II-2-1-2-
L'intermédiation financière non bancaire au Bénin
Par intermédiaire financier non bancaire, nous
désignons les établissements financiers
décentralisés (Microfinance), les établissements
financiers et sociétés d'assurance au Bénin. En effet, le
nombre d'entreprises cotées et introduites en bourse reste très
faible au Bénin, pour ne pas dire inexistant par rapport à la
Cote d'Ivoire. A nos jours, seule la Bank Of Africa (BOA) et la SOBEBRA sont
cotées à la bourse régionale des valeurs mobilière
de l'UMOA.
II-2-1-2-1- Evolution des systèmes financiers
décentralisés
La Microfinance répond à un véritable
besoin. Elle se définit comme l'offre de petites transactions
financières à des clients à revenus relativement faibles
en utilisant une garantie non traditionnelle. Elle est un instrument
très adapté pour lutter contre la pauvreté en permettant
aux plus démunis de générer des activités.
La Microfinance est déjà très dynamique
au Bénin et certaines opérations originales se sont
montées. En 2003, 15% de l'ensemble des crédits à
l'économie ont été accordés par des Institutions de
Microfinance (IMF). Au 31 décembre 2003, on comptait plus de 500
institutions et initiatives gouvernementales totalisant 1 200 caisses.
Près de 600 000 personnes bénéficient de leurs services.
L'encours des dépôts des IMF s'élevait à près
de 39 milliards FCFA, l'encours des crédits à près de 57
milliards FCFA tandis que les créances en souffrance
représentaient 1,832 milliards FCFA. La Fédération des
Caisses d'Epargne et de Crédit Mutuel (FECECAM), regroupant les
coopératives d'épargne et de crédit, est l'institution la
plus importante. Avec sept (7) unions régionales, 101 Caisses Locales de
Crédit Agricole Mutuel (CLCAM) et cinquante huit (58) Caisses
Villageoises d'Epargne et de Crédit (CVEC), elle dispose d'un encours de
prêts de 42 millions de dollar US octroyés à ses quelque
400 000 membres. Elle a cependant rencontré de graves difficultés
financières en 1997. Deux autres structures ciblent plus
particulièrement la création de micro-entreprises : le PADME
(Promotion pour l'Appui et le Développement de la Micro-Entreprise) et
le PAPME (Association pour la Promotion et l'Appui au développement des
MicroEntreprises). Une initiative originale est la création de la
FINADEV Sa, première société privée de microfinance
d'Afrique francophone, elle est une filiale de la Financial Bank Bénin.
Son capital est réparti entre la Financial Bank, la SFI, filiale de la
Banque Mondiale pour le secteur privé, la coopération
néerlandaise FMO et Lafayette participations du groupe Horus. Elle
accorde en priorité des crédits solidaires. L'en-cours des
prêts s'élevait au 31 décembre 2003 à près de
FCFA 16 milliards pour un peu moins de 15 000 bénéficiaires.
Le nombre de bénéficiaires directs
recensés au niveau de l'échantillon des structures de
microfinance est passé de 657209 en 2004 à 664732 en 2005, ce qui
équivaut à une progression de 1,1%. Elle résulte d'une
augmentation de la clientèle de PAPME, PADME et de la FECECAM,
faiblement compensée par la diminution des membres de PEB Co et de
l'AssEF qui connaissent une crise de gestion et de gouvernance.
Quant au nombre des points de services, il a connu une hausse
de 7,5%. Il s'est accrû de 22 en passant de 293 à 315. L'encours
des crédits octroyés à la clientèle des SFD
(Système Financier Decentralisé) a connu en 2005 une augmentation
de l'ordre de 2,3%, équivalant à 1.700 millions.
On note cependant une stagnation des concours alloués
aux bénéficiaires du secteur de la microfinance en raison des
mesures restrictives de distribution du crédit adoptées à
l'approche de la fin de l'exercice. Néanmoins, le secteur de la finance
décentralisée a pu mobiliser 13,8 milliards de lignes de
crédits dont 2.890 millions au profit de PAPME et 3.081 millions en
faveur de PADME, 2.274 millions pour VITAL FINANCE, 2.753 millions pour la
FECECAM, et 2.853 millions pour FINADEV SA.
Il convient de faire remarquer que la SGBBE (6.219 millions)
et la BOA (4.166 millions) demeurent à fin décembre 2005 les plus
importants pourvoyeurs du secteur de la finance décentralisée.
II-2-1-2-2- Les sociétés d'assurance et
des établissements financiers de crédit
Avec la privatisation en mars 1998, de la
Société Nationale d'Assurance et de Réassurance (SONAR),
Ie secteur des assurances s'est entièrement libéralisé au
profit de compagnies privées. L'épargne collectée est
affectée au financement de l'économie nationale et
également celle de l'Union à travers des placements qui
réunissent à la fois les critères de
sécurité, de rentabilité et de liquidité.
Malgré la prolifération de sociétés d'assurance
privées il apparaît difficile d'estimer leur impact sur
l'activité économique du Bénin. En effet, la plupart des
valeurs mobilières détenues sont des valeurs d'Etats (UEMOA) ou
d'Organismes Internationaux.
En outre, le système financier du Bénin compte
actuellement deux (2) établissements financiers en activité,
à l'issue du retrait d'autorisation d'exercer de Crédit Promotion
Bénin et de Crédit du Bénin en août 2001 et juin
2002 respectivement. Seuls Equipbail et Crédit Africain exercent
toujours. Cependant le niveau d'activité de ces établissements
apparaît relativement faible. Seulement 1262 et 899 millions de FCFA ont
été octroyés respectivement par Equipbail
et Crédit Africain au 30 novembre 2005.
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