2. Typologie des régimes
pluviométriques
Deux rythmes pluviométriques saisonniers
caractérisent le Nord-Ouest du pays (Fig. 8) : le régime
bimodal et le régime unimodal. Mais il existe pour une même
station, une irrégularité inter annuelle des modes
pluviométriques qui peuvent varier d'une année à l'autre
en passant d'un régime unimodal à celui bimodal, par exemple
Bossembélé en 1953, 1957, 1986 et Bouar en 1957, 1963, 1997.
Tableau II : Fréquence
modale des régimes pluviométriques exprimée en %
|
Berbérati
|
Bossangoa
|
Bouar
|
Bossembélé
|
Régime
|
P1
|
P2
|
P1
|
P2
|
P1
|
P2
|
P1
|
P2
|
Bimodal
|
92
|
63
|
39
|
07
|
56
|
43
|
66
|
35
|
Unimodal
|
08
|
37
|
61
|
93
|
44
|
57
|
34
|
65
|
P1 : % exprimé de 1951
à 1970 P2 :
% exprimé de 1971 à 2000
L'analyse du tableau 2 montre une prédominance du
régime bimodal sur toutes les stations au cours de la période
1951 à 1970. L'évolution vers le renforcement d'un régime
monomodal est significative de 1971 à 2000 et tend à se
stabiliser.
2. 1. Le régime
pluviométrique bimodal
Le régime bimodal au domaine guinéen forestier
est celui qu'on retrouve à Berbérati (Fig. 9 a). C'est un
régime pluviométrique de type subéquatorial continental
à forte tendance soudanienne. On assiste à l'amorce du
régime tropical à deux saisons : une saison des pluies
pouvant durer jusqu'à 8 mois et centrée sur l'été
boréal, et une saison sèche allant de novembre à
février. L'observation de la courbe des moyennes mobiles mensuelles
à base 5 présente deux maxima saisonniers en juin et en octobre
avec une récession pluviométrique ou fléchissement
intrapluvial en juillet. La tendance à la disparition de la petite
saison sèche autour du mois de juillet est observée, cette saison
est soit inexistante soit très atténuée. De mars à
Novembre, la pluviosité est partout supérieure à 100 mm.
En Décembre et janvier les précipitations sont quasi nulles ou
inférieures à 30mm, la région est soumise à
l'invasion de l'alizé continental du Sahara méridional.
Tableau III : Généralités sur les
statistiques pluviométriques (valeurs en mm) : 1951-2000
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Berbérati
|
970,10
|
2016,80
|
1508,158
|
206,828
|
Bossembélé
|
937,10
|
2164,70
|
1571,506
|
244,946
|
Bouar
|
1138,70
|
2130,10
|
1492,364
|
217,585
|
Bossangoa
|
1089,10
|
1947,60
|
1457,974
|
213,220
|
|
|
|
a : Station de Berbérati
|
b : Station de Bouar
|
|
|
c : Station de
Bossembélé
|
d : Station de Bossangoa
|
|
|
Fig. 9 : Régimes
pluviométriques dans le Nord Ouest centrafricain, 1951-2000
|
Le rythme pluviométrique évolue en marches
d'escaliers régulières, de janvier à juin.
L'échancrure du mois de juillet est la trace de la phase terminale de la
petite saison sèche, Sultan et al., (2000) parlent de
« saut abrupt de la mousson ». A cette latitude, les
précipitations sont des averses brutales et passagères en
fin de journée : ce sont des pluies de convection (Demangeot, 2005)
provoquées par l'intense réchauffement du substratum et
l'ascendance thermique. Très souvent, ces pluies se manifestent sous
forme de tornades.
En plus des mécanismes thermo-convectifs, il y a les
lignes de grains. Ce type de pluies résulte de l'ondulation d'origine
orientale qui crée au sein de l'air de mousson une perturbation
pluvieuse (Godard et al, 1995). Enfin, le massif forestier aux
environs immédiats de Berbérati joue un rôle non
dérisoire dans les abats pluviométriques. Les
précipitations sont essentiellement dues à deux facteurs :
la position de la Zone active de la Convergence Intertropicale (ZCIT) et
l'ascendance thermo-convective locale.
|