5- Performances des troupeaux
Peu d'études se sont intéressées à
l'évaluation des niveaux de performances de camelins par système
d'élevage, en tenant compte des différentes sources de variation.
Les données fragmentaires restent d'une portée limitée et
manquent souvent de précision, à l'exception de certaines
unités installées récemment et où les animaux sont
soumis au contrôle de performances. Le potentiel de production des
camelins diffère selon les systèmes d'élevage, comme chez
les autres espèces animales d'élevage. Mais il n'est pas clair,
jusqu'à présent, à quel niveau ces différences
résultant de facteurs génétiques ou environnementaux. Bien
que les pasteurs eux-mêmes distinguent entre les animaux de lait, de
viande et de course, des types qui ne sont pas encore établies vue
l'absence de sélection (Faye, 1997).
5.1- Performances reproductives
La reproduction est un créneau clé qu'il faut
maîtriser pour la réussite de tout élevage. Les principaux
paramètres de reproduction sont obtenus généralement
à partir des enquêtes ou des études expérimentales
portant sur des échantillons de petites tailles. Les femelles ne sont
capables de concevoir qu'à partir de 3 ans, elles sont rarement mises
à la reproduction avant 4
ans ce qui permet une mise bas vers 5 ans. Les jeunes femelles
âgées de 2 ans et ayant un poids supérieur à 280 kg
(70 % du poids de la chamelle adulte) peuvent être saillies et mettrebas
sans aucun problème (Moslah, 1990). Chez le mâle les
premières saillies peuvent être assurées à partir de
3 ans d'âge mais la pleine maturité n'est atteinte que vers
l'âge de 6 ans. Khanna et al. (1990) a rapporté que
l'amélioration de connaissance de base concernant les paramètres
de reproduction ainsi qu'une meilleure maîtrise de l'alimentation et de
pratiques permettent sensiblement de diminuer l'âge à la mise
à la reproduction. Ainsi dans la région de Bikaner en Inde entre
1961-1990 l'âge de mise à la reproduction est passé de 3,8
à 3 ans alors que l'âge à la première mise bas de
5,2 ans à 4 ans. Par ailleurs, au Kenya (Karimi et Kimenye, 1990) ont
observé des différences entre les troupeaux conduits en station
expérimentale et les et ceux conduits traditionnellement, 36 et 38 mois
respectivement pour l'âge à la mise à la reproduction et
mois et pour l'âge à la première mise bas 48 et 58. Afin
d'étudier l'effet de la supplémentation sur les performances de
reproduction chez les dromadaires (Hammadi et al. 2001) ont
utilisé dix huit chamelles gestantes soumises à deux
régimes alimentaires différents. Cette dernière
étude a montré que les femelles supplémentées ont
gagné du poids (+11 6 g/j) alors que celles non
supplémentées ont perdu plus de 200 g/j durant la période
post-partum. L'intervalle post-partum au premier accouplement et le pourcentage
des femelles saillies étaient de 29,5 j et 44,4% et 41,2 j et 71,4%
respectivement chez les chamelles non supplémentées et les
chamelles supplémentées. Ces auteurs ont conclu que dans les
conditions d'élevage des dromadaires sur parcours, la
supplémentation alimentaire pendant la période post-partum
peut améliorer les performances de production et de reproduction de
l'espèce cameline. La gestation dure prés de 13 mois (Diallo,
1989; Khanna et al, 1990 ; Moallin et Mohamud, 1990). Dans des
conditions traditionnelles, la majorité des mise bas s'espacent d'un
intervalle supérieur à 24 mois (Khanna et al, 1990;
Karimi et Kimenye, 1990 ; Saley, 1990; Saint-Martin et al., 1990). En
revanche, pour diminuer cet intervalle (Moslah, 1990) a montré que la
technique de l'allaitement artificiel est efficace, en séparant le
chamelon de sa mère on obtient un intervalle entre mise bas plus
réduit (403 jours). Il découle des ces considérations des
taux de fécondité faibles ne dépassant que rarement 40 %
(Saint-Martin et al., 1990). D'une manière
générale, les performances reproductives du dromadaire restent
encore faibles. Elles ne dépassent guère les 40-45 % par an, les
raisons sont multiples et sont essentiellement d'ordre physiologique et
nutritionnelles (Moslah et Megdiche, 1989).
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