1.2.3. Caractéristiques
des coopératives
La coopérative se caractérise par
l'exécution collective des activités, sur base de la mise en
commun des moyens dont chacun dispose et par la double qualité de ses
membres qui sont à la fois les entrepreneurs et les
bénéficiaires, laquelle offre l'avantage de supprimer le profit
des entrepreneurs habituels.
Elle est à l'opposé de l'entreprise capitaliste
dont le but premier reste toujours le profit, la fructification du capital
engagé au profit de ceux qui ont engagé ce capital. Pour
l'entreprise coopérative, le bénéfice éventuel
n'est que provisoire car ce trop-perçu ou une plus-value sera
ristourné sous l'une ou l'autre forme aux coopérateurs.
Ainsi, nous dégageons de ceci quatre principes qui
caractérisent toute entreprise coopérative à savoir :
la démocratie coopérative, la porte ouverte, la solidarité
et la ristourne proportionnelle.
1° La démocratie coopérative
Dans toute coopérative, cette règle est traduite
dans les faits par l'application du principe : " un homme, une
voix ". Tous ceux qui participent à la gestion peuvent être
élus et peuvent également élire. Les décisions
prises par les organes supérieurs engagent tous les organes
inférieurs. Les élus rendent compte de leurs activités
devant leurs électeurs qui prennent des décisions après ce
rapport. La participation de tous aux discussions et à la prise de
décision. La libre expression de leurs opinions garantit l'exercice de
la démocratie et la gestion qui se veut collective. La règle
" un homme, une voix " fait de tous les associés des
égaux dans la société quel que soit le nombre des parts
qu'ils détiennent.
2° La porte ouverte
L'idée est que l'on devient membre de la
coopérative tout comme on la quitte librement. Cela signifie que
l'adhésion et la démission sont libres. D'habitude, les statuts
des coopératives précisent les conditions d'adhésion.
En ce qui concerne la démission, elle est aussi libre.
Néanmoins, le départ d'un membre ne doit pas mettre en danger la
continuation des activités.
Ainsi, l'Assemblée Générale peut refuser
ou retarder la démission pour les raisons que voici :
· assurer le nombre minimum des membres
· assurer la bonne marche des affaires de la
coopérative.
L'application du principe de la porte ouverte entraîne
comme conséquence directe la variabilité du capital en hausse ou
en baisse, lors des adhésions ou des démissions.
3° La solidarité
C'est l'esprit de solidarité qui se trouve à la
base de cet esprit coopératif sans lequel une entreprise
coopérative ne pourrait se maintenir. En adhérant dans une
coopérative, on s'engage à ne poursuivre son intérêt
personnel que dans l'intérêt de tous les membres.
La solidarité exige donc que tout coopérateur
soit fidèle à la devise : " Tous pour un et un pour
tous ". Cette force ne sera réelle et efficace que dans la mesure
où cette union prendra une forme précise et durable, comme elle
le fait dans le cadre coopératif.
Sans cette solidarité dans les actes, une association
coopérative est vouée à l'échec ou au moins
à la médiocrité.
4° La ristourne proportionnelle
Une coopérative ne fait pas de vrais
bénéfices ; elle fait seulement ce qu'on pourrait appeler
des économies provenant d'une bonne gestion qui permet de constater en
fin d'exercice qu'il y a eu trop-perçu ou une plus-value. Ce
trop-perçu ou cette plus-value, qui portent le nom d'excédant
favorable au bilan, appartient de plein droit aux membres.
Le but d'une association coopérative est
essentiellement de rendre, au prix de revient, des services de diverses natures
aux associés. Tout ce qui dépasse le prix de revient doit
être récupéré par les associés car cela leur
appartient. Ils sont donc seuls à décider de la façon dont
cet excédent sera utilisé ; on parle de ristourne quand cet
excédent est réellement reparti entre les membres. Le principe de
base de cette répartition doit toujours être la participation
effective des membres aux activités de leur association. Ils recevront
donc une ristourne calculée proportionnellement à leurs apports
en produits ou à leurs achats effectués ou à toute autre
forme de participation aux activités de l'entreprise.
Le capital apporté par les membres sous forme de parts
sociales ne peut jamais servir de base pour cette répartition. On
partage l'excédent favorable au prorata des opérations
effectuées par les membres avec leur association, c'est-à-dire
dans l'exacte proportion où chacun d'eux a contribué à
former ces excédents. Il n'est cependant pas essentiel à
l'idée coopérative que tout excédent favorable soit
distribué en fin d'année, selon cette règle de
proportionnalité. Il appartient aux associés seuls d'en
décider, et de le faire en tenant compte du bien commun.
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