V) Les résultats de l'analyse de la SCA
Toutes les études, menées dans le champ de la
stratégie de croissance accélérée montrent que
cette dernière n'est pro-pauvre. C'est plutôt le « trickle
down effect » qui est noté. La croissance contribue à
accroitre le revenu annuel moyen par tête des non pauvres, de
façon plus que proportionnelle que celui des pauvres. Pour preuve,
l'analyse de la courbe d'incidence de la croissance (CIC)
développée par Ravallion et Chen (2001) a permis de une
estimation en termes relative. En effet, l'examen de ce la CIC
révèle que la SCA n'engendre pas un sentier de croissance
pro-pauvre. La pente de la courbe atteste que le revenu des percentiles les
plus pauvres chute au moment ou celui des non pauvres augmente.
Graphique1 : Courbe d'incidence de la pauvreté
( scénario BAU)
L'allure anti pauvre de la courbe d'incidence de la croissance
se reflète dans l'analyse de l'évolution des revenus moyens
annuels par tête des différents déciles. Les accroissements
les plus importants de revenu en effet ceux relevés au niveau des
déciles les plus riches de la population.
Toutefois, il faut noter que la SCA participe à la
réduction de la pauvreté de manière significative. Ce qui
est largement préférable à l'impacte d'une croissance en
dehors de toute politique. Toute chose génératrice
d'inégalité. A titre d'illustration, nous avons noté que ;
les recules les plus important sont observés chez les ménages de
Dakar et chez les ruraux. L'indice de Gini y baisse de 1,12%.
Cette thèse est appuyée doublement si nous
procédons à une comparaison entre le taux de croissance annuel
moyen du revenu par tête selon les déciles entre la croissance
engendrée par la SCA et celle du scénario de BAU
considéré comme référence par François
Joseph Cabral dans son étude dans ce domaine.
En effet, l'indice de croissance pro-pauvre (PPGI) de Kakwani
et Pernia (2000) est inférieur à 1. Il est de 0,91 dans le
scénario de la SCA et conserve le même chiffre dans le
scénario de référence de BAU. De même
l'équivalent de pauvreté du taux de croissance mesuré
par
l'indice PEGR défini par Kakwani et Son (2000) est de
0,36 et 0,20 respectivement dans les scénario de la SCA et dans celui de
BAU. L'indice PEGR ainsi compris entre 0 et le taux de croissance annuel du
revenu moyen qui est de l'ordre de 0,22 et 0,39 puis de 0,27 et 0,06
respectivement dans les scénario de la SCA et du BAU.
En conséquence, la croissance générée
par la SCA conduit à une réduction certaine de la
pauvreté, mais s'accompagne d'une accentuation des
inégalités.
De surcroit, comme attesté par la contribution relative
et de la réduction, la pauvreté baisse sous l'effet de la
croissance mais, les inégalités contribuent à accentuer
ces dernières. Confère tableau.
Tableau 1 : mesure de la croissance
pro-pauvre
Conclusion partielle
Relevant un grand défi, la stratégie de
croissance accélérée, préconisait dès le
début un ciblage de secteurs jugés prioritaires. Elle suppose
delà, des investissements, au sortir des quels, une croissance serait
à enregistrer. Cependant, même si la croissance est effective,
elle contribue plus accroitre les inégalités quelle ne
réduise la pauvreté. D'aucun ne tarderont guère à
se poser la question à savoir ; si la croissance était
souhaitable ? La réponse en est affirmative. Puisque, conjugué
à une politique de redistribution, soit elle (la SCA), la croissance
réduit plus la pauvreté que tout autre épisode de
croissance enregistrée en dehors de toute politique. Désormais,
la grande question qui mérite d'être posée est ; comment
améliorer la proportion dans laquelle, la croissance profite au pauvre
de sorte à renverser la tendance du « trickle down effect »
?
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