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Caractérisation de la population des dromadaires (camelus dromedarius) en Tunisie

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par Mohamed OULD AHMED
Institut national agronomique de Tunisie - Doctorat d'univérsité  2009
  

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CHAPITRE III : RESSOURCES GENETIQUES ANIMALES

1- Introduction

Les ressources génétiques constituent le bien le plus précieux et le plus important d'un point de vue stratégique. Dans de nombreux pays, il y a des espèces et des races animales indigènes qui pourraient éventuellement contribuer beaucoup plus qu'elles ne le font actuellement à la production alimentaire et ainsi satisfaire les besoins humains qui ne cessent d'augmenter suite à la croissance démographique et à l'urbanisation. L'utilisation des ressources génétiques agricoles appropriées pour atteindre et assurer la durabilité des systèmes de production qui soient capables de répondre aux besoins de l'homme est indispensable pour la sécurité alimentaire au niveau national.

Le danger d'érosion génétique, touchant à la fois le patrimoine végétal et animal, s'est exprimé par des pertes considérables en biodiversité. L'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) en 1994 a distingué des causes directes et des causes indirectes de la perte de la biodiversité. L'altération et la destruction des habitats résultant de la croissance démographique, la surexploitation à des fins commerciales ou de subsistance et l'introduction d'espèces ou de races exotiques non indigènes constituent autant de facteurs directs qui sont à l'origine de cette érosion génétique. Les causes indirectes sont inhérentes aux défaillances du marché, à l'intervention des pouvoirs publics (faiblesse des institutions et intégration incomplète des politiques) et de l'information, de même qu'à la structure des droits de propriété.

Concernant les ressources génétiques animales (RGA), la stratégie qui a guidé le développement du secteur de l'élevage au cours des 30 dernières années doit être évaluée pour continuer à profiter à l'humanité au cours des siècles prochains. Cette stratégie s'est appuyée sur l'identification, le développement et la diffusion dans le monde entier de quelques races hautement spécialisées, à besoins élevés et à forte productivité, et ce pour la plupart des espèces domestiques. Pourtant, la plus grande partie de l'élevage du monde restera à des niveaux d'intrants faibles ou modérés et les besoins élevés de ces types hautement spécialisés ne pourront généralement pas être satisfaits (FAO, 2000). Dans le passé, trop peu d'attention a été accordée au maintien et à l'amélioration de l'adaptation aux conditions et contraintes spécifiques et les races indigènes des zones marginales ont été sérieusement sousestimées. Dans les zones à fort potentiel de production, la prédominance de races productives

semble logique, mais il faudrait aussi préserver les races traditionnelles. Celles-ci constituent un réservoir de la diversité biologique et présentent des caractères originaux qui pourraient devenir intéressants si les conditions ou les critères de production venaient à changer. En zones marginales, à faible potentiel de production, l'application du modèle productiviste a très souvent reposé sur la levée des contraintes entravant l'intensification conventionnelle des systèmes de production par l'adoption de technologies conçues initialement pour les zones à fort potentiel de production.

Néanmoins, les expériences réalisées dans le domaine de développement local, durant les deux dernières décennies, ont montré l'inadéquation de ce modèle dans les zones marginales (Macdonald et al., 2000; Yarwood et al., 2003). C'est pour cela la mise en place de politiques de développement fondées sur la valorisation et la préservation des ressources naturelles s'est trouvée justifiée. En liant les aspects de production et ceux relatifs à la conservation de la biodiversité, cette approche met en avant le concept de développement durable qui convient mieux aux spécificités des zones marginales.

La caractérisation de ces ressources génétiques animales révèle un intérêt considérable ces dernières années. Elle repose sur plusieurs méthodes et ensemble de caractères selon les objectifs fixés. Ces caractères regroupent ceux de production (rendement laitier, vitesse de croissance) et ceux phénotypiques (robe, taille, conformation, pelage). Récemment, en parallèle de la caractérisation à base des traits de production et des traits phénotypiques, l'utilisation de marqueurs moléculaires a connu un progrès spectaculaire en matière de la caractérisation des espèces, des populations et des races animales d'élevage (Mendelson, 2003). Les traits adaptatifs comme la tolérance aux trypanosomes et la résistance à la sécheresse doivent être aussi impliquées dans la caractérisation des ressources génétiques animales (Anderson, 2003).

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld