Berbérati
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b : Station de Bouar
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c : Station de
Bossembélé
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d : Station de Bossangoa
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Fig. 14 : Anomalies et
tendances pluviométriques dans le NW centrafricain, 1951-2000
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§ La troisième période, de 1991
à 2000, est caractérisée par une certaine
reprise pluviométrique et les successions d'années sèches
et humides. Toutefois, on peut relever une persistance de faibles
pluviométries annuelles au début et de fortes
pluviométries à la fin. Les écarts d'indices sont assez
importants mais n'excédent pas +3.
Les droites d'ajustement appliquées aux ACR
révèlent des conclusions pertinentes. 3 stations sur 4
présentent une droite de tendance décroissante. Le coefficient de
persistance, calculé pour toutes les séries
pluviométriques, donne la valeur de 87,8 %. Ce résultat met en
évidence la péjoration du climat dans le NW centrafricain, avec
une évolution de la pluviométrie vers l'aridité.
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