Deuxième partie
Deuxième partie : comment rendre la SCA pro-
pauvre ?
Nous ne prétendons aucunement donner ici une solution
applicable de manière universelle. Mais seulement donner des lignes
d'actions à notre avis utiles pour un meilleur appareillement de la SCA
avec le troisième objectif du millénaire pour le
développement - désormais de mise - pour signifier le
caractère pro-pauvre de la SCA. Une croissance qui accentue les
inégalités n'est sans doute pas désirable.
Rappelons que la SCA avait ciblé des secteurs, pour qui
leur développement entrainerait indubitablement une croissance.
Toutefois, la conclusion générale est qu'elle
n'est pas pro-pauvre. Compte tenu du principe du « trickle down »,
les téléservices par exemple ne profitent en rien au pauvre
d'autant plus qu'ils n'ont la formation requise pour aspirer aux
retombés de ce secteur. Dans le même ordre d'idée,
l'agriculture n'est plus une affaire de pauvres, elle nécessite de
lourds investissements, toutes choses qui leur est difficile d'accès en
l'absence de droits de propriétés autrement dit de biens
hypothécables. Inutile de le rappeler, la pêche est
rattrapée par la même maladie, elle est devenue l'apanage des
riches. En gros, comme c'est souvent le cas, ceux qui travail plus, sont ceux
qui gagnent le moins, le pécheur, l'agriculteur ne pouvant pas exploiter
de part leurs propres moyens la ressource (terre pour l'agriculteur ; la mer
pour le pêcheur) se muent en des employés et ne tirent
malheureusement qu'une infime partie des revenues. Les inégalités
n'en demeurent pas moins accentuées.
De surcroit, il faut noter pour ce même secteur, que le
producteur pauvre, avec sa petite production a souvent des problèmes
énormes pour la vente, si ce n'est d'échouer devant la
stratégie des spéculateurs, des bons non payé...
Cependant, il faut noter que la croissance ainsi
observée durant la période (1994 2000) fut aussi l'oeuvre du
tourisme. Alor nous pensons qu'y intégrer d'avantage les pauvres serait
d'une utilité inestimable dans l'objectif visant à rendre
pro-pauvre la croissance.
De là, l'objectif consistant à éradiquer
la pauvreté par le biais de la croissance, en rendant cette
dernière plus profitable aux pauvres qu'au riches s'articule comme suit
: dans un premier
temps, nous parlerons d'une orientation du secteur financier
et de son probable apport dans le champ de la lutte efficace contre la
pauvreté, l'exemple de Moukhammad yunus y sera exposé. Dans un
deuxième temps, nous exposeront le secteur agricole dans ses composants.
En troisième lieu, nous parlerons du tourisme comme pôle de
développement, pour une lutte efficace contre la pauvreté. Ce qui
nous permet de développer dans une quatrième partie la notion de
justice sociale. Une cinquième partie sera réservée au
rôle central de l'éducation pour un transfert lu profit du secteur
secondaire aux pauvres. Et en sixième et dernière partie, nous
parlerons de la prévention, la lutte contre les maladies qui
gangrènent toute possibilité d'une croissance pro-pauvre.
I) Un secteur financier plus ouvert aux pauvres
Le secteur financier participe à la réduction de
la pauvreté du moins dans l'absolue. En tant que clé de voute
d'une affectation efficace des capitaux à des investissements
productifs, le système financier est sans nul doute moteur de
croissance. Toutefois, la croissance à elle seule ne suffit pas pour
réduire la pauvreté. En effet, ce n'est pas toujours le cas et,
pour que tous les pauvres, hommes et femmes puissent en recueillir les fruits
encore faut-il qu'ils aient accès aux marchés afin d'être
en mesure de mettre à profits les possibilités qu'ils
recèlent. Comme le souligne le rapport intitulé en anglais «
Accelerating Pro-poor Growth through Support for Private sector Developement
» la situation sur les marchés évoluent sous l'influence des
institutions qui sont actives et des mesures qui sont prises dans des domaines
choisis en fonction de cinq objectifs :
v' Fournir des incitations à l'entrepreneuriat et à
l'investissement v' Stimuler la productivité
v' Tirer parti de l'interdépendance de l'économie
mondiale
v' Améliorer l'accès aux marchés et le
fonctionnement des marchés v' Réduire les facteurs de risque et
de vulnérabilité
Dans chacun des cas, le secteur financier a un rôle
très important à jouer. Nous détailleront
brièvement chaque point :
![](Comment-rendre-la-strategie-de-croissance-acceleree-SCA-pro-pauvre-27.png)
1) Fournir des incitations à l'entreprenariat et
à l'investissement
Donner aux pauvres l'accès aux services financiers est
un moyen de s'assurer que les entrepreneures ont des installations
nécessaires pour exercer leurs activités et peuvent emprunter
pour réaliser des investissements productifs.
La discipline monétaire et budgétaire est
également très importante dans la mesure où elle garantie
la stabilité et réduit les risque auxquels, sont exposés
les personnes vulnérables et les petite entreprise les incitant ainsi
à plus innover et à aspirer à une plus grande
productivité.
2) Stimuler la productivité
Dans tous les secteurs d'activité, la concurrence et
l'innovation sont primordiales. Il faut financer les investissements dans des
équipements, dans la technologie ou dans l'éducation car, ils
constituent des passages obligés pour accroitre la productivité
des individus et des entreprises.
3) Tirer parti de l'interdépendance de
l'économie mondiale
Pour mettre à profit la libéralisation des
échanges et des flux de capitaux privés. Le dynamisme des
échanges est subordonné à l'existence d'un système
de paiement et de mécanisme des échanges adaptés ;
Le système financier doit offrir pour les transferts
monétaires et notamment pour le rapatriement des fonds par les
travailleurs émigrés des circuits sûrs, efficace par
rapport à leurs couts et transparents. De plus, la stabilité du
système financier est un facteur important pour préserver le
niveau IDE et des flux de portefeuilles d'actions
![](Comment-rendre-la-strategie-de-croissance-acceleree-SCA-pro-pauvre-28.png)
4) Améliorer l'accès aux marchés et
le fonctionnement des marchés
Le marché des capitaux est l'un de ceux auxquels, il
est crucial que les pauvres aient accès. Parce que cela revient à
leur ouvrir la possibilité de se servir de l'épargne qu'ils ont
accumulées et /ou d'emprunter pour investir dans des actifs productifs
de revenus (y compris dans des actifs humain notamment a travers les secteurs
de la santé et de l'éducation) et créer des
micro-entreprises, élargir l'accès aux services financiers est un
moyen de créer des emplois, d'accroitre les revenus et de faire reculer
la pauvreté.
5) Réduire les facteurs de risque et de
vulnérabilité
Pendant longtemps, le microcrédit n'a été
possible que grâce à des subventions publiques, nécessaire
pour couvrir une partie importante de non remboursement des préts. Il
n'était pas trop rare que 40 à 50% des prêts ne soient pas
remboursés. Ces types de prêts ont été mise en cause
pendant les années 80 à cause de la crise financière qu'on
connues les PED et de le nécessité conséquente
d'équilibrer les finances publiques. L'on peut avancer quatre raisons
pour comprendre un tel échec: l'absence de droits de
propriétés, la sélection adverse, l'asymétrie
d'information et le risque systémique. Pour les prêteurs,
l'hypothèque rend nul ou réduit très fortement le risque
de non remboursement. L'hypothèque suppose toutefois un titre de
propriété. Or nombre d'économie se caractérise par
une absence généralisée des droits de
propriété. En plus de cela, le prêteur doit avoir une
information assez complète sur l'emprunteur ainsi sur le sérieux
de son projet. Ce qui n'est pas aisé. En ce qui concerne le risque
systémique3. Telle est le cas par exemple des catastrophes
naturelles comme : les sécheresses prolongées, les inondations,
les éruptions volcaniques ...
En l'absence d'un marché d'assurance ces raisons qui
précédent peuvent rendre impossible la couverture de ce type de
risque par le prêteur. Ce qui conduit souvent les banques à
limiter leurs engagements sur un même type de prêts dans une
même région soumise à ces risques systémiques.
Toutes ces raison ont souvent concouru ou rendu pratiquement inexistant le
crédit non subventionné aux plus pauvres. Ce qui rendre
impossible la création de petites entreprises. Et empéche dans le
méme temps au secteur financier de s'ouvrir aux pauvres.
3 Le risque systémique peut être
défini comme un risque majeur qui touche simultanément un grand
nombre d'emprunteurs et rend impossible le remboursement de leurs
prêts
![](Comment-rendre-la-strategie-de-croissance-acceleree-SCA-pro-pauvre-29.png)
Néanmoins, des expériences réussies existent
et est née au Bengladesh avec un économiste du nom de Mouhammad
Yunus sous l'appélation « Grameen Banque ».
6) le microcrédit comme billet de sortie de la
pauvretéextrême
La mise en place de cette idée apparemment simple date
de 1974. Mouhammad Yunus économiste bangladais, ayant fait toutes ses
études aux USA, rentre dans son pays d'origine et constate qu'une large
frange de ses concitoyens sont exclus du système bancaire classique. En
octroyant personnellement un prêt de 27 dollars à 42 personnes
d'un village voisin de son lieu de travail, il constate que ces derniers
sortent de la misère et le remboursent « rubis sur l'ongle ».
Le microcrédit est né. Cette réussite le conforte dans son
idée que les prêts personnels représentent une solution
pour favoriser le développement des pays pauvres et permet aux pauvres
d'être des acteurs de la croissance et ainsi en bénéficier
directement. Le problème de croissance pro-pauvre ne se pose plus
d'autant plus c'est eux-mêmes qui sont à la base de cette
croissance.
La réussite de cette idée et sa
faisabilité est étayée par la fondation en 1983 de la
« Grameen banque ». En vingt ans, la distribution dépasse les
2 milliards de dollars prêtés à plus de 12 millions de
banladais avec un taux de remboursement de 99%. La notoriété
dépasse vite les frontières et les expériences
menées dans les autres pays du monde, aussi bien
développés qu'en voie de développement, rencontre le
même succès. On compte aujourd'hui plus de 7000 organismes de
microcrédit pour 13 millions de prêts dans une soixantaine de
pays. En Afrique subsaharienne, l'incapacité de financer leurs projets,
de financer leur études, l'achat d'équipements agricoles
constituent la première source d'inégalité. Ce qui fait
que les pauvres restent dans la pauvreté et les non pauvres deviennent
de plus en plus riche sur le dos des pauvres via la spéculation.
Le microcrédit a un rôle fondamental à jouer
pour une agriculture pro-pauvre. Toutefois des mesures d'accompagnements sont
aussi nécessaires.
![](Comment-rendre-la-strategie-de-croissance-acceleree-SCA-pro-pauvre-30.png)
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