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Les auditeurs de Skyrock face à l'intolérance - Fonctionnement, valeurs et portée du discours de l'émission "Radio libre" dans le traitement des problèmes d'intolérance vécus par ses auditeurs

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par Mathieu Sicard
Université Paris III Sorbonne Nouvelle - DEA - Master 2 recherche 2006
  

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Des radios libres à Radio libre

Revenir sur la libéralisation des ondes du début du septennat de François Mitterrand... l'histoire aura retenu que sans doute avant que le politique ne soit dépassé par l'évidence de l'émergence d'une nébuleuse de médias radiophoniques dussent-ils être « pirates », il fallait bien se résoudre à jouer la carte de la garantie de la liberté et du pluralisme... quitte à canaliser ces jaillissements en les introduisant dans une légalité qui permettent de les contrôler. L'appareil législatif créa ainsi un cadre dans lequel faire évoluer le projet (qui faisait partie des `'110 propositions pour la France''). La loi Fillioud du 29 juillet 1982 prévoit ainsi, dans son article premier, que « les citoyens ont droit à une communication audiovisuelle libre et pluraliste ». Mais si le monopole public est aboli -dans une France où les rapports entre politique et médias s'entrelacent- l'usage des fréquences de diffusion est soumis à autorisation, et une haute autorité de régulation est créée. Elle prendra d'ailleurs différents noms et s'attribuera ses compétences légitimes au fur et à mesure des évolutions techniques et des gouvernements successifs.

Fini donc le temps d'un paysage radiophonique comptant trois radios publiques (France inter, France culture et France musique) et quatre périphérique (Europe N°1, Radio Luxembourg, Radio Monte-Carlo et Radio Andorre) émettant de l'étranger1. Les radios qui s'étaient développées clandestinement post-1968 peuvent prétendre à pignon sur rue et arrêter les parties de cache-cache de leurs émetteurs. Leur développement serait néanmoins freiné par leur obligation d'un statut local et de type associatif. « Serait », car les réseaux se développent et dans cette mouvance -où la France traîne plutôt en Europe2- il ne saurait tarder de voir s'affirmer de véritables industries radiophoniques.

L'interdiction de la publicité, dans un premier temps soutenue par les socialistes contre la proposition du ministre de la communication Georges Fillioud -ancien

1 Jean-Noël Jeanneney, Une histoire des médias, Paris, Points-Seuil, 2001, p256.

2 Jean-Noël Jeanneney, idem, p255.

journaliste d'Europe N°1- qui en serait garante est vécue par certains protagonistes et aujourd'hui au regard de nombreux historiens comme une parfaite hypocrisie1. Comment subsister sans un budget de fonctionnement auquel l'Etat ne peut subvenir ? Le président Mitterrand changera brusquement d'avis, sous la pression de l'école privée qui aboutit à une manifestation à Paris le 24 juin 19842. La France digère la libéralisation de ses ondes.

Parmi cette multitude de radios devenues commerciales, NRJ se distingue. Son patron Max Guazzini désavoue la Haute autorité, qui avait suspendu la station pour son niveau sonore de diffusion largement abusif, en orchestrant six mois plus tard une grande manifestation d'auditeurs et d'artistes pour sauver « leur » radio. La réaction politique sera de laisser défiler et NRJ re-émettra.

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