II. STRUCTURE DU CREDIT BANCAIRE DE 1999 A 2008
L'analyse du crédit peut se faire de plusieurs
manières. L'on peut s'orienter vers la segmentation en trois
compartiments des bénéficiaires à savoir : les
particuliers, les petites et moyennes entreprises et les grandes entreprises.
Dans la présente note, nous avons opté pour une
considération des secteurs d'activités selon la structure
adoptée par les autorités monétaires dans leurs rapports
annuels. A cet effet, neuf secteurs sont identifiés. Il s'agit des
secteurs d'activités suivants :
o agriculture, sylviculture ;
o industries extractives ;
o industries manufacturières ;
o électricité, gaz, eau ;
o bâtiments, travaux publics ;
o commerce, restaurants, hôtels ;
o transports, entrepôts et communications ;
o assurance, immobilier, services aux entreprises ; o services
divers.
Dans le graphique 3 qui suit, la structure annuelle des
crédits bancaires est présentée en faisant ressortir la
part accordée aux secteurs d'activités indiqués
auparavant.
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Graphique 3 : Evolution de la structure du
crédit bancaire en Côte d'Ivoire de 1998 à 2008
SOURCE : BCEAO et nos calculs.
En considérant cette répartition du
crédit sur la période prise en compte, trois groupes peuvent
être distingués. Plusieurs raisons peuvent être
évoquées pour justifier le manque ou l'afflux de financement dans
un secteur donné. La rentabilité financière des
investissements ajoutée à la sécurité et à
la nature des garanties présentées fréquemment par
certains acteurs du secteur peuvent, entre autres, justifier cette
réalité. Certains secteurs apparaissent alors plus attractifs que
d'autres.
Au regard de ce qui précède, l'on étudiera
successivement les secteurs faiblement financés, les secteurs
moyennement financés et les secteurs privilégiés par les
crédits bancaires.
II.1. Les secteurs faiblement financés en
Côte d'Ivoire
Certains secteurs ont perçu au plus 5% du montant annuel
total des crédits bancaires octroyés à l'économie.
Les cinq (5) secteurs qui sont dans cette classe sont :
o agriculture, sylviculture ;
o industries extractives ;
o électricité, gaz, eau ;
o bâtiments, travaux publics ;
o assurance, immobilier, services aux entreprises.
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Au cours de la période allant de 1999 à 2008,
aucun des secteurs susvisés n'a reçu un crédit bancaire
au-delà de 5% des montants annuels. Les industries extractives, n'ayant
bénéficié que de 1% en moyenne du volume de crédits
octroyés de ces montants annuels semblent être les laissés
pour compte. Pour les années 2002 et 2003, il y a eu une absence totale
de crédit bancaire pour ces secteurs. Suivent les bâtiments et les
travaux publics qui ne sont pas mieux lotis avec une part constante de 2%
depuis 2003 après une légère hausse à 4% en 2001
suivie d'une chute brutale à 1% en 2002.
Le secteur de l'agriculture et la sylviculture subissent
également ce déficit de financement lié probablement
à la nature aléatoire de ce domaine. Toutefois, c'est le lieu de
noter que plusieurs exploitations agricoles méritent de
bénéficier d'un financement adéquat pour le rajeunissement
des plants. En outre, des efforts supplémentaires doivent être
faits par les banques en vue de soutenir nos pays dans le cadre de la politique
d'autosuffisance alimentaire.
Quant aux secteurs de l'électricité, gaz, eau et
celui de l'assurance, immobilier, services ils ont attiré plus ou moins
de crédits bancaires atteignant même la barre des 5% pour le
premier en 2000 et 4% pour le second en 2004. Ensuite leur part de
crédit a connu une chute avant de se stabiliser à 3% et 2%. Le
graphique 4 montre l'évolution des crédits octroyés
à ces secteurs faiblement financés.
Graphique 4 : Les secteurs faiblement
financés (au plus 5% du financement bancaire annuel)
SOURCE : BCEAO et nos calculs.
Ce seuil est très faible ; car il ne peut pas permettre
d'amorcer de réelles modifications d'ampleur dans les secteurs
concernés. Il va sans dire que les acteurs de ces secteurs
d'activités iront accroître le nombre de ceux qui soutiennent que
le crédit bancaire est rare, voire exceptionnel. Ils n'auront pas torts
si on ne considère que les crédits qu'ils reçoivent. Un
effort doit être demandé aux établissements de
crédit en vue d'accroitre le financement de ces secteurs. Mais, bien
avant, un diagnostic objectif doit être établi.
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