CHAPITRE 3
CONCEPTS ET REVUE DE LA
LITTERATURE
Le concept du TCR occupe aujourd'hui une place importante dans
les débats de développement économique et des
stratégies de croissance. Il occupe une place identique dans la
littérature récente sur l'ajustement structurel et la
stabilisation économique. Depuis l'accession des pays africains à
l'indépendance dans les années 1960, l'un des changements majeurs
dans le développement économique a été la
substitution des importations par la promotion des exportations. L'instrument
de politique économique le plus important dans cette promotion des
exportations est la politique de taux de change. S'agissant de promotion des
exportations, nous faisons directement allusion au concept de
compétitivité qui comme nous l'avions vu dans le premier
chapitre, se définit selon que nous mettons l'accent sur le bien
être national vis-à-vis d'autres pays (aspect
macroéconomique), ou selon que nous mettons l'accent sur la performance
d'une seule ou de plusieurs industries (aspect microéconomique). Nous
privilégions le concept macroéconomique de la
compétitivité dans le cadre de cette étude.
3-1 Taux de change
réel et concept de compétitivité globale
3-1-1- Le taux de change
réel
On appelle taux de change réel (TCR) le taux de change
nominal entre deux monnaies, déflaté du niveau
général des prix. Plusieurs calculs du TCR sont possibles :
On peut calculer le TCR sur la base des prix relatifs à la consommation
d'une part, ou à partir des termes de l'échange internationaux
d'autre part, ou encore sur la base des termes de l'échange internes en
fin.
3-1-1-1- Le
régime de taux de change
Le régime de taux de change est le mode par lequel se
détermine le coût d'une devise par rapport à une autre.
Traditionnellement, une distinction est faite entre régime de taux de
change fixe et régime de taux de change flottant.
3-1-1-2-
Caractérisation des régimes de taux de change
Le classement des régimes de taux de change est
basé sur la répartition décidée par le FMI en 1982.
Les régimes de change sont classés selon cinq
catégories : Le rattachement à une seule monnaie, le
rattachement à un panier de monnaies, la flexibilité
limitée, la flexibilité dirigée, le flottement
indépendant. Il est toutefois très difficile de classer ces
régimes. Il est également très difficile de
déterminer le degré réel de flexibilité, notamment
dans le cas où les pays déclarent leur régime flottant,
alors qu'ils interviennent officiellement sur les marges de fluctuation du taux
de change. La littérature théorique se contente de distinguer
seulement trois types de régimes différents : les deux
régimes extrêmes à savoir le régime totalement fixe,
le régime totalement flexible ; et un régime
intermédiaire.
a- Le régime de
taux de change fixe
Dans un régime de taux de change fixe, le prix de la
devise est fixé par les autorités monétaires. Ceux-ci
interviennent pour maintenir la devise à ce prix au taux officiel.
La banque centrale vend des devises s'il y a une demande
excédentaire de celle-ci, émanant des produits importé ou
des exportations de capitaux ; Il y a diminution des avoirs
extérieurs.
Elle achète des devises s'il y a offre
excédentaire de celle-ci émanant des importateurs des
capitaux ; il y a augmentation des avoirs monétaires
extérieurs. Si les autorités monétaires décident de
diminuer la valeur de la monnaie nationale, donc augmentent le taux de change,
on parle de dévaluation dans le cas contraire il y a
réévaluation.
Un exemple de régime de taux de change fixe est celui
où la monnaie nationale a une parité fixe établie par
rapport à une monnaie dite dominante. C'est le cas des pays africains de
la zone franc ; leur monnaie nationale, le franc CFA, était
liée à une monnaie dominante, le Franc Français par une
parité fixe de cent (100) francs CFA pour un franc français. De
nos jours il s'est substitué à l'Euro. Dans ce régime la
domination du franc CFA varie par rapport à celle des autres devises
(Dollar américain, Yen japonais, etc) selon des pourcentages
égaux à ceux des variations de l'Euro par rapport à ces
mêmes monnaies.
b- Le régime de
taux de change flexible
Dans un régime de taux de change flottant ou flexible,
le prix de la devise s'établit librement à l'équilibre de
l'offre et de la demande de devise. La banque centrale n'intervient donc pas
sur le marché de changes pour vendre ou acheter des devises. Il n'y a
donc pas variation des avoirs monétaires extérieurs. S'il y a
accroissement de la demande de devise, où le taux du marché
augmente, ceci correspond à une dépréciation de la monnaie
nationale. S'il y a plutôt accroissement de l'offre de devise, le taux de
marché diminue et il y a appréciation de la monnaie nationale.
Le choix d'un régime de taux de change n'est pas une
tache aisée, car la supériorité d'un régime de taux
de change quelconque par rapport à l'autre n'est pas établie de
manière univoque. La littérature économique a ainsi
suggéré des positions médianes qui sont les régimes
de taux de change intermédiaires.
c- Les Régimes de
taux de change intermédiaires
Nous considérons dans cette catégorie tout
régime de change qui n'est pas fixe. On pourra les classer en deux
grands régimes : Les régimes de rattachements et les
régimes de flottements.
Les régimes de rattachement comprennent : Les
régimes à parité ajustable qui sont des régimes de
taux de change ayant prévalu sous le système de Bretton Woods
entre 1944 et 1971 ; et les régimes à parité rampante
ou encore glissante qui consiste en des réajustements de petites
ampleurs à des intervalles de temps fréquents.
Les régimes de flottements peuvent être, soit de
type dirigé, soit de type à bande glissante. Dans un
régime de flottement dirigé, les autorités tentent de
modifier progressivement le taux de change en procédant à des
ajustements macroéconomiques au sein de l'économie nationale
jusqu'à ce qu'un nouvel équilibre soit atteint. Le régime
de flottement est à bande glissante lorsqu'il y a un engagement
politique à intervenir pour que le taux de change s'établisse
dans une zone d'amplitude connue, autour d'un taux de référence
annoncé.
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