5.3- Croissance et production de viande
La croissance dans l'espèce cameline fait rarement
l'objectif d'une mesure objective et précise pour plusieurs raisons dont
la principale est l'agressivité de l'animal. La croissance
pondérale correspond à l'accroissement global du poids vif de
l'animal par unité de temps. La croissance se divise en deux
périodes à savoir la période foetale et la période
post-natale. Au cours de la première période la croissance
pondérale est comparable à celle observée chez les bovins,
le croit est faible jusqu'au 2/3 de la gestation. A partir du
8éme mois, la vitesse devient intéressante, ainsi le
poids du foetus passe de 7 kg à 35 kg à la naissance (Kamoun,
1989). Cependant, la deuxième période, commence dés la
naissance. Le poids à la naissance varie peu, semble-t-il en fonction
des conditions alimentaires de la mère (Kamoun, 1989), mais
dépend surtout du génotype, 24 à 48 kg, avec un poids
observé sensiblement plus élevé chez les mâles
(Kamoun, 1995). Il s'avère aussi selon (Al Mutairi, 2000) que le poids
à la naissance dépend de l'âge de la mère et de la
saison de naissance. En Tunisie, Khorchani et al. (1998) ont
rapporté un poids moyen des chamelons à la naissance de 31,1 kg.
Ainsi, Hammadi et al, (1998) ont trouvé pour un lot de 9
chamelons dont les mères recevaient pendant trois mois avant la mise bas
une supplémentation d'aliment concentré, un poids
moyen à la naissance de 30,3 kg. Alors que pour le lot
témoin, le poids moyen à la naissance est de 23,4 kg. La
supplémentation alimentaire a affecté significativement le poids
du nouveau-né et le GMQ 0-90 du chamelon (806 g et 430 g respectivement
chez les femelles supplémentées et celles non
supplémentées) (Hammadi et al., 2001). Par ailleurs
(Khanna et al., 2004) ont rapporté des poids à la
naissance différents selon le sexe et en fonction du type
génétique. En milieu traditionnel, la croissance pondérale
a été faible, les gains moyens quotidiens étaient
respectivement de 318 et 289 g/j en saisons favorable et défavorable
(Pacholek et al., 2000). Alors que dans des conditions
améliorées en station expérimentale, le GMQ était
de l'ordre de 420 g/j entre 1 et 2 ans d'âge (Kamoun, 1989) et peut
atteindre 600 g avant le sevrage et dépasse 1000 g dans les conditions
les plus favorables d'alimentation pendant la phase d'élevage proprement
dite (Kamoun, 1995). Le tableau 1 résume quelques paramètres de
croissance, d'un échantillon des chamelons suivis de la naissance
jusqu'au 180 jours d'âge. Le GMQ des chamelons allaités en double
est comparable à la valeur de 539 g obtenue par (Hammadi, 1995) chez les
chamelons allaités artificiellement. Guerouali (2004) a signalé,
en comparant les potentiels de production en viande de chamelons
âgés de 10 mois appartiennent à deux races
différentes, des GMQ de 410 et 320 g respectivement chez Guerezni et
Marmouri.
La courbe de croissance comprend une phase initiale
accélérée allant de la naissance jusqu'à un poids
voisin de 380 kg pour les mâles et 350 kg pour les femelles, suivie d'une
phase lente qui progressivement tend vers un poids adulte de 650 kg pour les
mâles et 550 kg pour les femelles. Le rendement en carcasse varie selon
les types d'animaux abattus de 55 à 70 %. Il diminue avec l'âge et
surtout l'état d'engraissement. Il est un peu plus faible pour les
femelles, la carcasse contient en moyenne 57 % de viande, 25,5 % d'os et 16,9 %
de gras (Kamoun, 1989 et 1995).
Tableau 1 : Poids aux âges types et GMQ
des chamelons selon le mode d'allaitement
Poids et GMQ aux âges types
|
Effectif total
|
Moyenne
|
|
Mode d'allaitement
|
|
(kg)
|
|
Simple
|
Double
|
|
N
|
Moyenne
|
N
|
Moyenne
|
PN
|
19
|
31,1
|
7
|
30,7
|
12
|
31,3
|
P30
|
19
|
47,4
|
7
|
50,8
|
12
|
45,4
|
P90
|
19
|
82,9
|
7
|
90,4
|
12
|
78,6
|
P120
|
19
|
100,5
|
7
|
108
|
12
|
96,1
|
P180
|
19
|
121,3
|
7
|
130,6
|
12
|
115,8
|
GMQ0-90
|
19
|
0,576
|
7
|
0,663
|
12
|
0,525
|
GMQ90-180
|
19
|
0,426
|
7
|
0,447
|
12
|
0,414
|
GMQ0-180
|
19
|
0,501
|
7
|
0,555
|
12
|
0,469
|
(Source : Khorchani et al., 1998)
|
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