CHAPITRE II
PRESENTATION DE L'AUTEUR ET DE L'OEUVRE
II.1 Présentation de l'auteur
Maître Frédéric Titenga PACERE est
né vers 1943 dans le village de Manéga à cinquante
kilomètres de Ouagadougou. Il est le fils d'un chef traditionnel de la
région qui s'appelait Naba Guegmdé (roi lion). Sa mère
Wango (masque) est une fille de chef des masques de la région de
Toèghin situé à vingt cinq kilomètres à
l'Ouest de Manéga.
Les études primaires, secondaires et supérieures
de PACERE l'ont conduit à Koudougou, Dabou, Abidjan,
Ouagadougou, Dakar et Rennes. Il est titulaire des licences de lettres et de
droit et d'un C.A.P.A. ( Certificat d'Aptitude à la Profession
d'Avocat).
Le 09 novembre 1973, il prête serment d'avocat et exerce
la profession depuis 1975. Il est le premier avocat à la cour et le
premier bâtonnier de l'ordre de son pays.
Il a été président de certains colloques
et de plusieurs associations et jurys littéraires internationaux. Il a
écrit des ouvrages sur la culture, le droit, l'économie, la
sociologie et la littérature. En 1982, il obtint le Grand Prix
Littéraire de l'Afrique Noire pour ses ouvrages de poésie :
La poésie des griots et
Poèmes pour l'Angola. Il est aussi titulaire de plusieurs
médailles d'honneur dont celle de l'Association des Ecrivains de Langue
Française, la première décernée par cette
institution à un auteur africain. Il est présentation avocat du
Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR).
En janvier 1989, il réalise un de ses rêves par
l'inauguration de son musée construit à Manéga. PACERE se
donne corps et âme pour la défense de la culture africaine,
particulièrement de celle de son village. Et son souhait est que chaque
intellectuel africain puisse entrer en rapport avec les vieux de son village
car ajoute-t-il, ce qui peut tuer l'Afrique, c'est le fait pour certaines
individualités de méconnaître.
Par ses investigations, PACERE apprend
à connaître sa culture et à la faire connaître
à travers ses écrits . La poésie sera la voie de
prédilection pour lui pour transmettre la connaissance des acquis
culturels de son milieu. Pourquoi la poésie ? PACERE
s'est lui-même posé la question et en a donné la
réponse : « Je l'ignore à ce jour, il semble que
ce fut un penchant naturel surtout à partir de 1959 et
1960... » (1).
La poésie burkinabé a une forte audience
auprès du public francophone grâce à PACERE Titinga qui lui
a donné ses lettres de noblesse.
En 1982, avec la publication de Poème pour
l'Angola et La poésie des
griots, il obtint le grand prix de l'Afrique noire attirant ainsi
l'attention des
lecteurs sur la littérature burkinabé. Le
poète a à son actif plusieurs recueils poétiques.
(1) Annales de l'université, « exposé
de la théorie », numéro spécial A,
décembre 1988.
PACERE a également écrit sur le langage du
tambour « Bendré » qu'il théorise par le
concept « Bendrologie » qui se définit comme
« la science, les études méthodiques, les
méthodes de pensée, de parler, des figures de rhétorique
relative au tam-tam bendré ». (2)
Pour servir le langage culturel de sa langue, PACERE
écrit aussi en mooré. Il pratique alors le bilinguisme
comme si c'est pour confirmer ce que Lilyan KESTELOOT dit dans Anthologie
négro-africaine : « Tout un domaine de
sensibilité de l'homme ne peut s'extérioriser que dans sa langue
maternelle ».
Toutefois notre étude portera sur un poème
écrit en langue française.
(2) Conférence donnée lors du 1er
colloque international sur la littérature burkinabé,
décembre 1988.
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