4.1.1- Nomadisme
Les pasteurs nomades n'ont pas d'habitat fixe permanent et
toute la famille suit les déplacements du troupeau, parfois sur de
longues distances. Du fait de cette mobilité, les nomades pratiquent peu
d'activité agricole, voire aucune. Le nomadisme est définit comme
un ensemble de déplacements irréguliers anarchiques entrepris par
un groupe de pasteurs d'effectifs variables dans des directions
imprévisibles. C'est une pratique opportuniste, dans les régions
les plus arides où les précipitations sont rares. Il y a une
régression de ce type de mobilité, mais parallèlement, une
transformation de la nature de ces déplacements qui demeurent
indispensables dans bien des systèmes (Abaab et al, 1995). On
enterre trop souvent ces modes de production jugés anachroniques, sans
assez mettre en valeur leur rationalité et leur capacité à
s'adapter.
4.1.2- Transhumance
La transhumance fait référence à une
pratique de déplacement des troupeaux, saisonnier, pendulaire, selon des
parcours bien précis, répétés chaque année
(Faye, 1997). Elle existe sous diverses modalités et au sein de
différents types de systèmes d'élevage pastoral en
fonction des objectifs donnés par les éleveurs. Parfois, les
routes de transhumance sont modifiées chaque année, en fonction
de la disponibilité en pâturage et des conditions d'accès
aux ressources. Le système transhumant est extensif basé sur
l'utilisation presque exclusive des
ressources des parcours et les troupeaux sont souvent
confiés à des bergers. Le savoir-faire du berger est basé
sur la tradition, ce qui est un atout en terme de connaissance d'utilisation du
milieu naturel, mais qui est insuffisant en terme de zootechnie. Les
problèmes sont donc liés à l'insuffisance ou à la
baisse de qualité saisonnière des disponibilités
fourragères, ou au défaut de suivi du troupeau, sur le plan de
l'alimentation, de la reproduction et de la santé.
4.2- Systèmes sédentaires
La "sédentarisation" est parfois utilisée pour
décrire un processus d'évolution et d'adaptation des populations
nomades qui réduisent l'amplitude de leurs déplacements et
incluent des pratiques agricoles dans leurs activités (Kaufmann, 1998).
Par ailleurs, (Bourbouze, 2006) a considéré que l'élevage
sédentaire signifiant que les troupeaux se déplacent, souvent sur
de longues distances, mais qu'ils reviennent chaque soir au village.
Faye (1997) a signalé que les grandes
agglomérations de la zone saharienne et subsaharienne ont vu se
développer de façon importante depuis quelques années, un
système camelin laitier péri-urbain basé sur
l'intensification de la production tel que un système sédentaire,
une complémentation alimentaire importante et une intégration
économique du dromadaire. En Mauritanie, la laiterie de Mauritanie
propose à la vente du lait de chamelle pasteurisé pour le
marché urbain de Nouakchott. En Arabie Saoudite, la laiterie Mujahim
a développé une production de lait et commercialise chaque
jour plus de 1500 litres de lait de chamelle. Cependant, dans ce cadre aussi,
on assiste à des échanges importants entre les systèmes
péri-urbains et pastoraux. Par exemple, dans la périphérie
de Laâyoune et de Dakhla dans les provinces Sud
Marocaines, les élevages camelins laitiers se sont multipliés
depuis quelques années, à partir d'une partie des troupeaux
nomades sahraouis. Les femelles laitières et les chamelons de
l'année sont sédentarisés autour des villes tandis que le
reste du troupeau (femelles taries, mâles et jeunes impuberts) continue
d'exploiter les vastes étendues désertiques de
l'intérieur.
Par ailleurs, Ben Aissa (1989) a noté
l'évolution d'un nouveau mode d'élevage ou plutôt
d'exploitation des dromadaires. Il s'agit de l'engraissement dans des parcours
délimités en vue d'abattage. Les exploitants s'organisent pour
acquérir les dromadaires dans les zones de production et les
transportent par camion vers les zones d'engraissement où ensuite ils
sont abattus. Ce système semble se développer ces
dernières années, suite à l'augmentation des prix des
viandes rouges.
Bien que très particulier, on peut intégrer dans
les systèmes intensifs, les élevages d'animaux de course. Le
dromadaire est capable de céder aux exigences de la "modernité"
en élevage et de subir une intensification de sa production pour
satisfaire aux demandes croissantes des populations urbaines des zones
désertiques et semi-désertiques. Il bénéficie de
plus d'un préjugé favorable de par son image d'animal des grands
espaces même si le mode d'élevage intensif le rapproche de plus en
plus des autres espèces. Cette capacité à répondre
aux défis alimentaires du monde moderne lui donne une place prometteuse
dans les productions animales de demain (Faye, 1997).
Les systèmes d'élevage camelin n'ont fait
l'objectif jusqu'à présent que d'une attention très
occasionnelle de la part des chercheurs, et sont donc en général
largement méconnus. Plusieurs contraintes empêchent le
développement des systèmes d'élevage camelin en Afrique.
Sgheir (2005) a signalé que les handicapes majeures qui entravent la
modernisation de systèmes d'élevage dont, le faible
intérêt économique accordé au secteur, les
difficultés techniques et sociales et absence de programmes et des
stratégies pour le développement des dromadaires à
l'échelle, nationale, régionale et internationale. Il
découle de cette situation de cause des performances assez faible dans
leur ensemble.
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