2.
Etude pluviométrique comparée des sous périodes
« normales »
Pour affiner les analyses, nous avons subdivisé les
séries pluviométriques en 2 sous périodes de 25
ans chacune (Fig.13): la première sous période va de 1951
à 1975 et la seconde sous période de 1976-2000. On observe que la
première sous période a été humide et la seconde
sèche. Contrairement à ce qui est couramment admis, le total
pluviométrique annuel n'a pas connu de forte variation entre les deux
sous périodes. On remarque qu'en dépit de la péjoration du
climat, juillet et août sont caractérisés par un
accroissement des précipitations pendant la période
déficitaire de 1976 à 2000.
Cependant l'amorce d'un régime unimodal se dessine
pour les régions à climat subéquatorial. Par exemple
à Berbérati (Fig. 13 a), on a observé un renforcement du
régime pluviométrique à tendance unimodale, même
après les premières années de ruptures (1968-1969).
|
|
|
a : Station de Berbérati
|
b : Station de Bouar
|
|
|
c : Station de
Bossembélé
|
d : Station de Bossangoa
|
|
|
Fig. 13 : Comparaison
des rythmes pluviométriques interannuels dans Nord Ouest
centrafricain
|
Cette tendance bimodale semble s'effacer au cours de la
seconde sous période car, la phase intra pluviale (juin ou juillet) a
enregistré autant de pluviosité que les mois d'août et
septembre pluvieux. Ainsi, l'irrégularité interannuelle des
précipitations se répercute normalement sur l'ensemble des mois
pluvieux.
Conclusion partielle
L'étude de la variabilité des
précipitations mensuelles montre qu'à l'exception des mois de
juillet, août et septembre, les précipitations ont globalement
diminué au cours des relevés normaux de 1970 à 2000 dans
le NW de la Centrafrique. Cette baisse n'est pas uniforme, ni sur toute
l'année, ni sur l'ensemble de la région. Toutefois, on peut
remarquer que les mois de la saison pluvieuse sont proportionnellement moins
affectés par la diminution que ceux de la saison sèche. Les mois
de juillet à septembre ont reçu des pluies excédentaires
au cours de cette même période. Ces résultats sont
comparables à ceux enregistrés dans la plupart des travaux sur le
régime des précipitations en Afrique tropicale (Boko, 1995 ;
Houndénou et al., 1998 ; Ndjendolé, 2001).
L'étude des séries chronologiques de hauteurs
précipitées annuelles fait apparaître une nette et brutale
fluctuation du régime pluviométrique dans toute la région
considérée, à la fin des années 60 et au
début des années 70. Les résultats de l'analyse des
séries chronologiques montrent une tendance générale au
glissement des isohyètes vers le S-SW. L'analyse de la
variabilité pluviométrique repose également sur des
méthodes statistiques de recherche de tendances et de détection
de ruptures au sein des séries chronologiques. Ces méthodes
statistiques permettent, pour chaque station étudiée, de mettre
en évidence une occurrence éventuelle d'un accident
climatique.
|