Première partie
Première partie : Bilan général de
la SCA
Qu'est ce que la stratégie de la croissance
accélérée ? En quoi consiste la croissance propauvre ?
I) Contexte :
Après 20 ans d'ajustement structurel sous la
recommandation des Institutions de Bretton Woods (IBW), aucun succès ne
peut être exhibé. Même le << miracle asiatique
>> montré en exemple pendant des années aux autres PED a
été fortement ébranlé par la crise de 1997. Il en
est de même des programmes appliqués par les IBW dans les autres
pays dits émergents (Argentine, Brésil, Mexique, Turquie...etc.)
et en transition (Russie) qui ont connu également des crises graves dont
certains n'en sont pas encore sortis. Quant aux bons élèves
(frontrunners) africains qui se sont succédés au
Panthéon des succès stories, aucun n'a réussi à
tenir ses promesses dans la durée. Il est sans doute cruel de rappeler
que la République Démocratique de Congo a un jour
été classé dans cette catégorie.
Le consensus de Washington a en effet largement
échoué dans la plupart des pays, comme le reconnait la Banque
mondiale elle-même. A ce sujet, la critique de Joseph Stiglitz, ancien
économiste de la dite institution et Nobel d'économie en 2001
mérite d'être citée : « le FMI est
supposé assurer la stabiité financiere internationale. Quant
l'OMC, elle doit faciiter le commerce international. Malheureusement, la
façon dont ces deux institutions cherchent à remplir leur mandat
a probablement contribué à accroître la pauvreté
(...) Le mélange des politiques de libéralisation et des
politiques économiques restrictives imposées par le FMI a
créé un cocktail aux effets dramatiques pour les
PED >>. Cette critique épargne certes la BM, mais,
nous autres tiers monde, n'avons aucune raison de lui faire ce traitement de
faveur.
La remise en cause a aussi porté sur les
modalités de l'aide, plus particulièrement sur la multiplication
des conditionnalités intrusives, tant macro-économique que
structurelle, qui a caractérisé la période de l'ajustement
structurel. Cette critique largement acceptable y compris au sein des IBW.
Aussi les 10 études de cas présentées dans le rapport de
la BM intitulé << Aid and reform in
Africa >> aboutissent à une condamnation
sévère de la conditionnalité telle qu'elle a
été appliqué. Nous pouvons citer Devarajan, Dollar,
Holmgren (2001). Plus généralement, c'est le mode de la relation
même que les IBW ont établi avec les PED qui a
été jugé inacceptable, portant atteinte
à leur souveraineté et bloquant toute appropriation des
politiques.
Cette série d'échecs que les IBW ont
enregistrés dans leur compte leur a sombré dans une crise de
légitimité. Cette crise, durant laquelle, les IBW ont
été la cible de nombreuses critiques ; d'aucun les taxées
méme de dilapider l'argent du contribuable pour financer le despotisme
des PED. Tout compte fait, une prise de conscience s'en est suivie et les IBW,
tentent de regagner leur crédibilité notamment avec les nouveaux
programmes de luttes contre la pauvreté.
3) Une redéfinition des objectifs ; une nouvelle
forme de lutte contre la pauvreté.
Nous allons directement vers les Objectifs du
Millénaire pour le Développent. Ce choix n'est pas fortuit d'une
part ; les OMD constituent le pari depuis 2000 et d'autre part ils sont en
quelque sort une justification de la SCA.
1' Les objectifs du millénaire pour le
développement (OMD),
Vu la contradiction qui existe entre d'une part : le volume de
ressource dont regorge la planète, les taux de croissance qu'enregistre
les pays de l'Est. La crise de 1929 serait-elle le résultat d'une
surproduction ? Et d'autre part, la faim tue des populations, le sida qui fait
des ravages, l'accès limité au service de bases, le taux faible
de la scolarisation des filles (...) dans le méme temps. D'aucuns, parle
d'équité ; de violence morale. Quelle contradiction? La faim ne
doit en aucun cas subsister alors les ressources demeurent. Il faut
éradiquer la pauvreté du globe tel est le créneau des
objectifs du millénium. Qui se résument suivant huit objectifs
majeurs que les pays pilotes doivent atteindre à l'horizon 2015. Ces
objectifs sont :
Numéro 1 : élimination de l'extrême
pauvreté et la faim ;
Numéro 2 : assurance de l'éducation primaire pour
tous ;
Numéro 3 : promouvoir l'égalité des sexes et
l'autonomisation des femmes ; Numéro 4 : réduire la
mortalité des enfants de moins de 5ans ;
Numéro 5 : améliorer la santé maternelle
;
Numéro 6 : combattre le VIH /Sida, le paludisme et les
autres maladies ; Numéro 7 : assurer un environnement durable ;
Numéro 8 : mettre en place, en partenariat mondial pour le
développement.
Ces différents points près cités,
constituent de faite, des objectifs visés par les OMD. Cependant, il
faut noter que dans de le cadre de la nouvelle approche des IBW, les pays sont
encouragés - au moins dans le principe- à ne plus appliquer un
modèle unique de politique définie à Washington mais
à définir leur propre stratégie comme l'avait
s'était tenté dans la Tanzanie de Julius Nyerere. Méme si
on peut considérer quelque peu contradictoire d'afficher de nouveaux
principes de souveraineté et d'appropriation des politiques tout en
imposant à ces pays l'atteinte de ces objectifs. Ces dans ce sillage,
que l'on assiste à la naissance de la SCA, dont l'arrivée est
supposée comme une réponse aux maux qui accablent le tiers monde.
Et doit permettre l'atteinte des OMD entre autres objectifs.
4) La naissance de la SCA
Dans un contexte de dépression et de grands
défis, La SCA, était et l'est toujours, considérée
comme un élément de réponse ; par rapport à
l'environnement économique houleux, qui justifie les
préoccupations des programmes : OMD, du NEPAD et du DRSP. Dès
lors, Abdoulaye Wade, le président de la république du
Sénégal en Mai 2004, lors du conseil définit la SCA comme
: « accélérer la croissance économique, en
améliorer qualitativement la structure pour la rendre plus efficace dans
la lutte contre la pauvreté ; en diversifiant ces sources pour la
sécuriser et la pérenniser ». La relation entre croissance,
inégalité et pauvreté est thème récurent en
économie du développement voire en économie tout court.
Traditionnellement, le débat a principalement porté sur la nature
du lien entre croissance et inégalité, mais, la focalisation sur
les stratégies de lutte contre la pauvreté a conduit à
ajouter un troisième terme à la discussion. Aujourd'hui, la
grande question qui se pose est de savoir ; comment accélérer le
rythme de réduction de la pauvreté via des épisodes de
croissance ?
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