III.3. Electricité, gaz et eau
Il s'agit d'un secteur où règne le monopole. Que
ce soit au niveau de l'électricité, de l'eau ou encore du gaz, ce
sont des entreprises publiques ou des entreprises privées
exerçant sous concession de l'Etat. Le financement des investissements
se fait selon des mécanismes prévus dans les contrats de
concession et non par le crédit bancaire. Le recours à ce dernier
n'est pas proscrit mais il est très encadré, ce qui fait que le
financement bancaire de ce secteur est très faible.
Généralement, c'est à partir des financements publics (sur
le budget de l'Etat) que les investissements son effectués.
III.4. Bâtiments et travaux publics
Le sous financement de ce secteur est justifié dans un
contexte où les infrastructures de communication n'ont pas
été aménagées depuis plusieurs années et
où aucun nouveau chantier n'a été ouvert entre temps. Ce
secteur est l'un des plus sinistrés car depuis 2002 aucun investissement
majeur n'y a été effectué. Auparavant, les projets
étaient financés en dernier ressort par les bailleurs de fonds
internationaux. Ce qui donnait des garanties aux banques pour accorder des
crédits aux opérateurs économiques de ce secteur. Depuis
que les bailleurs n'accordent que des appuis budgétaires, le domaine du
bâtiment et des travaux publics ne perçoit que très peu de
crédits bancaires. Avec le prolongement de l'autoroute du Nord
jusqu'à Yamoussoukro et la réfection de plusieurs routes urbaines
et nationales, nous osons croire que cette tendance s'inversera.
III.5. Assurance, immobilier et services aux
entreprises
Le manque de crédit aux maisons d'assurance ne doit pas
surprendre car ces entreprises exerçant dans le secteur financier, ont
la possibilité de mobiliser des ressources nécessaires à
leurs besoins sans s'adresser à une banque. Par contre, la faible part
du financement dont bénéficie l'immobilier est surprenante. En
effet, les projets immobiliers sont devenus nombreux et en considérant
les charges supportées par les promoteurs de ces projets, l'on peut
déduire que des fonds importants sont mobilisés. Puisque la
présente analyse montre que ce financement provient d'une manière
très marginale de la banque, il faut s'interroger sur la provenance des
ressources impliquées dans ces projets. Quand on sait que c'est le
domaine privilégié pour le blanchiment d'argent, une
réflexion mérite d'être menée sur ce
phénomène.
Par ailleurs, il importe d'indiquer que l'immobilier
nécessite des financements à long terme alors que nos banques ne
reçoivent que des dépôts à court terme. Il est
évident que les établissements de crédit font un arbitrage
difficile entre le respect de la norme prudentielle de la BCEAO relative
à la couverture des emplois longs par des ressources stables et la
satisfaction
U U U U U -U U - U U U U U - U
des clients. Dans la plupart des cas, ce sont ces derniers qui
sont rationnés. Les projets à court terme sont financés au
détriment des projets à long terme.
Quant au secteur des services, il semble majoritairement
constitué par des PME assimilées au secteur informel. Seule cette
raison pourrait justifier, en partie, le manque de financement en leur
faveur.
|