La République tchèque : analyse de son "retour à l'Europe"( Télécharger le fichier original )par Audrey Arnoult Université Lyon 2 - Master 2 en Sciences de l'Information et de la Communication 2007 |
3. Le Figaro : la défaite du ÈSSDLe Figaro consacre un article aux conséquences de la défaite du ÈSSD aux élections européennes et non au scrutin en lui-même. La victoire de l'ODS est donc quasiment occultée. Plusieurs termes figurent dans les discours pour qualifier cette défaite : « mémorable défaite »216(*), « débâcle »217(*), « la déroute [du] parti »218(*), des termes forts qui soulignent plus l'enjeu de ce scrutin pour l'avenir du parti que pour la vie politique européenne. Le Figaro rappelle néanmoins la « très forte abstention » pour ces « premières élections européennes de l'histoire de la République tchèque », une façon de souligner l'enjeu symbolique de ce scrutin qui n'a pas mobilisé les citoyens tchèques. La coalition gouvernementale à laquelle appartenait V. pidla est qualifiée de « pro-européenne ». Son leader est désigné comme « le plus compétent » des hommes politiques depuis 1989, « l'homme qui a guidé le pays vers Bruxelles ». L'entrée de la République tchèque dans l'UE est donc associée au nom de V. pidla et non à celui de V. Klaus. Cependant, le quotidien ne donne aucune précision supplémentaire sur les réformes menées par V. pidla en vue de l'intégration, préférant se focaliser sur les raisons de sa démission. Enfin, comme nous l'avons dit précédemment, la victoire de l'ODS est quasiment occultée. Le quotidien se contente de mentionner le probable succès d' « eurosceptiques tchèques, conservateurs de l'ODS et communistes en tête »219(*) aux scrutins locaux. Dans l'article du 26 août 2004 portant sur l'investiture du nouveau gouvernement, l'ODS est qualifié de « grand parti d'opposition d'orientation conservatrice »220(*). Les qualificatifs « eurosceptique » et « conservateur » sont les deux seuls termes qui figurent dans tout le corpus pour désigner l'ODS. La victoire de ce parti eurosceptique aux élections européennes ne suscite donc pas la réaction du journal. 4. La Croixa) Le ÈSSD, un parti pro-européenContrairement aux autres quotidiens, c'est sur le ÈSSD et plus précisément V. pidla que se focalise La Croix. A plusieurs reprises, son soutien en faveur de l'Europe est mis en valeur. Le quotidien nous dit que V. pidla est « considéré par beaucoup comme le premier dirigeant véritablement européen du pays »221(*), l'adverbe « véritablement » renforçant cette posture européenne. Nous pouvons cependant remarquer que rien n'est dit de V. Havel qui fut pourtant le premier homme politique à défendre l'adhésion de la République tchèque à l'UE. V. pidla est également qualifié d' « européen convaincu », qui dirigea le premier gouvernement totalement « pro-européen »222(*). Toutefois, là encore, le quotidien ne va pas plus en avant dans la conception de l'Europe défendue par cet ancien premier ministre. Aucun détail ne permet de préciser la façon dont il envisage l'intégration. Enfin, la « lourde défaite »223(*) de son parti aux élections européennes est synonyme de « débâcle »224(*). * 216 Le Figaro, « Vladimir pidla démissionne après l'échec des européennes », 29 juin 2004, p. 22 * 217 Le Figaro, « Démission du premier ministre », 28 juin 2004, p. 5 * 218 Le Figaro, « Gross nommé premier ministre », 3 juillet 2004, p. 5 * 219 Le Figaro, 29 juin 2004, p. 22 * 220 Le Figaro, 26 août 2004, p. 4 * 221 La Croix, « La révolution économique tchèque n'est pas de velours. Les Tchèques craignent de ne pas profiter très vite de l'adhésion à l'UE », 26 avril 2004, p. 13 * 222 La Croix, « Le grand bond en arrière de la République tchèque », 29 juin 2004, p. 8 * 223 La Croix, « République tchèque. La droite eurosceptique l'emporte », 15 juin 2004, p. 10 * 224 La Croix, 29 juin 2004, p. 8 |
|