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La vente illicite des médicaments au marché parallèle de "Keur Serigne bi"

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par El Hadji Malick Sy Camara
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) - Maitrise 2006
  

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PREMIERE PARTIE:

CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE

1. La revue de la littérature

La recherche, qui s'inscrit dans une perspective de continuité, autorise et encourage la confrontation, souvent contradictoire entre les résultats des différentes recherches. L'Anthropologie a commencé à investir le domaine de la santé comme l'affirme J. DUFRESME : depuis quelques années, lÕanthropologie a entrepris de scruter avec ses propres lunettes conceptuelles méthodologiques populaire domaine de la santé 4

et le . En

effet, même si nous ne nous intéressons pas spécifiquement à la santé dans sa généralité, il est important de signaler que la problématique de la vente illicite des médicaments et la recherche de soins médicamenteux ne peuvent et ne doivent pas être dissociées des problemes de santé. Des lors, l'étude de la vente illicite des médicaments au marché parallele de « Keur Serigne bi È s'inscrit en droite ligne dans la perspective de l'anthropologie de la santé. Ainsi, comme le note F. LAPLANTINE, si lÕinterprétation de la maladie est un phénoméne social qui nÕest pas seulement le fait du spécialiste mais dÕabsolument de tout le

4 DUFRESME J., DUMONT, F., et MARTIN, Y., in, Petite bibliothèque dÕanthropologie médicale, BENOIT, J., 2002, Karthala, p. 122.

monde5, la santé elle aussi est l'affaire de tous. L'étude de la vente illicite des médicaments au marché parallèle de Ç Keur Serigne bi È nous a permis de faire une recherche documentaire ayant trait à la recherche de soins médicaux et à la vente illicite des médicaments en particulier.

Cette étude qui inclut des facteurs socio -économiques autant que des facteurs politiques et juridiques exige une approche globale et singulière en vue d'apporter une explication objective. Ainsi, le sociologue ou l'anthropologue peut s'autoriser d'apporter sa contribution pour la compréhension de tout phénomène affairant au social. Certains chercheurs se sont intéressés aux soins médicamenteux et aux différentes considérations qui les entourent tandis que d'autres s'appesantissent sur la vente illicite des médicaments.

GEEST V., et WHYTE R.6 cernent la dialectique qui sous-tend le rapport aux médicaments et qui s'organise autour de l'opposition entre la popularité et le scepticisme. Pour ces derniers, les médicaments sont perçus comme des substances séduisantes non seulement pour les professionnels de la santé mais aussi pour les consommateurs. Selon eux, les raisons qui expliquent cet engouement sont multiples.

De prime abord, leur efficacité éprouvée par les populations et leur dimension tangible, permettent d'intervenir de façon significative et matérielle sur le corps malade. Ensuite, leur efficacité fournit aussi un moyen de localisation et d'appréhension de la maladie que les consommateurs légitiment ainsi. En outre, GEEST et WHITE affirment que l'origine étrangère de certains médicaments contribue aussi à leur plus grande attraction. Pour ces derniers, leur attirance est renforcée par les campagnes de publicité, les modes d'emballage et leur apparence. Par ailleurs, ils montrent aussi en tant que signes échangés, ils contribuent au renforcement des relations sociales à travers des dons et des contre-dons qu'ils

5LAPLANTINE F., 1986, Anthropologie de la maladie, Paris, Payot, p.17.

6 GEEST S., WHYTE R. (dir), 1988, «The Context of Medicines in Developing Countries Studies in

Pharmaceutical Anthropology», in Revue Anthropologie et Sociétés, 2003, Université Laval.

impliquent. GEEST et WHITE soutiennent que le pouvoir des médicaments dérive aussi de celui des professionnels de santé qui les recommandent et les prescrivent. Ils ajoutent que leur succès est également lié au fait qu'ils permettent de court-circuiter certains des contrôles sociaux auxquels les individus sont confrontés. Selon eux, leur usage privé ou secret, contribue à l'autonomie dans les choix de vie et de traitement.

Pour GEEST et WHYTE l'ensemble de ces avantages n'empêche pas cependant que les médicaments soient également l'objet de perceptions négatives liées à leur toxicité, leur agressivité et leurs effets secondaires. Les résistances à l'égard des médicaments peuvent aussi s'exprimer selon eux par des formes de non observance, reflet d'un scepticisme face au corps médical. Elles résultent aussi du non respect des prescriptions des médecins ou même d'une rébellion contre ses diktats. Ces positions sont sous-tendues et alimentées par les effets iatrogènes7 des médicaments et la critique de leur commercialisation d'après ces auteurs. Ils affirment que le refus des médicaments est signifié par le choix de médecines alternatives, en particulier dans les pays en voie de développement. Pour eux, il existe dans les pays en développement des traditions médicales développées revendiquées comme l'expression d'une connaissance spirituelle visant une harmonie et un équilibre, absent dans les thérapies occidentales.

Leur analyse a le mérite de confirmer la polysémie des médicaments et leur statut ambivalent sinon problématique. Leur étude montre en outre que les médicaments ont autant d'influence positive que d'impact négatif sur la santé des individus. Ces derniers révèlent aussi le rôle que joue le médicament dans les relations sociales.

Cependant, le choix d'une médecine alternative n'est pas seulement l'apanage des pays en voie de développement si l'on sait que dans certains pays dits Ç développés È, certaines populations disposant d'un revenu faible pourraient faire recours à une forme de thérapie qui ne dérive pas de la médecine moderne voire de celle occidentale. En effet, la vente illégale

7 Effets iatrogènes : ce sont les états pathologiques liés à l'administration des médicaments.

de médicaments constitue une alternative pour certains (vendeurs) qui s'y activent et d'autres qui se procurent au niveau du marché parallèle du médicament.

8

L'anthropologue FAIZANZ S.s'interroge sur le rapport à l'ordonnance et aux médicaments dans des trois groupes d'appartenance religieuse différente et plus précisément sur la place des médicaments dans l'espace privé. Elle s'intéresse également à leurs modalités de rangement et de consommation qui semblent être régies par des référents culturels. Elle prend appui sur un terrain distinctif, auprès de groupes de patients d'origines protestante, catholique et musulmane du Sud de la France et dont l'appartenance socio-économique et professionnelle est diversifiée. Pour FAIZANG, la consommation et le rangement des médicaments par les patients dans l'espace domestique témoignent d'une relation à soi, à son corps et à l'Autre. Elle s'intéresse aux pratiques individuelles et familiales relatives à la consommation médicamenteuse et à la disposition des médicaments dans l'espace domestique des familles observées. Elle montre que les pratiques ne sont pas le résultat d'un choix personnel. Elles sont socialement construites, et cette construction diffère selon l'appartenance culturelle des patients. En outre, elle tente de découvrir les logiques symboliques qui sous-tendent ces pratiques.

Son analyse indique en premier lieu, des distinctions entre l'usage individuel ou collectif des médicaments. Ainsi, FAIZANG décrit les rapports entre les patients et les médecins, et les stratégies de dosage des médicaments par les patients. Pour elle, le rangement des médicaments à domicile est aussi révélateur de visions du monde contrastées. Les lieux privilégiés obéissent à des choix différents dans les espaces personnels (chambre ou bureau) et dans les aires collectives (cuisine ou salle de bains). Cet état de fait, reflète pour FAIZANG, le caractère plus individualisé ou plus collectif, selon les cas du rapport aux médicaments. Elle dévoile la relation établie entre médicament et alimentation. Pour elle,

8 FAINZANG S., 2001, Médicaments et sociétés. Le patient, le médecin et l'ordonnance. Paris, PUF.

une étude ethnographique fine du rangement des médicaments dans l'espace domestique permet de comprendre comment s'articulent les conceptions du corps et celles du lieu d'habitation. Selon FAIZANG, les espaces collectifs et privés se recoupent dans des espaces intermédiaires, qui sont aussi le reflet des rapports particuliers aux médicaments, au corps et à la « collectivité familiale ».

Bien qu'importante, l'étude de FAIZANG n'a pas abordé les sources d'approvisionnement officieux en médicaments de certaines populations qui pourraient elles aussi, illustrer le rapport ou les rapports que ces derniéres entretiennent avec le médicament. Cependant, son travail a le mérite de montrer le rapport de certains individus aux médicaments qui peut orienter des pratiques spécifiques d'approvisionnement.

Par ailleurs, VINCENT S.9 se propose de faire une anthropologie du médicament et parallélement, une étude sur les conditions de sa réappropriation par les individus. Pour elle, la consommation du médicament se trouve au cÏur d'un paradoxe car à priori tres contrTMlée, elle ne cesse d'échapper aux experts qui devraient en avoir la charge afin qu'elle soit réappropriée par les individus. Elle affirme qu'au delà du choix et du déroulement des itinéraires thérapeutiques, les usages du médicament sont extremement normés. Elle ajoute que différents risques sont associés à la consommation médicamenteuse. De façon générale, la perception du danger structure les usages du médicament dans l'espace domestique tant au niveau de son rangement que de sa consommation. Elle soutient en ces termes que lÕachat des médicaments est en théorie inséré dans un protocole : le patient ne peut acheter de médicaments sans avoir consulté un médecin et possédé une ordonnance10.

VINCENT, affirme, cependant, que ces normes se trouvent en porte à faux avec les pratiques, beaucoup moins protocolaires que ne l'impose la norme sociale. Selon elle, le choix d'un itinéraire thérapeutique repose sur l'interprétation que se fait l'individu de ses

9 VINCENT, S., 2004, Une anthropologie du médicament, la consommation de médicaments chez les 20-40 ans en France, Mémoire de ma»trise, Paris, Sorbonne.

10 VINCENT S., op.cit. p.13.

symptômes. Elle soutient que dans le cadre d'un recours allopathique11, cette interprétation se divise schématiquement en deux groupes. Premièrement, lorsque les symptômes paraissent non dangereux mais bénins, le malade préfère généralement se soigner par automédication. En revanche, elle note que quand les symptômes semblent être plus dangereux, le malade se tourne vers un itinéraire beaucoup plus protocolaire en faisant appel au médecin.

En effet, S.VINCENT s'est beaucoup plus appesanti sur les itinéraires thérapeutiques que sur la problématique de la vente illicite des médicaments. Son étude a le mérite de montrer deux voies

importantes dans la recherche de soins médicamenteux dans la société francaise à savoir: l'itinéraire allopathique ou protocolaire (qui consiste à respecter les étapes habituelles et conventionnelles de délivrance du médicament) et l'automédication. Toutefois, l'automédication en ce qui concerne le Sénégal n'est pas uniquement déterminée par la nature des symptômes. En effet, l'insuffisance de moyens financiers conduit certains individus à ne plus respecter l'itinéraire protocolaire qui est considéré à leur niveau comme un surplus de dépenses pour un malade qui vit dans une situation de précarité économique. Dans son article S. FAYE12 montre que l'automédication est aussi une réponse à la pauvreté : elle constitue donc une alternative pour les catégories socialement défavorisées.

A la différence des auteurs précités, D. FASSIN13 s'est intéressé à la problématique de la vente illicite des médicaments au Sénégal. Selon lui, la vente illicite des médicaments est une réponse pour les catégories sociales défavorisées qui ne peuvent pas accéder aux soins médicaux par les voies officielles. Selon lui, quand la consultation débouche sur des médicaments au coüt élevé que doivent payer des familles ou des chefs de ménages aux revenus faibles, il n'est pas étonnant que le système secrète des solutions de remplacement. Pour FASSIN, certaines populations, ne disposant pas souvent, la somme nécessaire à

11 Médecine scientifique qui emploie des médicaments tendant à contrarier les symboles et les phénomènes morbides.

12 Faye S., 2005, Ç Se soigner à domicile: une réponse à la pauvreté? È.

13 FASSIN D., 1986, La vente illicite des médicaments au Sénégal, économies parallèles, Etat et société, Politiques africaines, Paris, Karthala.

l'achat d'une boite entière sont obligées d'aller vers les marchés parallèles pour se procurer des tablettes voire des comprimés en fonction de leur bourse. L'une des causes de la persistance de la vente illicite est liée à l'incapacité du gouvernement à résoudre la question de l'accès aux médicaments pour les plus démunis selon FASSIN.

Il montre que plusieurs réseaux d'importances très inégales alimentent le commerce illicite des médicaments. Il s'agit:

- avant tout, de la Gambie d'où les médicaments achetés à faibles prix sont acheminés jusqu'à Touba via Kaolack, par des camions chargés de paille ou de foin;

- du port de Dakar oü des médicaments sont fréquemment pillés et autour duquel la vente illicite (gros et détail) est particulièrement active.

- des hôpitaux, des dispensaires et des officines oü le détournement par des employés donne lieu à une revente en quantité modeste.

14

Dans Les enjeux politiques de la santé FASSIN, s'intéresse aux politiques de santé. Selon lui, appréhender les figures de la gouvernmentalité particulière à la santé publique impose de saisir l'ensemble réponses sociales 15

de ses . Pour lui, les politiques de

santé ne s'expriment pas uniquement à travers les discours et les pratiques officiels des institutions internationales, des ministères, des professionnels et des experts. Pour FASSIN, les politiques de santé se manifestent aussi dans une multitude d'énoncés et d'activités dont le statut va, de l'officieux au clandestin. Il ajoute que son statut va également du toléré au prohibé, et qui non seulement correspondent à des réalités sociales et économiques importantes en soi. Elles permettent également de faire une lecture négative du secteur officiel dont elles révèlent les ambigu
·tés et les contradictions. Il affirme que l'étude de la vente illicite des médicaments au Sénégal montre ainsi, comment les produits pharmaceutiques apparaissent comme des biens de consommation particulièrement lucratifs. Il découvre parallèlement ce qu'il appelle les liens mafieux entre la confrérie

14 FASSIN D., 2000, Les enjeux politiques de la santé. Etudes sénégalaises, équatoriennes et francaises, Paris, Karthala.

15 FASSIN D., op.cit. p.17.

religieuse (mouride) qui en contrôle le commerce et l'Etat qui en assure la régulation. Selon lui, la configuration spatiale de la confrérie mouride s'avère propice pour le développement de ce type d'activité. FASSIN pense que l'existence d'un territoire désinvesti (Touba) par l'Etat appara»t comme une condition qui n'est ni nécessaire ni suffisante, mais assurément propice pour le dévelo ppement d'une économie parallèle.

Son analyse a le mérite de montrer que la vente illicite des médicaments ne doit pas être appréhendée en dehors des politiques de santé. Il montre que les politiques de santé ne répondent pas toujours aux besoins des populations. Cette contradiction a été remarquée par BONNICI16pour qui, la politique de la Santé, qui est par essence, une politique de Santé publique, se heurte à une sorte de Çmur d'argentÈ car selon lui, au marché des soins se confrontent économiquement : une demande de soins et une offre de Santé dans une optique marchande.

Les causes de la vente illicite des médicaments ont fait l'objet d'une Thèse de Doctorat en pharmacie soutenue par DIAW C.T.17. Selon ce dernier, l'une des principales causes de la vente illicite des médicaments est la pénurie permanente de médicaments qui caractérisent les districts sanitaires du secteur public et leur incapacité à assurer la distribution des médicaments à bas prix.

Selon lui, l'envoi direct des dons humanitaires de médicaments aux populations participe aussi à l'élargissement du marché parallèle. Il soutient que les médicaments du marché parallèle semblent beaucoup plus adaptés au contexte économique et social que ceux vendus dans les officines.

A l'instar de FASSIN, il montre que la Gambie est la principale source de ravitaillement du marché parallèle des médicaments.

Toutefois, un autre facteur qui concourt à la vente illicite des médicaments n'a pas était

16 BONNICI B., 1997,Les Politiques et Protection sociale, Paris, PUF.

17 DIAW C. T., 1992, La vente illicite des médicaments dans les marchés et rues au Sénégal. Enquêtes effectuées dans les régions de Dakar, Kaolack, et Diourbel., Thèse de Doctorat en pharmacie, UCAD.

souligné par C. DIAW. Certaines populations arrivant aux termes de leurs traitements revendent (recyclent) souvent le reste de leurs médicaments au niveau du marché parallèle.

Pour A. ANOI18, le commerce illicite des médicaments est la résultante d'une combinaison de facteurs socio-économiques. Selon lui, le prix élevé des médicaments et des consultations et surtout de l'économie des pays africains fondée pour la plupart sur des activités informelles favorisent la consolidation des circuits informels. Ces marchés communément appelés <<pharmacies trottoirsÈ en Côte d'Ivoire, constituent pour lui une véritable menace pour la santé des populations et la profession pharmaceutique. En revanche, si les facteurs socio-économiques sont importants dans l'explication du commerce illicite des médicaments, d'autres facteurs non économiques pourraient contribuer dans la compréhension du phénomène tels que : le déficit en médicaments qui caractérise souvent le secteur public. Par ailleurs, parmi les facteurs qui concourent à la vente illicite de médicaments, il faut noter que certains fonctionnaires bénéficiant d'un bon de médicaments dans les officines, en prennent souvent certains produits pour les revendre au niveau du marché parallèle.

En définitive, la revue de la littérature, moment fort et crucial dans la recherche, nous a permis d'appréhender les points de convergen ces et de divergences des différents chercheurs abondant sur l'utilisation et la consommation du médicament en général et la vente illicite des médicaments en particulier. En r evanche, ces auteurs n'ont pas dévoilé le rapport qui pourrait exister entre le système de soins et le commerce illicite du médicament. En outre, ils n'ont pas montré la position des pharmaciens, de la clientèle du marché parallèle par rapport au commerce illicite du médicament. Ainsi, nous remarquons qu'à la lumière de cette observation indirecte que plusieurs facteurs se conjuguent dans l'explication du phénomène de la vente illicite des médicaments. Cependant, la vente illégale du médicament au marché parallèle de <<Keur Serigne bi È requiert une analyse particulière pour appréhender les différentes logiques et les enjeux qui sous-tendent la persistance de << Keur

18 ANOI A., 1998, Le problème du marché parallèle du médicament en Côte d'Ivoire, Thèse de Doctorat en pharmacie, UCAD.

Serigne bi È dans le commerce illicite.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon