3.2.3- Pratiques vétérinaires
Les résultats de l'enquête montrent que les
élevages camelins souffrent de différentes maladies, telles que
les parasitoses (trypanosomose, gale, tique), les maladies infectieuses
(variole, nécrose cutanée) et nutritionnelles (Kraft, coliques,
diarrhée). La gale est la plus fréquente dans les élevages
des dromadaires. Elle est signalée dans 70 % des élevages. La
trypanosomose animale est signalée seulement par 15 % des
éleveurs enquêtés, mais elle est la plus redoutable. Ces
maladies sont responsables de mortalités dans leurs formes aigues et des
pertes économiques importantes dans leurs formes chroniques (chute de la
production laitière, retard de croissance, etc.). Deux modes de
traitement sont pratiqués par les éleveurs, le mode traditionnel
et le mode moderne (souvent sous forme de vaccination et déparasitage).
Ces modes sont parfois combinés par certains éleveurs. Sans
être exhaustif, la faible couverture sanitaire des dromadaires en Tunisie
peut s'expliquer par des multiples raisons à savoir, i)
l'éloignement des troupeaux de structures vétérinaires
pendant une grande partie de l'année, ii) les éleveurs ne sont
pas conscients de l'efficacité de traitements modernes en plus ils ont
des difficultés à prendre en charge ces traitements, iii)
l'actuelle structuration de la
filière cameline n'incite pas à produire plus et
de meilleure qualité et iv) les structures d'approvisionnement en
matière de produits vétérinaires sont peu
développées dans les zones pastorales.
3.2.4- Reproduction et sevrage
La reproduction est un indicateur d'une bonne ou mauvaise
gestion d'élevage. Chez les dromadaires, la reproduction se
déroule durant la période où les températures sont
basses et les pluies abondantes, et où l'herbe est de qualité. La
saison sexuelle s'étend du mois de novembre au mois d'avril en Tunisie,
mais réellement elle est intense du Décembre au Février.
Les éleveurs des dromadaires ont mis au point des stratégies de
reproduction leur permettant d'optimiser la qualité
génétique de leurs animaux en fonction des contraintes que leur
impose l'environnement dans lequel ils vivent. La gestion de la reproduction
est caractérisée par l'élevage d'un ou des reproducteurs
permanents dans le troupeau camelin. Pour les éleveurs qui n'en
possèdent pas, à l'approche de la période sexuelle,
l'éleveur emprunte un mâle reproducteur qu'il introduit dans son
troupeau pour la saillie. Cette pratique n'est pas payante, mais s'inscrit dans
le carde de bonne relation sociale. Le troupeau des femelles en période
de chaleur, est constamment gardé par le mâle reproducteur et les
maintient groupées pour pouvoir les saillir quand elle viennent en
chaleur.
Selon les éleveurs, un seul mâle reproducteur
suffit pour un troupeau de 20-30 chamelles. Pour ceux qui possèdent des
troupeaux importants, la présence de 2 à 3 mâles
reproducteurs est souvent remarquée.
Le sevrage des chamelons est pratiqué dans une
fourchette d'âge allant de 8 à 18 mois, et une moyenne de l'ordre
de 12 mois. Ce paramètre dépend aussi de la mère et son
alimentation, car le petit a tendance de rester auprès de sa mère
le plus longtemps, au moins un an ou plus surtout si la chamelle n'est pas
gravide le deuxième an. Le sevrage volontaire des chamelons est rare
dans ces régions. En effet, le chamelon est dans la plupart des cas
sevré par sa mère très souvent à l'âge d'un
an ou plus. Néanmoins le résultat indique que 13% des
éleveurs pratiquent le sevrage volontaire des chamelons contre 87% qui
n'en pratiquent pas.
Les éleveurs gardent en mémoire tous les
détails relatifs aux généalogies de leurs dromadaires, et
c'est parfois jusqu'à plusieurs générations. Tandis que,
les animaux sont souvent considérés comme les descendants de
lignées femelles.
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