III. CAUSES DU SOUS FINANCEMENT BANCAIRE DE CERTAINS
SECTEURS D'ACTIVITES
A l'issue de l'analyse du financement bancaire, le constat est
net, les secteurs d'activités sont inégalement financés
par le crédit bancaire en Côte d'Ivoire. Pendant que les secteurs
des industries manufacturières et celui du commerce, restaurants et
hôtels sont sur financés, les autres secteurs demeurent sous
financés. De façon générale, la grande
concentration du financement bancaire sur les crédits courts pourrait
s'expliquer essentiellement par les risques politiques créés par
le contexte socio économique de ces dix dernières années
Nous discuterons tout de même dans cette partie des autres causes
probables de cette répartition inégale du financement
bancaire.
Plusieurs raisons peuvent justifier la faiblesse de
crédits bancaires vers un secteur d'activités. Pour faire
ressortir certaines spécificités, les raisons seront
présentées successivement secteur après secteur.
III.1. Agriculture et sylviculture
L'agriculture ne bénéficie pas, sinon peu, du
financement bancaire, car les plantations ne commencent
généralement à produire qu'après plusieurs
années. Le délai et le niveau de production anticipés
peuvent augmenter en fonction des mauvaises conditions climatiques. Pendant
toute la période d'entretien, le paysan supporte des charges sans aucune
recette en contre partie. Ce secteur a donc besoin des crédits longs
dont la rentabilité est incertaine. Le banquier ne peut octroyer des
prêts dans ces conditions car il est soumis au respect de plusieurs
normes de gestion. Ce manque de financement de l'agriculture a
entraîné la baisse de la production cacaoyère depuis
2002.
Au niveau de la sylviculture, la situation est pire puisque
l'exploitation ne peut être véritablement commercialisée
qu'après vingt ans au moins sous la contrainte des mêmes
aléas indiqués plus haut. Faute d'investissement ici
également, la plus grande partie de la forêt ivoirienne avait
été exploitée. La crise sociopolitique a accentué
encore cette surexploitation anarchique.
III. 2. Industries extractives
Le manque de financement dans les industries extractives tient
à deux raisons principales. En effet, les décideurs politiques
n'ont pas accordé une place importante à cette activité au
cours de la période d'analyse. Il y avait certes, beaucoup de potentiel
économique à ce niveau, mais les choix de politique
économique étaient tournés vers d'autres activités.
Néanmoins, il importe d'indiquer que plusieurs licences d'exploitation
minières ont été délivrées au cours des deux
dernières années même si l'exploitation effective n'a pas
encore débuté sur de nombreux sites. En fait, le pays
possède 32 concessions, offshore et onshore, dont 19 sont
déjà attribués, parmi lesquelles 4 seulement sont en cours
de production.
En outre, ce sont des firmes multinationales
étrangères ayant une surface financière
très importantes qui exercent généralement cette
activité en partenariat avec Pétroci Holding. Elles
12
disposent sürement d'une capacité
d'autofinancement nécessaire leur permettant de faire face à
leurs investissements. Dans le cas contraire, elles recourent aux
établissements de crédit situés dans leurs pays d'origines
pour bénéficier d'un financement au lieu de le faire
auprès des banques et établissements financiers ivoiriens. Ce
sont ces raisons qui peuvent justifier le faible financement bancaire de ce
secteur.
|