1.3- Conduite et gestion des troupeaux camelins
L'étude a révélé que 88 % des
éleveurs associe à l'espèce cameline les petits ruminants.
Les éleveurs des régions enquêtées visent à
ce propos la diversité et la complémentarité de la
production, ainsi que l'exploitation des différentes ressources
fourragères disponibles. Les résultats de l'enquête
montrent que la gestion des troupeaux camelins dans le Sud tunisien reste
fortement soumise à la tradition et à l'expérience
séculaire des éleveurs, ce qui peut être
considéré comme un atout, mais qui constitue également un
frein au développement de la production cameline. Le dromadaire est
conduit de façon (faibles intrants) permettant d'exprimer des
performances zootechniques acceptables et exploitables par les éleveurs.
Cette étude a montré que dans tous les élevages camelins
nous retrouvons les types locaux choisis en raison de leurs aptitudes à
vivre et à se développer dans des conditions climatiques et
sanitaires difficiles. La finalité de l'élevage
fut longtemps et reste encore une affaire de positionnement social et une forme
de capitalisation. En effet, la vente des animaux ne correspond pas
habituellement à un raisonnement économique rigoureux mais doit
permettre de faire face à des besoins exceptionnels (mariages, etc.) ou
quotidiens. L'éleveur parfois vend les chamelons n'ayant pas atteint
l'âge de commercialisation ou même des femelles adultes ou futures
reproductrices. Cette manière de gestion influence la structure et la
composition du troupeau. De ces considérations découle une
dissociation entre les fonctions de gestion du troupeau et celles relatives
à l'exploitation des produits camelins. Cette dissociation constitue un
frein sérieux à l'intensification de la production cameline.
1.4- Sources des revenus des éleveurs
Les niveaux de revenus sont variés entre les
régions et même intra région. Cette diversité
s'explique par la diversification des sources de revenu (agricole et non
agricole) et par leur importance dans la formation du revenu familial global.
Ainsi le revenu peut être en majorité d'origine agricole ou
inversement c'est-à-dire d'origine non agricole ou les deux à la
fois. Dans certains cas c'est le revenu non agricole qui couvre le
déficit occasionné par l'activité agricole étant
donné les conditions climatiques difficiles. Une distinction nette est
visible entre les éleveurs de dromadaires, concernant la contribution
des productions végétales. Elle est insignifiante chez certains,
alors qu'elle constitue une part considérable du revenu pouvant
atteindre plus de 50 % dans la région de Nefzawa, vu le
développement de l'activité phoenicicole dans la zone. Cette
région se distingue aussi par l'importance des produits d'origine
végétale en relation avec l'existence des cultures
irriguées des oasis, tandis que les produits d'origine animale ne sont
pas négligeables non plus. En général, et concernant la
production animale, le Sud tunisien a connu des changements dans ce secteur
surtout avec l'avènement de l'aviculture et l'extension de
l'élevage bovin. Néanmoins, les effectifs des ovins, caprins et
camelins demeurent les plus dominants dans les régions de l'étude
et plus représentatif en terme de revenu familial. Les changements
observés dans le secteur et dans les habitudes alimentaires plaident
pour une croissance de la demande des produits d'origine animale. Les objectifs
nationaux en matière d'élevage visent l'autosuffisance en
produits d'origine animale, d'améliorer la qualité des produits,
d'optimiser la gestion et la conservation des ressources
génétiques animales avec une meilleure utilisation de l'espace
tout en veillant à la protection de l'environnement.
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