3.2.2- Alimentation
L'alimentation des dromadaires reste basée
essentiellement sur le pâturage (Photo13). Le parcours dans le sud
tunisien se divise en deux zones différentes, qui sont exploitées
et valorisées par les dromadaires. L'une est caractérisée
par des plantes halophytes et l'autre par des plantes tendres et ligneuses.
Pendant les années pluvieuses, le parcours forme un bon couvert
végétal qui permet l'entretien des troupeaux en deux
périodes. L'hiver, les animaux peuvent valoriser les parcours
halomorphes, durant le printemps et l'été la
végétation tendre et sèche peut entretenir les troupeaux
camelins pour une longue durée. Par contre, pendant les années
sèches, la majorité des éleveurs supplémentent
leurs animaux. La suplémentation est de 3 mois dans l'année
pluvieuse et 9 à 12 mois pendant les années sèches. Cette
complémentation joue un rôle de sauvegarde du cheptel en cas de
sécheresse et elle peut être pratiquée comme
stratégie d'amélioration de la performance des dromadaires (Nasr,
1995). Plusieurs types de produits alimentaires sont utilisées par les
éleveurs enquêtés pour faire la complémentation
alimentaire, à savoir l'orge, les grignons d'olive, le foin, les dattes
délaissées et le son de blé. La complémentation est
souvent réservée pour les chamelons et les femelles pendant la
fin de gestation et la naissance. Hammadi et al. (2001) ont
rapporté que dans les conditions d'élevage des dromadaires sur
parcours, la suplémentation alimentaire pendant la fin de gestation
(10éme mois) peut améliorer les performances de
production et de reproduction de cette espèce.
Photo 13 : Animaux sur un point d'eau et dans
le parcours (Photo Quld Ahmed 2005)
L'alimentation en année sèche est en relation
avec des stratégies de lutte contre les aléas climatiques et
notamment à la sécheresse. Ces stratégies différent
d'un éleveur à l'autre. Chez certains éleveurs, la
stratégie est la réduction de la taille du troupeau allant de la
vente rapide des jeunes et parfois la vente des reproductrices suite à
l'absence de production fourragère et la sensibilité du parcours
à la sécheresse. Alors que pour d'autres, il s'agit soit de
l'achat d'aliment soit de l'absence d'une stratégie bien définie.
En relation avec ces stratégies il faut signaler le recours aux
expériences et technicité des chameliers. En effet dans les
parcours du Sud tunisien, l'étendue et la complexité de la
conduite des dromadaires dans un milieu parfois hostile, exigent la
présence de bergers spécialisés qui ont une connaissance
approfondie des ressources et de leur répartition dans l'espace et dans
le temps.
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