B/ Le fonctionnement des radios associatives
D'après le site du ministère de la culture et de
la communication, le « F.S.E.R.31 est chargé de la
gestion de l'aide publique aux radios locales associatives prévue par le
décret 2006 - 1067 du 25 août 2006, pris pour l'application de
l'article 80 de la loi n°86-1067 du 30 septembre 1986 relative à la
liberté de communication ».
« Les textes prévoient le versement d'une aide
financée par une taxe assise sur les sommes payées par les
annonceurs pour la diffusion, par voie de radiodiffusion ou de
télévision, de leurs messages publicitaires. Cette aide est
attribuée aux radios hertziennes éditées par une
association et accomplissant une
30 Commission Nationale de la Communication et des
Libertés
31 Fonds de Soutien à l'Expression Radiophonique
mission de communication sociale de
proximité lorsque leurs ressources commerciales sont inférieures
à 20 % de leur chiffre d'affaires total. Ces aides sont
attribuées sur proposition d'une commission composée de 11
membres nommés pour 3 ans par arrêté du Ministre de la
culture et de la communication : un président, membre du Conseil
d'État, de la Cour des Comptes ou de la Cour de Cassation, quatre
représentants de l'État (budget, affaires sociales, culture,
communication), quatre représentants des radios associatives et deux
représentants des régies publicitaires ».
Revenons sur cette notion de communication sociale.
Une notion portée aux nues par les deux principales
organisations gérant et fédérant les radios associatives
qui le souhaitent que sont le C.N.R.A.32 et le S.N.R.L.33
. C'est en effet le mot d'ordre, issu de l'héritage historique des
« radios libres », qui constitue la vocation des radios associatives.
Toutefois selon Pascal Corpart, responsable de la communication au sein de la
radio R.I.G., « la notion de communication sociale est en
elle-même erronée ». Il avance tout d'abord que la
communication est forcément sociale, et donc que cela est
démagogiquement redondant. Ensuite, et pour parler plus
précisément des missions d'une radio associative et touj ours
selon Pascal Corpart, « ce n'est pas la communication qui est sociale mais
les personnes qui utilisent le média, puisque ces derniers sont issus
pour la plupart d'une minorité, quelle qu'elle soit ». C'est en
cela que la communication est sociale. À noter que sur le plan
régional aussi existe des réseaux fédérant les
radios associatives, celui d'Aquitaine étant la F.A.R.L.34
.
La radio associative se doit, si elle souhaite obtenir des
subventions (nous y reviendrons plus tard) de répondre à
certaines exigences édictées par les deux organisations dont nous
parlions plus haut, à savoir le C.N.R.A. et le S.N.R.L. . C'est ainsi
que lui incombe des missions de communication sociale de
proximité donc, entendue comme « le fait de favoriser les
échanges entre les groupes sociaux et culturels, l'expression des
différents courants socioculturels, le soutien au développement
local, la protection de l'environnement ou la lutt e contre l'exclusion ».
Cela doit évidemment se traduire dans les actions de la radio, notamment
au travers d'un dossier d'activité qui doit être envoyé
chaque année au F.S.E.R., ce dernier décidant ou non de
ré-attribuer une subvention, fonction donc de la cohérence de
l'action de la radio avec ses missions de départ. Toutes ces
démarches sont donc étroitement liées les unes avec les
autres, les organismes que sont le F.S.E.R., le C.N.R.A. ou le S.N.R.L.
travaillant également de concert.
32 Conseil National des Radios Associatives
33 Syndicat National des Radios Libres
34 Fédération Aquitaine des Radios Libres
C/ Le financement des radios associatives
Le financement des radios associatives est donc
essentiellement basé sur les subventions du F.S.E.R. . D'autres
activités peuvent venir justifier des rentrées d'argent
supplémentaires, tout en gardant à l'esprit qu'elles doivent
également venir justifier, comme démontré
précédemment, les missions que sont celles d'une radio
associative. Ainsi si nous devions faire une analogie entre les radios dites
commerciales et les radios associatives, nous dirions qu'il s'agit d'une
recherche permanente de financements. Dans ce dessein la radio associative a
plusieurs moyens pour y arriver.
a) La publicité
La particularité d'une radio associative réside
dans le fait qu'elle ne diffuse pas ou peu de publicité, puisqu'elle n'a
droit à cet outil qu'à hauteur de 20 % de son chiffre d'affaires
annuel.
b) Les subventions
Parmi celles-ci, une radio associative peut recevoir de la
part d'institutions comme le Conseil Régional, la
D.R.D.J.S.35, plus communément appelée « Jeunesse
et Sports » ou une municipalité des aides annuelles. La structure
peut également recevoir des aides en nature. Néanmoins cela ne
constitue pas le « gros » des subventions auxquelles une radio de
catégorie A36 - en opposition aux radios de catégorie
B37, C38, D39 et E40 - a droit.
Nous l'évoquions plus haut, ces dernières peuvent faire une
demande auprès du F.S.E.R., à condition de respecter les missions
de communication sociale de proximité
édictées. Le Fonds de Soutien à l'Expression Radiophonique
est la principale source de revenus d'une radio de catégorie A. Il
alloue une enveloppe pouvant aller jusqu'à 40 000 € chaque
année. Le F.S.E.R. collecte cet argent auprès des radios de
catégorie C ou D (commerciales) ainsi que des chaînes de
télévision vivant de la publicité. Il y a
possibilité d'obtenir de cet organisme 60 % de la somme initiale en plus
de la première subvention, en fonction de l'activité de la radio
et de son implication dans la vie locale et associative. Ces critères
sont contrôlés à travers un dossier de presse et un dossier
d'activité, qui comme leurs noms l'indiquent permettent de
contrôler l'activité effective annuelle de la radio.
c) Les « contrats aidés »
Une radio de catégorie A peut prétendre à
avoir des salariés. Seul problème, le coût que cela
engendre : voilà pourquoi les radios associatives sont éligibles
aux contrats dits « aidés », financés à hauteur
de 55 à 80 % par l'État. Ces contrats sont donc un avantage, mais
présentent aussi un inconvénient : en effet ces contrats sont
à durée déterminée et ne sont pas renouvelables
indéfiniment. Un turn-over important et incessant est donc
constaté dans ces structures.
35 Direction Régionale et Départementale de la
Jeunesse et des Sports
36 Radios éligibles au F.S.E.R.
37 Radios locales ou régionales commerciales non
affiliées à un réseau national
38 Radios locales ou régionales commerciales
affiliées à un réseau national
39 Radios diffusant le programme d'un réseau
thématique national sans décrochage régional
40 Radios généralistes nationales autrefois
appelées radios périphériques (Europe 1, R.M.C. ,
R.T.L.)
d) Les autres moyens de financement
Parmi les autres moyens de financement d'une radio associative
nous retrouvons les traditionnelles cotisations de bénévoles,
mais aussi les actions diligentées par la structure pour répondre
à un besoin de communication sociale de
proximité. Ainsi il n'est pas rare de voir, pour obtenir des
financements mais aussi pour satisfaire à ses missions, une radio A
mener des « ateliers radios » en direction de jeunes ou de
minorités. Il n'est également pas rare de la voir participer
à des événements ponctuels que peuvent représenter
une manifestation culturelle, sportive ou associative.
Enfin en dernier lieu viennent les dons des auditeurs, qui
garnissent une enveloppe souvent mince à la fin de l'année.
|