INTRODUCTION
Les jeux préoccupent tellement les enfants, au point
où, l'on ne peut tenir un discours critique envers cette
catégorie sociale, sans parler de jeux. Même les
pédagogues s'en intéressent grandement dans leurs
publications.
La vulgarisation du concept dans le champ intellectuel a
progressivement tourné à sa relativisation. Ainsi de nos jours,
parle - t- on vulgairement des jeux éducatifs, de la théorie
des jeux, du jeu démocratique, du jeu de mot ou d'écriture.
Cette prolifération des conceptions basées sur le
jeu ne doit pas pour autant nous distraire sur les « acteurs
légitimes de cette grande
activité » que sont les enfants. D'où
s'initient-ils à cette pratique ? Comment se reproduisent ces jeux
au sein de la « micro-société »
enfantine ? Quel(s) savoir(s) ceux-ci peuvent- ils apporter à
l'enfant ?
Nous avons essayé dans ce travail d'apporter notre
contribution à la compréhension des jeux enfantins en milieu
scolaire, et plus particulièrement pendant la récréation,
un espace pendant lequel les enfants se retrouvent entre -eux, en toute
autonomie.
Loin de tout regard suspect, nous avons observé pendant
plusieurs mois les élèves de l'Ecole Publique de NKOLNDA (EPN),
en situation de pratique. Ce qui nous a évidemment permis de peaufiner
ce travail qui comprend quatre chapitres.
A la suite de cette introduction, c'est la problématique
de l'étude, laquelle essaie de montrer notre façon à nous
de poser le problème du jeu chez l'enfant. En suite, il s'agit de
l'insertion théorique, c'est-à-dire, comment ce sujet est
appréhendé dans le champ d'étude choisi, le
troisième chapitre parle de la méthodologie, en d'autres termes
les démarches que nous avons utilisées pour collecter les
informations sur le terrain ? Et enfin le quatrième chapitre est
réservé pour la présentation et l'interprétation
des données collectées.
Nous avons emprunté des outils en usage en sciences
sociales et particulièrement, en sociologie et en anthropologie, deux
disciplines très proches.
Chapitre 1 : LA PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE
Nous présentons ici cinq grandes
articulations de notre recherche, à savoir : la formulation du
problème (1), la position du problème (2), les objectifs de
recherche (3), l'intérêt de l'étude (4),
la délimitation du sujet (5) et enfin des
notes de lecture (6).
1.1. LA FORMULATION DU PROBLEME
Il nous est venu en idée de mettre en relation
l'anthropologie et les sciences de l'éducation. Dans nos multiples
observations de la sphère éducative camerounaise, il nous a
été donné de constater que, dans la cour de
récréation de plus d'une école primaire, les jeux
pratiqués par les élèves n'étaient pas toujours
enseignés dans les salles de classe. Toutefois, ceux-ci étaient
soumis à un règlement et à une discipline rigoureuse dont
les pratiquants seuls avaient la maîtrise.
Une étude exploratoire menée à l'Ecole
Publique de NKOLNDA (E.P.N.) et au Groupe Scolaire Bilingue Saint Michel
Archange de MINKAN (G.S.B.S.M.A.), deux établissements voisins,
situés dans la banlieue sud de la cité capitale camerounaise,
Yaoundé, nous a permis de constater que l'heure de
récréation n'est pas seulement celle de la prise du goûter,
mais surtout celle du défoulement et de la pratique des activités
de toutes sortes.
Nous nous sommes approchés des élèves de
ces établissements pour nous renseigner sur les origines et les acteurs
de ces jeux pratiqués au vu et au su de tous les encadreurs. Nous
avons été troublés par les réponses
apportées :
- C'est l'ami qui nous l'a appris ;
- Nous avons gagné les CM2 hier ;
- Le plus fort est au CE2.
Considérer que les activités exercées par
les élèves en récréation relèvent des seuls
enseignements formels, serait avoir une vue partielle de cette grande
activité qu'est le jeu chez l'élève. C'est dans ce sens
que nous nous sommes proposé de comprendre d'abord, ce qu'est-ce le jeu
et la récréation.
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