I.1. Evolution Globale du crédit bancaire de 1999
à 2008
Le crédit bancaire était à 1 117,5
milliards de FCFA en 1999. Il a progressé pour atteindre 1 427 milliards
de FCFA en 2001 avant de baisser successivement de -1,33% puis de 8,95% pour
s'établir à 1 282 milliards de FCFA en 2003. Cette chute du
financement bancaire de 2003 peut être imputable aux effets pervers de la
crise militaro politique qui a débuté le 19 septembre 2002. En
2004, le crédit a atteint 1 394 milliards de FCFA avant de baisser
jusqu'à 1 344 milliards de FCFA en 2006. Les conditions de
sécurité financière et de confiance créées
par l'Accord Politique de Ouagadougou (APO) ont favorisé la reprise des
engagements des banques. Les crédits ont ainsi amorcé une
croissance depuis 2007, passant de 1 652 milliards de FCFA à 1 862,5
milliards de FCFA en 2009. Cette tendance devrait se poursuivre au cours des
prochaines années. Le graphique 1 ci-dessous illustre cette
évolution des crédits bancaires en Côte d'Ivoire de 2001
à 2009.
Graphique 1 : Evolution du crédit
bancaire en Côte d'Ivoire
(SOURCE : BCEAO et nos calculs)
U U U U U -U U - U U U U U - U
I.2. Evolution globale du crédit bancaire selon le
terme
Le crédit bancaire peut être analysé en
considérant le délai indiqué dans le contrat de
prêt. Pour rendre facile ce type d'analyse, la BCEAO a défini la
période distinguant les trois termes généralement pris en
compte dans le domaine économique et financier. Ainsi, le court terme
n'excède pas deux ans, le moyen terme est compris entre deux et sept
ans, quant au long terme, il se situe au delà de sept ans.
Par ailleurs, il importe de mentionner que dans cette partie
l'on n'a pas pris en compte les crédits-bails et les encours de
crédits. La conséquence de ce choix se verra sur les montants
totaux annuels qui seront différents de ceux retenus dans la partie
précédente. Le résultat des investigations sur le
crédit à court, moyen et long terme est représenté
dans le graphique 2 cidessous.
Graphique 2 : Evolution du crédit
bancaire selon le terme
SOURCE : BCEAO et nos calculs.
La réalité du crédit bancaire transcrite
ici montre une situation diversement appréciée. En effet, les
crédits à court terme se taillent la plus grande part avec
près de 71,35% en moyenne sur la période. Ce type de
crédit semble être apprécié des banquiers car,
déjà en 2000, il représentait 66,6% des crédits
octroyés. Cette part a connu une progression jusqu'à atteindre
76,6% en 2005, représentant son plus haut niveau sur la période
d'études. En 2006, les crédits courts ont baissé
légèrement pour être à 69,1% puis, l'année
suivante, ils sont montés à 74,6% avant de descendre à
69,7%. Pour rappel, ces crédits sont constitués d'avances de
trésorerie, de crédits de campagne et de découverts mis
à la disposition des clients. Leur terme (moins de deux ans) et leur
nature doivent justifier la propension très forte des
établissements de crédit pour ces crédits. Il faut
également noter qu'ils constituent un véritable outil de gestion
courante de la trésorerie auxquels les Directeurs financiers des
entreprises recourent très souvent. Ils
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permettent ainsi de pallier un temps soit peu le défaut de
liquidité nécessaire pour honorer certains engagements. La
confiance du créancier au débiteur étant maintenue
intacte.
En ce qui concerne les crédits à moyen terme,
ils ne portent que sur 24.47% en moyenne des crédits octroyés sur
les neuf ans. Cette part est restée presque stable car en 2000, elle
représentait 26,8% de l'ensemble des crédits et en 2008, elle est
à 26,7%. Mais entre temps, les crédits à moyen terme ont
chuté en 2004 et 2005 avec respectivement 18,5% et 19,5% des
crédits. L'on peut citer ici les investissements autres que ceux
orientés vers l'immobilier. D'ailleurs, il est de pratique constante de
considérer que les risques de recouvrement augmentent avec la
durée du prêt. Or, le banquier veut garantir au mieux ses
ressources.
Enfin, quant aux crédits longs, ils concernent à
peine 5% du total des crédits accordés chaque année en
Côte d'Ivoire entre 2000 et 2008. Ils sont sollicités
généralement pour la réalisation d'infrastructures
importantes ; notamment l'immobilier. Cette tendance mérite d'être
améliorée sinon inversée afin de créer les
conditions adéquates pour résoudre le problème
récurrent de manque d'habitats économiques dans les grandes
agglomérations ivoiriennes. Bien avant, les observations
évoquées dans la première partie seront orientées
vers les secteurs d'activités économiques.
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