La République tchèque : analyse de son "retour à l'Europe"( Télécharger le fichier original )par Audrey Arnoult Université Lyon 2 - Master 2 en Sciences de l'Information et de la Communication 2007 |
b) V. Klaus, un nationaliste eurosceptiqueL'ODS semble s'effacer derrière la puissance du PC et le quotidien nous dit peu de choses sur ce parti et son leader. V. Klaus est qualifié de « nationaliste », « longtemps eurosceptique », il « a fini par apporter un soutien très modéré au projet européen »213(*). Le terme « nationaliste » nous renvoie à la protection des intérêts nationaux dont V. Klaus se fait le défenseur et celui d' « eurosceptique » à sa position critique à l'égard de l'UE. Plusieurs termes viennent relativiser ce soutien : « longtemps », « a fini par » et « très modéré ». Le quotidien remarque également que V. Klaus reste « un interlocuteur privilégié des Etats-Unis et de l'OTAN »214(*). Cette précision semble signifier l'impossibilité d'adhérer à l'UE tout en étant proche des Etats-Unis, une position qui est également soulignée par Le Monde. V. Klaus n'est donc pas présenté comme un homme politique favorable à l'Europe mais cette hostilité ne fait l'objet d'aucun commentaire de la part du quotidien. L'ODS est quant à lui qualifié de « mouvement eurosceptique de droite » qui veut faire reconnaître « les racines chrétiennes de l'UE » et « s'aligner systématiquement » avec les Etats-Unis215(*). Nous pouvons noter que le quotidien ne dit rien de la dialectique identité nationale/intégration européenne qui constitue pourtant l'un des axes majeurs de la vision de l'Europe défendue par ce parti. Les deux éléments retenus par L'Humanité (la dimension chrétienne qui est effectivement une exigence inscrite dans la charte du parti et l'alignement sur les Etats Unis) ne sont pas primordiaux dans la conception de la construction communautaire de l'ODS.
En conclusion, nous pouvons noter l'absence de toute référence au ÈSSD. Il est uniquement qualifié de parti de centre gauche et L'Humanité mentionne son « net recul » prévu aux élections. Le quotidien reste donc silencieux sur un parti considéré comme le plus favorable à l'Europe et qui a joué un rôle important dans le processus d'adhésion. Cette absence est assez révélatrice : la position des partis politiques tchèques par rapport à l'intégration n'est pas ce qui intéresse L'Humanité. Cette remarque est également valable pour le PC puisque quasiment rien n'est dit de sa vision de l'Europe. * 213 L'Humanité, 26 avril 2004, p. 11 * 214 L'Humanité, 26 avril 2004, p. 11 * 215 L'Humanité, 18 mai 2004, p. 9 |
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