A. L'action de Joseph Zoa
En 1923, Joseph Zoa arrive à Ngulmakong et loge dans
l'enceinte de la
chefferie du chef supérieur Tsanga Manga II. C'est
là où commence la Mission. Avec l'aide des fidèles, Joseph
Zoa construira d'abord une case chapelle.
Photo N°1 : Joseph Zoa et son
épouse
Source : Archive familiale de Joseph zoa
Ce bâtiment était en matériaux locaux
comme toutes les constructions de cette époque, faites de nattes et de
bambous. Il exhorta après les uns et les autres à venir prier
ensemble car dit il : « devant Dieu les appartenances ethniques n'ont pas
de signification rigoureuse »5. Par cette exhortation,
l'affluence devint énorme si bien que, quelque temps après il n'y
avait plus de place dans cette enceinte ; le site était devenu petit
pour abriter la chefferie et la chapelle. Ceci amena Tsanga Manga II à
trouver un site propre à la mission.
Mais la principale mission dévolue au chef
catéchiste était l'urgence de préparer le chef
supérieur Tsanga Manga II au baptême. Il usa de toute sa
5J. P Messina, Une grande figure chrétienne
au Cameroun : Joseph zoa (1885-1971), p.24.
pédagogie catéchétique pour
réussir cette importante mission. En 1925, Tsanga Manga II accepte
d'être monogame et de se débarrasser de soixante-neuf de ses
soixante-dix femmes pour se faire baptiser et devenir Jean Tsanga Manga
II6.
Promoteur du premier sixa à Mbama dans
l'enceinte de la chefferie, il encadre entre 1924 et 1926 deux-cent-deux
fiancés7. Par son sens fraternel et son charisme, il
amène les populations Ewondo, Eton et Bassa à se rassembler pour
prier dans la case chapelle construite sur le nouveau site.
Joseph Zoa avait en outre reçu la tâche de
collecter le denier du culte de toute la zone d'influence de Nlong. Ce travail
pénible prenait deux semaines à Joseph Zoa. L'argent ainsi
collecté était rapporté à Nlong avant d'être
acheminé à Mvolyé.
B. L'installation des missionnaires
Les missionnaires se sont installés par vagues et de
manière pacifique à Nlong. Ils s'attelèrent à la
réalisation de nombreux travaux à partir de 1927.
1. Les premiers missionnaires
Lorsque le Père Chalifoux, de nationalité
Canadienne, arrive à Nlong à la fin de l'année 1926, il
occupe la case construite par Joseph Zoa à côté de la
chapelle, pour commencer son apostolat. Il est suivi du Père Richard et
du Père Brangers tous français. Mais en tant que Père
supérieur, le Père Chalifoux entreprend les travaux de
construction de la mission.
6 M.J.G. Owona, « La Mission Catholique de Nlong
1923-1966 : origine et évolution» Mémoire de DIPES II,
E.N.S, 1998 p.57.
7 Archives familiales de Joseph Zoa, Cahier du sixa de
1924 à 1926.
2. Le choix du nom de la mission
Pour donner un nom à la mission, le Père Charles
Chalifoux se servit d'un enfant. Ainsi un matin au moment où il visite
ses champs, il trouve une herbe qui ne tarde pas à pousser après
débroussaillage. Il demande le nom de ce végétal à
l'enfant qui lui dit qu'on l'appelle nlong en Ewondo. Le Père
Chalifoux, « amoureux » de cette herbe choisit donc ce nom pour la
mission8
Pour Jean Paul Messina, la situation de Ngulmakong et son
passé entaché de « guerre » entre trois groupes
ethniques : Ewondo, Eton et Bassa poussent le Père Chalifoux à
choisir ce nom pour confirmer l'harmonie et rassembler tous ceux qui
étaient séparés9. N'est ce pas là la
mission première de l'évangile ?
La mission catholique de Nlong a connu une évolution
à deux vitesses : la première fut la création d'un poste
de catéchiste sous la supervision de la mission catholique de
Mvolyé. La deuxième phase quant à elle fut marquée
par la transformation du poste de catéchiste en mission Catholique
autonome en 1926.
II. LE FONCTIONNEMENT DE LA MISSION CATHOLIQUE
DE
NLONG
Le fonctionnement de la mission catholique dépendait du
personnel qu'on trouvait dans la mission. Puisque la place du clergé
était importante, celui-ci était en tête, ensuite venaient
les catéchistes et enfin, les paroissiens qui animaient les conseils
paroissiaux et les confréries.
8J.P. Messina, une grande figure chrétienne
au Cameroun : Joseph Zoa (1885-1971), p.25. 9Ibid, p. 24.
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