2-2- Evolution du taux de
change au Cameroun et au Nigeria
Il existe généralement plusieurs régimes
de taux de change. Mais on distingue très souvent le régime de
taux de change fixe et le régime de taux de change flexible. Le Cameroun
en tant que pays membre de la zone Franc n'a connu qu'un régime de taux
de change fixe d'autant plus que sa monnaie aussi bien avant qu'après
l'indépendance a été indexée au Franc
Français (FF) jusqu'en 1999 date à laquelle ce FF à
été remplacé par l'Euro. Tandis que le Nigeria a connu
une variété de régimes de taux de change au cours de son
histoire. Selon qu'un pays adopte l'un ou l'autre de ces régimes de taux
de change, sa politique de taux de change est différente.
2-2-1- Evolution du taux de
change au Cameroun
Le Cameroun en tant que pays indépendant n'a pas de
politique de taux de change indépendante, c'est un pays membre de la
Zone Franc dont la monnaie, le FCFA, est indexée au FF depuis 1948.
Cette zone comprend deux banques centrales régionales : la BEAC et
la BCEAO. Les pays membres ont maintenu une parité fixe entre le Franc
CFA et le FF ; de 50 FCFA pour un FF jusqu'au 12 Janvier 1994, où
une dévaluation de 50 % a eu lieu après une décision
unanime des pays membres de la Zone Franc et de la France. Dans cette zone, il
existe une absence des politiques monétaires et des politiques de change
autonomes pour chaque pays membre.
Les décisions de politique monétaire sont prises
au niveau de la BEAC et appliquées par une agence nationale. La BEAC et
la BCEAO travaillent en collaboration avec la France dont l'agrément est
nécessaire avant que toute décision d'importance majeure soit
prise. Le fait que les pays membres soient obligés de détenir au
moins les deux tiers de leurs réserves dans le compte d'opération
est contraignant. Mais c'est le prix qu'ils doivent payer pour assurer la libre
convertibilité du FCFA en Euro. Ces principes que chaque membre doit
respecter imposent des fortes limites sur l'efficacité d'autres
instruments de politiques économiques pour maintenir l'équilibre
de la balance de paiement (BP) et du TCR, et particulièrement sur les
politiques fiscales.
Jusqu'en 1986, la croissance du produit intérieur brut
(PIB) réel s'était maintenue à des taux acceptables,
même s'ils n'étaient pas exceptionnels. En comparaison avec le
reste de l'Afrique subsaharienne dont la croissance était plus lente, la
performance de la ZF paraissait satisfaisante. Comparativement à ses
voisins de l'Afrique de l'ouest comme le Nigeria le Ghana, il était
apparent que l'appartenance à la ZF était bénéfique
aux pays membres de la dite zone. Cependant, à partir de 1987, la
production baissait de 2 % par an et les estimations ultérieures
étaient de loin beaucoup plus décourageantes. Le déclin de
la production et de l'activité économique dans la ZF fut
attribué à la fois à une conjoncture économique
internationale défavorable, et aux effets cumulatifs d'une mauvaise
gestion de l'économie.
Vers la fin de la dernière moitié des
années 1980, on remarque un fort drainage des billets du FCFA de la ZF.
Le FCFA en tant que monnaie convertible était devenu attrayant aux
hommes d'affaires des pays voisins de cette zone. Ceux-ci l'utilisaient comme
monnaie de réserve de valeur, ainsi que pour les importations de la
France et au-delà. La plupart des biens ainsi importés
étaient par la suite introduits en contrebande dans les économies
de la ZF. La pénurie chronique des liquidités dans la ZF et
d'autres facteurs d'origine externe obligeaient les deux banques centrales
à suspendre le rachat des billets FCFA exportés en dehors de la
zone le 2 Août 1993. Cette action s'est suivie cinq mois plus tard par
une dévaluation de 50 % du FCFA le 12 Janvier 1994 (Khan et Baye,
2005).
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