WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'impact religieux et socio-économique de l'épiscopat de monseigneur Paul Etoga sur le développement de la mission catholique de Nlong de 1995 a 1987

( Télécharger le fichier original )
par Joseph Hervé NGAH EKANI
Université Yaounde I - DIPES II 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

A. L'abandon de la polygamie par les populations de Nlong

Pour l'Eglise catholique, la polygamie constituait un frein à la conversion. Le prélat avait toujours appuyé l'idée de Monseigneur F.X. Vogt qui considérait la polygamie comme « un fléau social » qu'il fallait combattre. Le fait d'imposer la monogamie aux chrétiens supposait qu'on n'adoptait une coutume occidentale au détriment de celle africaine1. Les polygames de Nlong faisaient face à trois cas de figure :

- le premier était de contracter un mariage religieux avec la première épouse puis, en ajouter d'autres selon la coutume ;

- le second était de rester indifférent aux voeux des missionnaires en conservant toutes les femmes ;

1L.P. Ngongo, Histoire des institutions et des faits sociaux du Cameroun, Paris, Berger Levrault, 1987, p. 172.

- le troisième consistait à répudier toutes les femmes en retenant une seule pour un mariage chrétien.

Cette dernière issue était fréquente chez les populations de Nlong. L'abandon de la polygamie par les populations s'est fait avec douleur. Le fait d'avoir plusieurs femmes supposait détenir des biens ; par contre l'abandon des biens voulait dire perdre sa place de notable dans la société traditionnelle2.

B. Syncrétisme et inculturation à Nlong

L'inculturation est aujourd'hui un mot cher à l'Eglise catholique. Le mot en fait est un néologisme qui exprime une réalité qui a toujours préoccupé les africains depuis l'intrusion du christianisme dans leur société. C'est pourquoi, elle se comprend mieux par rapport au syncrétisme.

Depuis le concile Vatican II, la langue locale dans l'annonce de l'évangile en pays jadis qualifiés de mission3 a été introduite. L'inculturation entend donner une nouvelle orientation à l'évangélisation dans ces pays là. Le constat qui se dégage après le concile Vatican II est que l'Homme de Nlong a toujours été l'Homme du milieu c'est-à-dire, un homme à mis parcours entre le christianisme et ses rites et traditions religieuses. Cette attitude n'est rien d'autre que du syncrétisme. La situation aurait pu être autrement si les missionnaires avaient reconnu quelques valeurs aux croyances traditionnelles. Aussi parce qu'ils n'ont pas vite compris que dans chaque rencontre de culture, aucune n'est à rejeter en bloc. A ce propos Nicolas Ossama relève que :

Les changements entraînés par la conversion des camerounais de Yaoundé au catholicisme sont dus au fait que cette conversion a exigé des catholiques camerounais (...) un certain nombre d'attitudes, des comportements les obligeants à rompre avec des usages traditionnels en honneur4.

2 P. Laburthe Tolra, Vers la lumière où le désir d'Ariel à propos des Béti du Cameroun, sociologie de la conversion, Paris, Karthala, 1999, p. 485.

3 J. Olson, Histoire de l 'Eglise : vingt siècle et six continents, Yaoundé, CL E, 1972, p. 167.

4 Ossama, p. 162.

Ainsi les pratiques comme la polygamie, le recours aux voyances, l'utilisation des totems, la croyance aux présages et songes, la pratique des rites, l'infidélité, le concubinage sexuel étaient observés même parmi les convertis.

Le processus par lequel la catéchèse s'incarne dans les différentes cultures était la solution pour remédier à cette situation. Monseigneur Paul Etoga a joué un rôle dans ce sens. Il a toujours été souple dans l'application des préceptes de l'Eglise. L'excommunication d'un chrétien devait se faire seulement après avoir épuisé toutes les possibilités. Certaines personnes ont vite déclaré qu'il était complaisant.

C. t or XiLllp41Xffliil

L'école primaire catholique de Nlong et le juvénat des Frères du Sacré

coeur ont joué un rôle important dans la formation intellectuelle et morale des enfants de Nlong

Mt opvolution de lopFFOISLIP riLllfflialEXH41}11 OU

L'école primaire catholique de Nlong préparait les élèves aux vocations si

bien que les candidats qui arrivaient au cours moyen II étaient soit conduits au noviciat pour devenir Frère ou au séminaire pour devenir prêtre, soit au juvénat pour continuer leurs études.

En 1969, la section des filles ferma ses portes5. Seule l'école primaire catholique St. Pierre et Paul ci-après continua à fonctionner.

5 Entretien avec Joseph Ebode.

Photo N°8 : Ecole primaire catholique de Nlong

Source : Cliché J. H. Ngah Ekani, Nlong le 6 Décembre 2007.

Cette période correspond à la construction de l'école primaire publique à Nlong. Le fonctionnement de cette école a eu pour conséquences de réduire les effectifs de l'école primaire catholique6 et il devenait impérieux pour cette dernière d'appliquer les enseignements des programmes officiels. Cette situation n'avait pas été acceptée de gaîté de coeur par les catholiques. N. Ossama qui cite Monseigneur Vogt déclare :

Que nous ayons dans nos écoles quelques livres des écoles du gouvernement, j'en conviens, il le faut. Mais n'oublions pas que ce n'est pas ce qu'il faut à nos enfants chrétiens. Dieu ne doit pas être systématiquement écarté des dictées, des leçons, des rédactions dans nos écoles7.

A coté de l'école primaire catholique de Nlong se trouvait le juvénat des Frères du Sacré coeur.

6 Entretien avec l'Abbé Théodore Léandre Nzie.

7 Ossama, pp. 59-60.

2. Le juvénat des Frères du Sacré coeur

Le juvénat des Frères du Sacré coeur a été crée à Nlong en 1956. Son

directeur fondateur était le Frère Florent. Il comprenait les classes de 6e et de 5e. Ceux des élèves qui voulaient continuer leurs études pouvaient le faire mais à Makak8. En 1968, le juvénat des frères du sacré coeur va fermer ces portes par manque d'élèves. En 1978, un internat est fondé par le Frère Lucien Belinga. Il est baptisé internat St. Ange de Nlong et revêt un aspect moderne comme le montre la photo ci-après :

Photo N°9 : Internat St. Ange de Nlong.

Source : Cliché J. H. Ngah Ekani, Nlong le 6 Décembre 2007.

Le but de l'internat était d'encadrer intellectuellement et spirituellement les enfants qui y étaient inscrits9.

8 Le juvénat de Makak des Frères du Sacré coeur allait jusqu'en classe de 3e.

9 Entretien avec le Frère Jean Marie.

D. L'action sanitaire de la mission

L'action sanitaire de la mission catholique de Nlong a été perturbée durant l'épiscopat de Monseigneur Paul Etoga. Son dispensaire fonctionnait avec l'aide de la fondation Ad Lucem. Il était dirigé par les Soeurs du très Saint sauveur. Les Soeurs menaient une activité remarquable. Parfois certaines maladies ne pouvaient pas être soignées par les Soeurs puisque le dispensaire ne disposait pas de tous les appareils. Dans ce cas, elles transportaient le malade à l'hôpital central de Yaoundé où il était soigné. Ceux qui étaient hospitalisés bénéficiaient gratuitement d'un suivi des Soeurs. En cas de décès, le corps était transporté au village du défunt et la famille était exemptée des frais de transport. Les femmes suivies par les Soeurs pendant la grossesse accouchaient gratuitement à Nlong10. Et, si l'une d'entre elles n'avait pas la layette, les Soeurs lui donnaient quelques brassières et couches de bébé11. Ces soins donnaient à Nlong une réputation presque nationale puisque certaines personnes quittaient de Yaoundé et Douala pour s'y faire soigner12.

Après 1956, le dispensaire de Nlong subit les conséquences des positions politiques du prélat d'une part et d'autre part les conséquences des rivalités entre Monseigneur Réné Graffin et lui. En effet, l'archevêque avait répandu la nouvelle selon laquelle Monseigneur Paul Etoga était contre les français13. Ce qui lui mettait à dos tous les français, y compris le clergé de la mission catholique de Nlong.

Aussi, lors des élections législatives de Décembre 1956 au Cameroun, Mgr. Paul Etoga apporta son soutien à André Marie Mbida14 au détriment de L.P. Aujoulat. Cela est indirectement l'une des raisons de la défaite de ce dernier. Ces situations auront pour conséquences la réduction des subventions

10 M.J.G. Owona « la mission catholique de Nlong 1923-1966 : origine et évolution », p. 94.

11 Entretien avec Brigitte Ngah.

12 Entretien avec Marc Ekani.

13 E. Abessolo, «L'épiscopat de monseigneur Paul Etoga», p. 31.

14 Ossama, p. 133.

accordées au dispensaire de Nlong par la fondation Ad Lucem15. Ainsi, le manque de médicaments sera à l'origine de la perte progressive de l'efficacité et de la renommée du dispensaire de Nlong16 ci-après :

Photo N°10 : Dispensaire réhabilité de la paroisse de Nlong.

Source : Cliché J. H. Ngah Ekani, N long le 7 Décembre 2007.

En dehors des domaines scolaire et sanitaire, d'autres domaines à l'instar de l'économie ont connu des mutations durant l'épiscopat de Mgr. Paul Etoga.

II. SUR LE PLAN ECONOMIQUE

L'économie est définie comme étant l'ensemble des activités d'une collectivité humaine relative à la production, la distribution et la consommation des richesses17. Chez les populations de Nlong, la division du travail se faisait par sexe et par tranche d'âge. Les travaux difficiles étaient réservés aux hommes

15 Entretien avec l'Abbé Théodore Léandre Nzie.

16 Les soeurs du très Saint sauveur sont parties de N long en 1990. Le dispensaire est resté longtemps fermé. Aujourd'hui, il est géré par un particulier.

17 Le Petit Larousse Illustré, Paris, Larousse, 1992, p. 360.

et les moins pénibles aux femmes. L'agriculture était la principale activité économique. Les missionnaires s'étaient donc atteler à organiser cette branche d'activité en demandant aux agriculteurs de produire d'autres cultures autres que les cultures vivrières.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld