II-2-1-1-2-2- Evolution de l'offre de crédits
bancaire
Pour mieux appréhender cette offre de crédit
bancaire, on distingue au premier abord les crédits à court terme
généralement destinés à couvrir les emplois des
ressources liés au processus de production ou à équilibrer
la trésorerie des entreprises et des particuliers, en second lieu nous
nous intéresserons aux crédits à moyen et à long
terme qui sont plus adaptés à satisfaire les besoins de
financement des investissements privés.
A cela s'ajoutent des crédits en souffrance
constitués pour l'essentiel des impayés et immobilisés et
des crédits qualifiés de douteux et litigieux. En effet, de
façon globale, l'ensemble du crédit à l'économie a
connu entre 1989 et 2004, une hausse de 201,70 %. Il faudra souligner qu'il y a
eu une forte chute des crédits à l'économie de 29,98 % de
1996 à 1997 qui peut être liée à une importante
baisse de près de la moitié des crédits à court
terme (- 42,9 % de 1996 à 1997). Le graphique ci-dessous illustre
parfaitement ces observations.
Graphique
3 : Evolution comparative des types de crédit de 1989 à
2004
Source : Nos calculs, statiques monétaires
et financières pour le Bénin, BCEAO (2006)
En se référant toujours au graphique, il est
aisé de constater que la situation d'ensemble n'est pas favorable aux
crédits à long terme dans l'ensemble des crédits de
l'économie béninoise. Du niveau de 3,44 % en 1995, ils n'ont pu
atteindre 2 % sur le reste de la période d'étude avant de
remonter à 3,25% en 2005 ce qui montrerait ce semblant de prise de
conscience de la situation par les agents financiers. La baisse a
été drastique en 1996 avec une part de 0,13 %. A partir de 1997,
sa part dans l'ensemble des crédits à l'économie avoisine
0,77 %. Cela dénote que les banques béninoises ont toujours des
réticences pour le financement des investissements, gage d'une
croissance réelle de la valeur ajoutée de l'économie.
En reliant ce comportement à la structure des
dépôts existants dans le secteur bancaire, il apparaît une
nette prépondérance des dépôts à court terme.
Ce qui pourrait justifier partiellement le comportement de ces banques eu
égard aux ratios prudentiels et aux possibilités très
restreintes qui leurs sont offertes dans la transformation des crédits
à court terme en financement des crédits à moyen terme
Quant aux crédits en souffrance, ils regroupent les
crédits impayés et les crédits douteux et litigieux. Les
crédits impayés représentent les crédits aux
échéances impayées depuis 6 mois au plus et n'ayant pas
fait l'objet de prorogation à terme ou de renouvellement. Par contre les
crédits douteux et litigieux sont des crédits échus ou non
mais présentant un risque probable de non recouvrement partiel et total.
Il faut souligner que pour ces types de crédits la comptabilité
bancaire prévoie des dotations aux provisions suivant des anticipations
de recouvrement bien précises.
Le graphique ci - après retrace l'évolution des
crédits en souffrances suivant notre période d'étude.
Graphique 4 :
Evolution des crédits en souffrance de 1989 à 2004
Source : Nos calculs, statiques
monétaires et financières pour le Bénin, BCEAO
(2006)
On constate que ces crédits ont un niveau
élevé avant 1990. Ce qui expliquerait en partie la crise
financière au Bénin à la fin des années 80. A
partir de 1990, les crédits en souffrances ont considérablement
chuté jusqu'à atteindre leur niveau le plus bas (3 285
millions de Fcfa) en 1998. Ces crédits en souffrance passent de 61,75%
du crédit à l'économie en 1990 à 7% en 2004. Ceci
peut être justifié par la nouvelle réforme
opérée en ce qui concerne la restructuration du système
bancaire et financier. Ces tendances sont reliées à l'apurement
de plus en plus marqué de ces types de crédits, d'où
également l'efficacité des services ou procédure de
recouvrement des banques béninoises.
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