I-2-2-2 L'éclairage
L'éclairement est la densité de lumière
sur une surface. Il s'exprime par la formule,
E = F/S où F est la valeur du flux lumineux atteignant
la surface, et S l'aire de cette surface réceptrice. Son unité
est le lux.
L'éclairage en milieu du textile est destiné
à satisfaire aux exigences suivantes :
* Contribuer à assurer un environnement de travail
sûr.
* Aider à l'exécution des tâches
visuelles
* Assurer un environnement visuel approprié.
Elément clé de notre capacité de voir,
elle est nécessaire pour apprécier la forme, la couleur, et la
position dans le panorama visuel des objets qui nous entourent dans notre vie
quotidienne.
Très souvent parce que nous sommes tellement
habitués à disposer de cette faculté, que nous la tenons
pour acquise. Il est courant de constater des problèmes visuels
associés à un système d'éclairage déficient
sur le lieu de travail.
Un système d'éclairage bien conçu
demande une collaboration précoce d'architectes, d'éclairagistes
et de responsables d'hygiènes de travail.
I-2-2-2-1 Le niveau d'éclairement
Il est mesuré à l'aide d'un luxmètre qui
converti l'énergie lumineuse en signal électrique, lequel est
ensuite amplifié pour permettre une lecture facile sur une
échelle étalonnée en lux.
Le choix du niveau d'éclairement d'un poste
particulier demande d'étudier les points suivants :
La nature du travail
Le facteur de réflexion de l'objet et de
l'environnement immédiat
Les différences avec la lumière naturelle et le
besoin d'éclairement dans la journée
L'age du travailleur
I-2-2-2-2 Unités et grandeurs
utilisées en éclairage
Plusieurs sont communément employées dont les
principales sont :
Flux lumineux : énergie lumineuse
émise par unité de temps par une source lumineuse. Unité
le lumen (lm)
Intensité lumineuse:
flux lumineux émis dans une direction donnée par une source
dont la répartition n'est pas uniforme. Unité: la candela
(cd).
Niveau d'éclairement:
niveau d'éclairement d'une surface de 1 m2
recevant un flux lumineux d'un lumen. Unité: le lux
Luminance: définie pour une surface
dans une direction donnée, la luminance représente le quotient de
l'intensité lumineuse par la surface vue par un observateur situé
dans la même direction (surface apparente). Unité: la cd/m2.
Contraste: différence de
luminance entre un objet et son environnement ou entre différentes
parties d'un objet.
I-2-2-2-3 Les facteurs affectant la visibilité
des objets
Le degré de sécurité dans
l'exécution d'une tâche dépend, en grande partie, de la
qualité de l'éclairage et des capacités visuelles. La
visibilité d'un objet est conditionnée par de nombreux facteurs.
L'un des plus importants est le contraste de luminances
dû aux facteurs de réflexion, aux ombres, ou aux couleurs de
l'objet lui-même et aux facteurs de réflexion de la couleur.
I-2-2-2-4 La distribution de la lumière;
l'éblouissement
L'éblouissement se produit lorsqu'une source lumineuse
brillante se trouve dans le champ visuel; il en résulte une diminution
de l'aptitude à distinguer les objets.
Les travailleurs soumis à des effets
d'éblouissement constants et successifs risquent de souffrir de fatigue
oculaire ainsi que de troubles fonctionnels, même si, dans bien des cas,
ils n'en sont pas conscients.
On distingue l'éblouissement direct dû à
des sources lumineuses intenses situées directement dans l'axe de
vision, et l'éblouissement par réflexion lorsque la
lumière est réfléchie sur des surfaces présentant
un facteur de réflexion élevé. Les facteurs de
l'éblouissement sont les suivants:
Le phénomène d'éblouissement se produit lors
de la présence d'une luminance excessive dans le champ de vision.
Les effets de l'éblouissement sur la vision peuvent
être divisés en deux groupes appelés éblouissement
d'incapacité et éblouissement d'inconfort.
a). Luminance de la source lumineuse: la luminance
maximale acceptable en observation directe est de 7 500 cd/m2.
b). Position de la source lumineuse: ce type
d'éblouissement se produit lorsque la source lumineuse se trouve dans un
angle de 45° par rapport à l'axe de vision de l'observateur; il
devient négligeable quand la source lumineuse est placée en
dehors de cet angle.
c). En règle générale,
l'éblouissement augmente lorsque les sources lumineuses sont
installées relativement bas ou dans des pièces de grandes
dimensions.
d). Distribution de la luminance entre objets et surfaces:
plus les différences de luminance entre les objets situés
dans le champ visuel sont grandes, plus l'éblouissement est important et
plus les performances visuelles se dégradent du fait de ses effets sur
le processus d'adaptation. Les différences de luminance maximales
recommandées sont les suivantes:
tâche visuelle - plan utile: 3: 1;
tâche visuelle - environnement: 10: 1.
e). Durée d'exposition: même les sources
lumineuses à basse luminance peuvent être cause
d'éblouissement si la durée d'exposition est trop longue.
I-2-2-2-5 Les systèmes
d'éclairage
Les systèmes d'éclairage les plus courants sont
les suivants:
L'éclairage général uniforme
Dans ce système, les sources lumineuses sont
réparties uniformément, indépendamment de l'implantation
des postes de travail. Le niveau d'éclairement moyen doit être
égal au niveau d'éclairement nécessaire pour la
tâche à effectuer.
Ces systèmes sont principalement utilisés sur des
lieux de travail où les postes de travail ne sont pas fIxes.
L'éclairage général
localisé
Ce type d'éclairage est constitué de plafonniers
que l'on répartit en gardant deux choses à l'esprit -les
caractéristiques de l'équipement et les besoins
d'éclairage de chaque poste de travail.
Ce type d'éclairage est bien adapté aux lieux ou
aux zones de travail qui nécessitent un niveau d'éclairement
élevé, et exige que l'on connaisse l'emplacement précis de
chaque poste de travail avant même la phase d'étude.
Figure 4 : Les différents
systèmes d'éclairage. Encyclopédie de
sécurité et santé au travail. Volume II pp :46.14
I-2-2-2-6 La couleur: les concepts de base
La couleur est un élément important du cadre de
travail et son choix est déterminant pour l'efficacité, la
sécurité et le bien-être général du
personnel.
De la même manière, la finition des surfaces et
des équipements se trouvant dans l'environnement de travail contribue
à créer des conditions visuelles et un environnement
agréables.
La lumière ordinaire se compose de rayonnements
électromagnétiques de longueurs d'ondes différentes
correspondant à chacune des bandes du spectre visible.
En combinant les lumières rouge, jaune et bleue, il est
possible d'obtenir la plupart des couleurs visibles, y compris le blanc.
Notre perception de la couleur d'un objet dépend de
celle de la lumière qui l'éclaire et de la manière dont
l'objet lui-même réfléchit la lumière.
Les lampes peuvent être classées en trois
catégories, selon l'apparence de la couleur de la lumière
qu'elles émettent:
. -teinte chaude: lumière blanche,
rougeâtre, recommandée pour les habitations;
· -teinte intermédiaire: lumière
blanche, recommandée pour les lieux de travail;
-teinte froide: lumière blanche
bleuâtre, recommandée pour les tâches nécessitant un
fort niveau d'éclairement ou les climats chauds.
I-2-2-2-7 Les conditions
d'éclairage optimales pour le confort et la performance visuels
(15)
Elles sont basées sur deux
caractéristiques :
Les caractéristiques de
l'observateur :
La sensibilité du système visuel de l'individu
à la taille, au contraste, au temps d'exposition ;
Les caractéristiques d'adaptation
transitoire ;
La prédisposition à
l'éblouissement ;
L'age ;
Les caractéristiques psychologiques et de
motivation.
Les caractéristiques de la tache :
La configuration des détails
Le contraste détail/fond ;
La luminance de fond ;
La réflexion spéculaire des
détails ;
Pour les taches particulières, il convient de se poser
les questions suivantes :
Les détails de la tache sont ils faciles à
voir ?
L'exécution de la tache est elle susceptible de durer
longtemps ?
En cas d'erreur résultant de l'exécution de la
tache, les conséquences risquent elles d'être graves ?
Figure 5 : Niveau d'éclairage en
fonction de la tache effectuée. Encyclopédie de
sécurité et santé au travail. Volume II pp : 46.8
I-2-2-2-8 Le mesurage
Les études d'éclairage
Une technique d'étude souvent utilisée repose
sur une grille de points de mesurage répartis sur l'ensemble de la
surface considérée.
La base de cette technique consiste à diviser
l'ensemble du local en un certain nombre de zones égales,
idéalement carrées.
L'éclairement au centre de chacune des zones est
mesuré au niveau du bureau (0,85 m au-dessus du niveau du sol), puis on
calcule une valeur d'éclairement moyen.
La précision de la valeur de l'éclairement moyen
dépend du nombre de points de mesurage utilisés.
Il existe une relation permettant de calculer le nombre
minimal de points à partir de l'indice du local
considéré.
Longueur X largeur
Hauteur utile de l'installation X (Longueur +
largeur)
Dans cette formule, la longueur et la largeur sont les dimensions
de la pièce et la hauteur utile d'installation correspond à la
distance entre le plan utile (ou de travail) et le plan des luminaires
NB : Lors de l'étude de l'éclairage
d'une zone de travail et de son environnement immédiat, il convient de
prendre en compte l'uniformité de l'éclairement.
Eclairement minimal
Facteur d'uniformité =
------------------------
Eclairement
moyen
Pour toute zone de travail et son environnement
immédiat, le facteur d'uniformité ne doit pas être
inférieur à 0,8.
Quelque soit le système pour lequel on opte, on
veillera à ce que les variations d'éclairement dans un local ne
soient pas trop fortes.
Le rapport d'éclairement est exprimé par la
formule:
Eclairement maximal
Rapport d'éclairement =
----------------------------
Eclairement minimal
En un point quelconque de la zone principale de
l'intérieur, le rapport d'éclairement ne devrait pas être
supérieur à 5: 1.
Les instruments utilisés pour mesurer l'éclairement
et la luminance ont des réponses spectrales qui diffèrent de
celle du système humain.
Ces réponses sont souvent corrigées à l'aide
filtres. Si des filtres sont intégrés, les instruments sont dits
à correction de couleur.
. Les luxmètres comportent une correction
supplémentaire qui compense la direction de la lumière incidente
arrivant sur la cellule de détection. Les luxmètres capables de
mesurer l'éclairement de manière précise à partir
de différentes directions de lumière incidente sont dits
à correction de cosinus.
Dans l'industrie du textile, les normes en lux varient selon
le secteur d'activité :
* Cardage, étirage, bobinage = 250 lux
* Filage, tissage gros ou clair = 425 lux
* Tissage fin ou fondé = 625 lux
* Comparaison de couleur = 850 lux
Une exposition à un éclairement inférieur
ou supérieur à ces normes entraînerait une accommodation
forcée de la vue, responsable de fatigue oculaire, voire baisse
d'acuité visuelle.
|