2-2-2- Evolution du taux de
change au Nigeria
Le Nigeria a connu au cours de son histoire plusieurs
régimes de taux de change. Ceux-ci vont d'abord du taux de change fixe
(1960 - 1986) à un système de taux de change flexible (1986 -
1993). Ensuite une variété de taux de change intermédiaire
s'est succédée à partir de 1994. La politique de taux de
change a été focalisée dans le maintien d'un taux de
change nominal constant. Cependant, entre 1974 et1976, période
correspondant au flux massif de capitaux et du boom pétrolier, la banque
centrale a adopté la stratégie d'une appréciation
graduelle nominale du Naira contre le Dollar américain et la Livre
sterling. Cette adoption avait pour objectif primaire de produire et d'avoir
un taux de change du Naira qui va refléter de manière
adéquate la position de la balance de paiement du pays. Cette politique
était clairement opposée à la protection du taux de
change. Ceci a renforcé la tendance à l'entrée des
capitaux d'apprécier le taux de change réel.
Ainsi, il ne fut pas surprenant que le taux de change nominal
s'apprécie de 22,5 % et le taux de change réel de 51,1 % pendant
la période 1970 - 1980. (Oyejide, 1986). Selon Dordunoo et Njinkeu
(1997), à partir de 1986, de véritables politiques de taux de
change se sont substituées au Nigeria : le «Marginal rate
system» (système de change marginal) fut créé entre
septembre 1986 et mars 1987, de 1987 à 1990 ce fut plutôt le
«Dutch auction system» (système de vente aux enchères
hollandais) qui était mis en place ; le «marginal rate
système» a été restitué de 1991 à 1992,
puis le «Dutch auction system» a été réintroduit
en 1993. Le Nigeria (contrairement au Cameroun) possède une riche
expérience dans l'utilisation du taux de change pour atteindre des
objectifs de politique économique.
La politique du taux de change a eu un impact significatif
sur le développement de l'agriculture, surtout depuis le début
des années 70 lorsque le Naira a été
surévalué. Cette surévaluation et les variations
périodiques du taux de change réel ont réduit de
façon substantielle la production des produits non pétroliers
échangeables, principalement les produits agricoles.
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