La République tchèque : analyse de son "retour à l'Europe"( Télécharger le fichier original )par Audrey Arnoult Université Lyon 2 - Master 2 en Sciences de l'Information et de la Communication 2007 |
2. Une transition économique réussieUn second article sanctionne la situation économique de la République tchèque au moment de son entrée dans l'UE mais cette fois-ci de façon positive267(*). Un expert rappelle qu'après la chute du communisme, les pays d'Europe centrale ont mis en place des réformes pour passer d'une économie collectiviste à une économie de marché, optant pour la méthode gradualiste ou la thérapie de choc. En République tchèque, le gouvernement Klaus a choisi la seconde alternative. Le journaliste ne revient pas sur les différentes mesures prises pendant cette période de transition mais se contente de juger le résultat. Au moment d'entrer dans l'UE, « le constat est implacable », autrement dit la sanction est sans appel : les pays qui ont opté pour la thérapie de choc « ont aujourd'hui une économie beaucoup plus saine que celles des autres pays ». La sanction est donc positive comme le confirment les différents indicateurs macro-économiques cités ensuite. Le taux d'inflation n'est que de 4%, le taux de chômage s'élève à 8,9% et une « véritable classe moyenne est apparue ». En termes de compétitivité, le journaliste insiste sur « l'extraordinaire flexibilité du marché du travail » et précise que la République tchèque « est devenu[e] le pays préféré des investisseurs ». L'économie tchèque est donc stable, compétitive et attractive pour les investisseurs étrangers. Afin d'accentuer encore ces atouts, il qualifie les pays qui ont opté pour la méthode gradualiste de « mauvais élèves ». Contrairement à L'Humanité, le procédé de l'énumération auquel recourt le journaliste permet de mettre en valeur les points forts de l'économie tchèque. Au plan social, la sanction est également positive même si le quotidien reconnaît que la République tchèque doit faire face à certaines difficultés notamment en ce qui concerne le régime des retraites. Elle fait partie des pays qui « ont mis en place un système de capitalisation et ont relevé l'âge de départ à la retraite ». Contrairement à L'Humanité qui pointe du doigt l'augmentation de l'âge du départ à la retraite, le journaliste l'envisage ici comme une mesure nécessaire à l'amélioration du système de protection sociale. Enfin, le mode de développement économique qui est celui de la République tchèque aujourd'hui se caractérise par le « recul de l'Etat » et l'« ouverture rapide à la concurrence », deux spécificités qui sont celles de toute économie de marché. Au moment d'intégrer l'UE, les résultats de la transition économique et sociale de la République tchèque sont donc jugés plus que satisfaisants. Cette sanction positive contraste avec l'article précédent qui pointait du doigt le faible niveau de vie et donc les différences d'avec la société française. Cette polyphonie discursive s'explique par le statut du journaliste : chargé d'études à l'IFRAP (Institut de recherche sur les administrations publiques) et rédacteur en chef de la revue Société civile, il semble être plus compétent pour aborder ce sujet. Le Figaro se contente de dépeindre la situation sociale à partir de quelques indicateurs décontextualisés. * 267 Le Figaro, « Le recul de l'Etat et le choix de la compétitivité ; les nouveaux membres ont opté, en matière économique, pour la `thérapie de choc' », 4 mai 2004, p. 12 |
|