I-2-2-1-5 La prévention technique collective.
a) Réduction des bruits à la source
Elle a pour objectif de piéger le bruit à sa
source d'émission avant sa propagation dans l'environnement et cela peut
se faire par:
-Action sur le processus opératoire et la suppression
des chocs (revêtements amortissant des zones d'impact et de chocs,
réduction des frottements et lubrification des engrenages, entretien
préventif et régulier des machines).
-Encoffrement des machines bruyantes qui consiste à
enfermer partiellement ou complètement une machine ou un appareil dans
une cabine hermétiquement close, dotée d'une bonne isolation
sonore.
-Remplacement des outils bruyants par des modèles munis
de silencieux.
b) Réduction de la propagation du bruit
Elle est basée sur:
La réduction de la transmission du bruit par voie
solide par isolation anti-vibratile à l'aide de socle, de ressorts ou
d'amortisseurs.
. La réduction de la propagation aérienne du
bruit par écrans acoustiques avec revêtement absorbant
. La diminution de la réverbération des locaux
par revêtement du plafond et des parois (murs) à l'aide de
matériaux et de structures absorbants; les matériaux poreux et
fibreux sont les plus efficaces.
c) Organisation du travail
Une bonne organisation du travail doit éviter
l'exposition des travailleurs aux bruits lésionnels. Elle doit tenir
à :
. Isoler les salariés des sources de bruit à
l'aide d'écrans, de parois de séparation partielle ou de cabines
insonorisées.
. Eloigner les travailleurs des machines bruyantes par zonage
acoustique.
. Limiter la durée d'exposition des travailleurs aux
bruits dangereux.
II-2-1-6 Information, formation, signalisation.
Les travailleurs dont l'exposition quotidienne sonore
dépasse 85 dB (A) doivent
avoir une formation et une information relative aux risques de
l'exposition au bruit (Art.R.232-8-5 du Code du Travail Français).
La mise en place de la signalisation de locaux bruyants vise
à :
. Avertir les salariés du danger,
. Signaler que le port des protecteurs individuels est
recommandé ou obligatoire
. Réglementer l'accès des lieux où les
niveaux sonores atteignent ou dépassent 105 dB (A).
I-2-2-1-7 Protection individuelle des
salariés.
La protection individuelle doit être mise à leur
disposition si LEx, d > 85 dB (A) ou Lpc> 135 dB et obligatoirement
portée si les valeurs dépassent respectivement 90 dB (A) ou 140
dB. Il existe différentes sortes de protecteurs individuels passifs ou
actifs se présentant sous forme de :
· protecteurs passifs: bouchons
d'oreille, serre-tête, ou serre nuque avec coquilles, casque
enveloppant.
· protecteur actifs : leur appareillage
électronique produit un Il anti-bruit Il qui leur permet de
réduire activement le bruit.
Pour un port continu, les bouchons d'oreille sont le plus
souvent préférés et utilisés.
Cependant, pour certains travaux spécifiques, exposant
à des chocs ou des bruits impulsionnels, les casques enveloppants sont
les plus efficaces.
I-2-2-1-8 Surveillance médicale
La surveillance clinique et audiométrique doit
comporter:
Un examen médical préalable à
l'affectation à un poste de travail exposant au bruit. Il comprend une
audiométrie liminaire tonale en conduction aérienne (CA)
complétée en cas d'anomalie par un examen audiométrique
complet tonal et vocal avec CA et CO.
Des examens médicaux et audiométriques
périodiques : un examen médical annuel, un contrôle
audiométrique tonal pratiqué dans l'année qui suit
l'affection à un poste de travail exposé au bruit.
L'audiométrie de contrôle est à
renouveler ensuite, indépendamment du fait que le travailleur porte des
protections individuelles; elle doit être modulée selon le niveau
d'exposition sonore quotidienne des travailleurs (LEx,d) (arrêté
du 31/01/89).
· Tous les trois ans si le LEx,d est> 85 dB (A) mais
inférieur à 90 dB (A) ou si le
Lpc est < à 140 dB.
· Tous les deux ans si le LEx,d est> 90 dB (A) mais
inférieur à 100 dB (A) ou si le
Lpc atteint 140 dB.
· Tous les ans si le LEx,d est> 100 dB(A).
Le dossier médical doit comprendre:
- une fiche d'exposition (poste occupé, durée,
mesurage) :
- le modèle de protecteurs individuels avec leur
valeur d'atténuation du bruit;
- la date et les résultats des examens
médicaux.
Il sera conservé pendant dix ans après la fin de
l'exposition.
I-2-2-1-9 La réparation d'une surdité
professionnelle.
Les atteintes auditives d'une certaine gravité sont
réparées dans le tableau n° 42 des maladies
professionnelles.
La liste des travaux susceptibles de provoquer la
surdité est limitative.
La durée minimale d'exposition est de un an,
réduite à 30 jours en ce qui concerne la mise au point des
propulseurs, réacteurs et moteurs thermiques. Et le délai de
prise en charge est de un an après la cessation de l'exposition au
bruit.
Selon les prescriptions du tableau de réparation, la
perte auditive doit être supérieure ou égale à 35 dB
sur la meilleure oreille.
Le déficit audiométrique moyen de 35 dB est
calculé en divisant par 10 la somme des déficits mesurés
sur les fréquences 500, 1000, 2000 et 4000 Hz, pondérés
respectivement par les coefficients 2, 4, 3 et 1. Ce déficit moyen sur
la meilleure oreille doit être supérieur ou égal à
35 dB.
10
Ce déficit doit être confirmé par une
audiométrie tonale (CA, CO) et vocale réalisée trois
semaines à un an après la cessation de l'exposition aux bruits
lésionnels.
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