La République tchèque : analyse de son "retour à l'Europe"( Télécharger le fichier original )par Audrey Arnoult Université Lyon 2 - Master 2 en Sciences de l'Information et de la Communication 2007 |
2. Un pays dans lequel subsistent des disparités économiquesUn second article permet au quotidien d'attirer l'attention sur les disparités économiques qui subsistent en République tchèque270(*). Le reportage se déroule dans un petit village à 200 km de Prague, à la limite de la Bohême et de la Moravie. La Croix a donc choisi un endroit assez représentatif de certaines régions tchèques dans lesquelles l'activité économique est encore dominée par l'industrie héritée du communisme et une agriculture peu productive. Malgré les privatisations qui ont été menées « pour être en conformité avec la loi », « rien ne semble avoir été bouleversé après la fin du système communiste ». Par exemple, la coopérative existe toujours « car une majorité des gens étaient contents de l'ancien système » et seuls cinq agriculteurs ont leur propre exploitation. Le quotidien souligne les difficultés financières auxquelles ils doivent faire face. Cette précision permet de rappeler que la privatisation n'a pas été synonyme de prospérité pour tous les secteurs économiques et s'est parfois accompagnée d'une paupérisation de la population. La description d'une « manufacture de production de fusibles, transformateurs et contacteurs électriques » vise également à souligner le retard économique de ce village. D'ailleurs, le quotidien le dit explicitement : « là encore, peu de changements sont intervenus depuis la fin du communisme ». L'entreprise semble avoir échappée à la restructuration comme le suggèrent la phrase suivante : « l'essentiel du travail s'y fait encore à la main sur des machines qui ont vingt d'âge ». Les conditions de vie au village ne sont donc pas des plus optimales comme le révèlent les propos d'un jeune couple. Ils gagnent « trop peu pour avoir un enfant » surtout depuis que la jeune fille « a arrêté de travailler. Elle gardait des enfants pour 5 000 couronnes par mois (155 euros) ». Contrairement au Figaro, La Croix n'assimile pas la République tchèque à un pays pauvre malgré les chiffres qu'il nous indique. La situation du village n'est pas alarmante comme le suggère la phrase suivante : il bénéficie « d'équipements publics à faire pâlir d'envie n'importe quel village français ». La comparaison avec le village français est significative : elle permet de souligner la modernité du village malgré son retard économique. Il est intéressant de mettre cet article en parallèle avec le précédent. Si la République tchèque est bien un pays intégré à l'espace économique européen, toutes les régions ne bénéficient pas de ces retombées économiques et les investissements étrangers sont concentrés dans quelques grandes villes. L'économie de marché n'est donc pas encore une réalité partout. * 270 La Croix, 2 avril 2004, p. 28 |
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