1.3- Organisation en réseaux
La gestion et la préservation des ressources
génétiques camelines dans le pays constituent un principal
défi. Ce dernier doit être gagné par l'organisation en
établissant des liens de partenariat entre les associations des
éleveurs, ONG et des institutions de développement (CRDA, OEP,
etc.) et de recherche scientifique (ENMV, INAT, INRAT, IRA, etc.) et à
instaurer des mécanismes facilitant leur coopération. L'approche
axée sur la mise en réseau, s'avère être un
modèle approprié. Parmi les rôles de la banque nationale
des gènes est de coordonner et de regrouper tous ces acteurs en
réseau pour la meilleure caractérisation et conservation des
ressources génétiques nationales.
2- Protection de l'espèce cameline
Plusieurs facteurs de nature diverse contribuent à
l'extinction et à la marginalisation de certaines ressources
génétiques animales, facteurs génétiques,
économiques, politiques, institutionnels, environnementaux,
démographiques, etc. Par ailleurs, Tisdel (2003) a signalé que le
facteur le plus déterminant de la diversité
génétique des animaux d'élevage est la mondialisation des
échanges. En effet, la demande pressante en produits d'élevage
est satisfaite, en grande partie, par des systèmes de production
intensifs basés sur quelques espèces et races d'animaux à
haut niveau d'intrants et de performance. Cette tendance mondiale
associée à des règles sanitaires plus rigoureuses excluent
les éleveurs (surtout les petits) qui détiennent l'essentiel des
ressources zoogénétiques autochtones. De ces faits, le dromadaire
est toujours décrié. Qualifié de passéiste ou
encore de peu productif et non rentable, il est considéré
incompatible avec les formes modernes d'élevage, tant il est souvent
associé aux modes de conduite les moins techniques. Les résultats
du chapitre V montrent que plus de 88% des éleveurs camelins
élèvent des petits ruminants. Il est important de signaler que la
pérennité et la durabilité de l'élevage camelin
sont fortement liées à l'élevage des petits ruminants.
L'atténuation ou la minimisation de cette liaison de dépendance
requiert la mise en
oeuvre de certaines mesures institutionnelles (incitations,
législations, etc.) et politiques économiques prenant en compte
l'autonomie et la modernisation des dromadaires comme une activité
économique spécialisée à l'instar d'autres
espèces d'élevages en Tunisie. De telles mesures permettraient de
réduire les écarts de rentabilité économique entre
les espèces spécialisées et les dromadaires.
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