III) Un tourisme plus conforme à la politique de
redistribution
Dans la littérature, nous avons les termes comme :
tourisme solidaire, alternatif, éthique, durable, communautaire,
équitable (...) dont nous ne développerons pas ici. Le nouveau
terme est cependant, le tourisme pro-pauvre.
Il est maintenant reconnu de tous que le tourisme joue un
rôle très important dans les économies contemporaines en
générale et celles du tiers monde en particulier. Par exemple, la
croissance sénégalaise est portée dans une proportion non
négligeable par le secteur tourisme. Pour ainsi dire que ce secteur est
un facteur de croissance hors paire.
Dès lors, partant du principe selon lequel, pour une
croissance pro-pauvre, la méthode la plus efficace est que la population
pauvre soit elle-même à la base de cette dite croissance. Pour le
cas du tourisme, cette possibilité semble être entravée
à bien des égards.
En effet, un des problèmes du tourisme pro-pauvre est
la faiblesse des liens entre le projet et les marchés touristiques. Des
infrastructures sont souvent construites, une main d'oeuvre locale est
entrainée, mais au bout du compte, il semble être oubliée
qu'a l'offre doit correspondre la demande. Il y'a de faite, une absence
complète de contrôle ; ce qui fait que les pauvres sont encore une
fois défavorisées face à une concurrence farouche non
réglementée. Par exemple à Louga, à
St_Louis, les auberges, les hôtels sont d'un nombre
très peu contrôlable.
Avec un non respect des normes, ce que hypothèque
toutefois toute possibilité d'un tourisme pro-pauvre. Ce qui
n'épuise pas la question pour autant.
Dans certains cas, des communautés sont incitées
à investir en main d'oeuvre et en terrain, et à s'endetter, dans
des projets voués à l'échec. Ce qui traduit en quelque
sorte les non financements (problème d'accès au crédit)
des projets par les institutions financières. A Gandiole5, et
à Hydrobase6 par exemple, les propriétaires des
hôtels et auberges, vivent à peine de leur métier ainsi
qu'à Louga, et sur la petite côte. Et au cas ou ils arriveraient
à financer, c'est l'échec total, car, ceux qui leur conseillent
ne possèdent tout simplement pas l'expertise dans la commercialisation
du tourisme ou méme dans la gestion de ce type de projets. Et tout cela,
en dehors de toute assistance des grandes entreprises
expérimentées en la matière.
Pour les grandes entreprises touristiques, leur implication se
limitent à des dons faits au nom de leur responsabilité sociale,
mais, rare sont celles voulant faire les choses autrement, pour
améliorer la vie des populations là ou elles exercent, ne serait
ce que de les faire profiter des emplois, de l'expertise. Ce qui aurait un
impact et a coup sur faisant de ce secteur porteur d'une croissance
pro-pauvre.
Delà, les gouvernements, ont un rôle de premier
plan à jouer, mais malheureusement, il faut souligner que pour les
gouvernements des pays concernés beaucoup d'entre eux, n'ont ni les
moyens encore moins l'expertise requise.
Mais comme le dit Carolline Ashley et Harold Goowin du
Overseas Developpement Institute (ODI) ; il y'a de l'espoir, vue la base de
donnée assez forte, qui permet de plu en plus à avoir une
idée de plus en plus exacte par rapport à l'emplacement
touristique dans une région.
5 Localité de la région de
St-Louis
6 Localité de la région de
St-Louis, au bord de la mer
En définitif, il faut d'abord que tout ca prenne la
forme d'un tourisme pouvant attirer des clients qui ont de l'argent à
dépenser pour l'économie locale. En suite, il faut que les micros
et petites entreprises locales aient accès à du capital et
à du soutient étatique qui leur permettent de se
développer. Il faut aussi que la main-d'oeuvre peu qualifiée ait
de son côté accès à de la formation.
Les infrastructures locales sont encore une fois
nécessaires. Par exemple : route, transport, électricité
doivent être adéquates ; en fin, la demande de produits locaux
doit rencontrer une offre à même de la comblée.
Au delà de ces éléments plus
qu'essentiels, il faut qu'avant tout, qu'une grande partie des 700 millions de
touristes actuels, et d'après les prévisions de l'Organisation
Mondiale du Tourisme, les 1,6milliards soient captables par un secteur digne de
se nom.
Une infrastructure solide, doublée d'une bonne politique
de redistribution participe nécessairement à une croissance
beaucoup plus égalitaire.
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