4.2.1- Age et saison de vente des chamelons
Les résultats illustrés sur la figure (9)
montrent que la distribution des éleveurs en fonction de l'âge de
vente des chamelons présente trois groupes. Le groupe, qui opte pour un
âge de vente entre 8 à 10 mois (18,4 %), représente
essentiellement les petits éleveurs. Cette catégorie est la plus
vulnérable et opte à cet âge puisque chez cette classe, les
productions ne sont guère satisfaisantes quelque soit l'excellence de la
campagne agricole. En ce qui concerne les éleveurs peu et moyennement
vulnérables (âge de vente supérieur ou égal à
12 mois), la vente de chamelons constitue pour eux un revenu de garantie. De
ces résultats ressort que l'âge du chamelon à vendre
dépend de la taille du troupeau mais également de l'urgence du
besoin de vente.
8 à 10 12 >12
Age de vente (mois)
80
61,2
% des eleveurs
40
20
70
60
50
30
10
0
18,4
20,4
Figure 9 : Distribution des éleveurs
selon l'âge de vente de chamelons
La période de vente des chamelons est souvent la saison
estivale. La vente se fait plus fréquemment dans les parcours et parfois
au marché. La viande des dromadaires est bien appréciée
dans le centre et le sud du pays (Kamoun, 1995) où sa consommation est
très fréquente. La consommation de viande cameline est
accentuée surtout pendant la période chaude de l'année vue
sa pauvreté en graisse à l'égard de la viande ovine, et sa
disponibilité sur le marché. Plusieurs études ont
montré que la viande de dromadaires contient un taux relativement
important de protéines et un taux faible en matière grasse
(Kamoun et al.,2009; El Hatmi et al., 2009).
4.2.2- Marchés et commercialisation des
chamelons
Les marchés bestiaux sont souvent des espaces ouverts,
accessibles par plusieurs endroits. Les dromadaires sur lesquels,
l'enquête a été portée étaient détenus
soit par des vendeurs intermédiaires soit par des vendeurs
éleveurs. Les animaux séjournent sur le marché et sont
nourris avec des fourrages et des aliments achetés
généralement, sur place. Les acheteurs sont surtout des bouchers
ou des commerçants et rarement des particuliers ou des éleveurs.
Après quelques jours de présence sur le marché, les
vendeurs peuvent déplacer leurs animaux vers d'autres marchés de
la région. En général, si les animaux ne sont pas vendus
les éleveurs les ramènent aux élevages au bout d'un
séjour au marché. Chaque jour des animaux pouvaient ainsi arriver
sur le marché et d'autres en repartir.
La détermination du prix de l'animal en vente semble se
baser sur une appréciation visuelle de l'état corporel, sur
l'âge du dromadaire et sur des critères relatifs au
phénotype de l'animal (couleur de la robe) dont certains sont
recherchés par l'acheteur. En plus de ces facteurs liés à
l'animal, s'ajoutent certains évènements sociaux (mariage)
augmentant la demande, ce que le vendeur prend souvent en compte. Le prix de
l'animal sera plus élevé si l'acheteur indique imprudemment que
l'animal est destiné à un usage social (mariage). Les prix sont
très variables en fonction des zones de consommation, de la nature du
produit et de la saison.
Les ventes des chamelons s'exercent à travers deux
principales formes comme la montre la figure (10) : (i) la forme traditionnelle
(C1) exclusivement réservée aux producteurs et (ii) la forme
intégrée () avec les producteurs et les intermédiaires
chargés d'approvisionner les bouchers. La complexité des circuits
dépend du système d'élevage (extensif ou embouche), du
nombre des intermédiaires et de la nature même du chamelon
(âge et état corporel).
C1: c'est le circuit traditionnel simple avec
vente directe du producteur au boucher sans intermédiaire.
: c'est le circuit dans lequel existe un ou
plusieurs intermédiaires entre le producteur et le boucher. C'est le
circuit le plus fréquent dans le Sud tunisien. Cet intermédiaire
est un fournisseur qui achète les chamelons au niveau d'un
commerçant ou d'un ou de plusieurs producteurs pour le revendre ensuite
au boucher.
Producteur
Circuit direct (Traditionnel) : C1
Intermédiaire (s)
Circuit intégré :
Consommateur
Boucher
Figure 10 : Circuits de commercialisation de
chamelons
Le processus de commercialisation suit en
général des étapes à travers lesquelles l'animal
passe du producteur au commerçant ou au boucher. Toutefois, la plupart
des producteurs vendent leurs animaux directement aux commerçants ou aux
bouchers, à des prix relativement bas. Un nombre réduit des
éleveurs vend leurs animaux aux marchés locaux.
L'éloignement des marchés, les mauvaises pistes et le manque
d'aires de stationnement créent des conditions défavorables,
forçant les producteurs à vendre à bas prix. Les prix ne
sont pas déterminés par le poids et la qualité des
animaux, mais en fonction d'un éreintant marchandage entre vendeurs et
acheteurs. En raison de ce système de vente et des prix
décourageants pour les vendeurs, ceux-ci ne sont pas incités
à investir à améliorer la qualité et la
quantité de produits du troupeau.
4.3- Autres productions 4.3.1- Production
lainière
La laine "Oubar" est considérée comme
une production secondaire ou une filière oubliée. Les
éleveurs utilisent la laine pour la confection de Burnous, tentes et les
caches mamelles de chamelles. Les éleveurs ne sont pas conscients de la
valeur marchande de la
laine cameline et surtout comme un produit pour la fabrication
des objets artisanaux (tapis, vêtements, éléments de
décoration, etc.) pouvant être destinés à
l'exportation. La valorisation de ce produit peut construire une ouverture de
ce secteur sur l'industrie artisanale qui a une haute valeur commerciale.
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