IV. RECOMMANDATIONS POUR UN FINANCEMENT EFFICACE DE
L'ECONOMIE
Le développement n'est possible qu'avec un financement
bancaire adapté aux besoins de l'économie. C'est pourquoi la
première exigence pour faciliter la tâche des
établissements de crédits est de faire la promotion des
dépôts à long terme auprès des agents à
capacité de financement au détriment des dépôts
courts. A ce niveau, les pouvoirs publics doivent inclure cette action dans la
politique financière nationale à côté de la
promotion de la bancarisation. Ainsi, ces ressources stables seront
utilisées pour financer des emplois à long terme.
La seconde recommandation tient à la
spécificité de certains secteurs notamment l'agriculture qui, du
fait de leur nature, n'attireront que rarement les crédits bancaires. Il
serait indiqué que des subventions soient accordées aux paysans
ou mettre en place un système de fonds de garantie aux crédits
bancaires orientés vers des activités précises. Par
ailleurs, les pouvoirs publics doivent favoriser la mise en place des
structures de transformation en charge de l'encadrement et du financement des
plantations.
La dernière recommandation porte sur le recours
éventuel au système financier décentralisé. Il sera
d'un apport appréciable surtout pour les entreprises exerçant
dans des secteurs marginalisés comme les services. Il en sera de
même des autres acteurs qui ne peuvent pas se soumettre aux exigences
liées aux crédits bancaires. Ces entreprises pourront profiter
des conditions relativement abordables et des fonds disponibles auprès
des institutions de microfinance pour combler leur déficit en
matière de financement bancaire.
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CONCLUSION
En définitive, il est temps que le financement
octroyé par les banques et établissements financiers soit
encadré à travers une politique économique et
financière du crédit en vue d'impulser une véritable
modification de notre système de production. Depuis la période
coloniale jusqu'à nos jours, force est de constater que notre
économie est encore tributaire de l'exportation des matières
premières agricoles et minières. Avec l'existence sur le
marché de l'emploi de cadres compétents capables de
conférer des plus values à ces produits, il est nécessaire
d'accompagner ces derniers et particulièrement, ceux qui ont
déjà pris le risque de créer leurs propres entreprises.
Par ailleurs, il n'est pas fortuit de s'interroger sur la
structure des crédits mise en relief par cette analyse. Elle serait
tributaire de l'obligation liée au respect par les établissements
de crédit des ratios prudentiels en vigueur dans la zone UMOA. A ce
niveau, l'on peut rappeler le ratio relatif à la couverture des emplois
longs par des ressources stables ainsi que les conditions rigides du recours au
refinancement BCEAO dans le cadre des accords de classement. Même s'il
semble évident que la majeure partie des acteurs de certains secteurs
économiques exercent dans l'informel, il n'en demeure pas moins que des
dispositions spécifiques d'accès au crédit soient mises en
place pour satisfaire leurs demandes. En fait, il est établi, selon des
études menées par le Bureau International du Travail (BIT) depuis
les années 1970 que le secteur informel contribue d'une manière
importante à la création de richesses au sein de nos pays en
développement.
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