II.3.2- Variables dépendantes
A ce niveau, nous retiendrons celles suivantes :
> La production : il s'agit
d'appréhender les différents éléments qui entrent
en ligne de compte dans le processus dont l'aboutissement est l'obtention du
coton qui fera l'objet de paiement par la société. De cette
variable, on peut retenir les dimensions et indicateurs suivants :
· La superficie mesurée par le nombre
d'hectares exploitée aussi bien en coton qu'en produits vivriers.
· La période de semis en
référence au mois de l'année découpé en
trois décades.
· La technique culturale déterminée
par le labour, le scarifiage ou l'ensemencement direct.
· La nature des fertilisants mesurée par sa
composition en engrais chimiques (NPK, urée) ou organique (fumure)
· La quantité de fertilisants
mesurée par la proportion en engrais chimique ou en engrais
organique.
· Le nombre de traitement en
référence au nombre d'épandage des produits
phytosanitaires.
· La quantité de produit mesurée par
le nombre de litres d'insecticide utilisés.
· Les moyens de production
déterminés par l'usage de la daba, la charrue ou le tracteur.
· Le temps de travail mesuré par le nombre
d'heures passé sur la parcelle par jour et le nombre de jours.
· La quantité de production mesurée
par le nombre de kilogrammes produit.
· La qualité de production mesurée
par le classement au premier, deuxième ou troisième choix.
> Les dépenses : il
s'agit de noter les différents postes auxquels les ménages
affectent leurs dépenses. Seront retenus les dimensions et indicateurs
qui suivent :
· L'alimentation mesurée par la
quantité de vivre achetée ou le
montant de la somme utilisée à cet effet.
· L'investissement déterminé par les
réalisations pérennes entreprises ou l'acquisition de biens
durables.
· Les besoins sociaux mesurés par les
coûts des rituels sociaux comme les mariages, les funérailles, les
décès, ~
· L'épargne mesurée par les
allocations en guise de placement
· La santé mesurée par le montant de
la somme utilisée pour des soins de santé.
· L'éducation mesurée par le montant
de la somme allouée à l'instruction des enfants.
> Sécurité alimentaire
: il s'agit de mesurer la capacité du producteur à
subvenir en quantité et en qualité à ses besoins
céréaliers annuels. Nous retiendrons les dimensions et
indicateurs suivants :
· Couverture des besoins mesurée à
travers le nombre de mois couverts par la production
· Variété de la production
mesurée par la diversité des produits céréaliers
· Apport extérieur mesuré par la
quantité et la nature des produits acquis hors de sa production.
> Epargne sécurité
: par cette variable, nous pouvons percevoir les
stratégies mises en oeuvre par les paysans pour se parer à
d'éventuels risques ou chocs. Ainsi seront retenus les dimensions et
indicateurs suivants :
· Réalisations pérennes
mesurées par le montant consacré à l'acquisition de biens
pérennes.
· Epargne monétaire : mesuré par le
montant de la somme épargnée.
· Quantité de bétail acquise
mesurée par le nombre de tête de bétail acheté.
· Quantité de bétail
libérée mesuré par la quantité de
bétail vendue.
> Cohésion sociale : il
s'agit d'appréhender l'organisation et le
fonctionnement de la famille à travers les dimensions
suivantes :
· Taille de la famille
· Composition de l'unité de production
· Composition de l'unité de consommation
II.4- Population mère
L'étude s'applique au milieu rural diabolais. La
population mère est donc constituée de tous les paysans du
département (ou de la commune rurale). Le recensement
général de la population et de l'habitat de 2006 dénombre
43357 habitants. Ce qui est important de noter, c'est qu'à
l'opposé de la production vivrière qui est individuelle, la
culture cotonnière est conditionnée par l'appartenance à
un groupement de producteur de coton (GPC), condition sine qua non pour
accéder aux intrants et aux prestations du personnel technique
chargé de l'accompagnement du producteur. Cette appartenance conditionne
aussi la possibilité d'écoulement de la production sur le
marché ad hoc. Ces GPC, formés alors selon les réseaux
relationnels et d'affinité des producteurs, ne respectent pas
nécessairement les limites des villages. On dénombre au total 62
GPC ayant effectivement pris part à la production cotonnière lors
de la campagne 2006/2007 (notre campagne de référence) pour tout
le département. Les producteurs peuvent être regroupés en
deux (02) catégories : les grands producteurs, encore appelés
bons producteurs qui réalisent des bilans excédentaires et une
bonne marge de bénéfice à l'issue de chaque campagne
agricole et les petits producteurs qui alternent des campagnes
déficitaires et excédentaires avec une faible marge de
bénéfice.
II.5- Echantillonnage et échantillon
L'étude, rappelons- le, s'applique aux paysans du
département de Diabo, plus précisément les producteurs de
coton. Pour la formation de notre échantillon, la méthode
adoptée est celle du choix raisonné de manière à
conférer à notre échantillon une
représentativité catégorielle qui ne soit pas le fruit du
seul hasard. Les personnes considérées sont les chefs de l'UP du
ménage agricole. Notons que la perspective étant qualitative, la
représentativité de l'échantillon tient moins du
volume statistique de celui-ci que du respect de
l'hétérogénéité et de la diversité de
la composition du corps social. Ainsi, aucun nombre n'a été
fixé à l'avance comme taille de l'échantillon ; ce dernier
qui se veut raisonné est acquis à la faveur du double principe de
la diversité maximale et de la saturation maximale. Car comme nous
l'enseigne Claude JAVEAU (1997) dans sa leçon 116,
« le problème de la représentativité
peut-être résolu dans certains cas en recourant à la
technique de la saturation qui consiste à arréter le processus
d'entretien dès que le chercheur, de manière subjective, estime
que sur un problème donné, il n'a plus rien à apprendre de
nouveau d'un interlocuteur supplémentaire. Au bout d'un certain temps,
en effet, tout se passe comme si un éclairage nouveau n'était
plus possible au sein du méme groupe de personnes sollicitées
» (p.99).
S'inscrivant dans ce principe, notre enquête de
terrain a concerné :
· dix-huit (18) grands producteurs à travers deux
(2) entretiens collectifs de cinq (5) personnes chacun et huit (8) entretiens
individuels ;
· quatorze (14) petits producteurs à travers un
entretien collectif de quatre (4) personnes et dix (10) entretiens
individuels.
Soit un échantillon de trente --deux (32) producteurs.
Dans le but de mieux appréhender la part du coton dans
les situations observées, nous avons fait appel à une population
témoin. Ce volet a touché douze (12) personnes dont trois (3)
anciens producteurs, six (6) qui n'ont jamais produit du coton (dont 2 pasteurs
peulhs) et 3 dépendants notamment 2 femmes et 1 adolescent.
En résumé, notre enquête de terrain a
concerné :
population cible : 32 personnes ;
population témoin : 12 personnes ;
Soit un total de 44 enquêtés.
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