D/ L'avènement des radios libres
1981 voit donc à l'issu de l'élection de
François Mitterrand les « radios libres » n'être ni
autorisées, ni interdites, mais seulement tolérées. En
bref, elles sont issues des « radios pirates ».
Des intellectuels défendent les « radios libres
», d'autres prônent la radio libre professionnelle et commerciale.
Ainsi lorsque l'ancien directeur de Radio 7, Patrick Meyer, a pour projet de
créer une radio professionnelle, il nomme sa station R.F.M.25
et établit grille et agencement de programmes, ce qui surprend dans le
monde de la radio libre. Il envisage le recours à la publicité,
ce qui lui vaut la mobilisation de cinq émetteurs T.D.F. pour brouiller
sa station, avant même la loi du 9 novembre 1981 qui interdit les radios
commerciales !
Cette loi ne concerne en effet que les radios locales
associatives, les seules radios privées autorisées à
émettre. Son décret d'application, qui n'entre en vigueur qu'en
janvier 1982, ne supprime pas le monopole mais l'aménage. Elle
énonce un ensemble de règles très strictes : il faut ainsi
une dérogation au monopole pour émettre sur la bande F.M. de 87.5
à 104 MHz.
Cette autorisation révocable est délivrée
dans un premier temps par le Premier Ministre de l'époque Pierre
Mauroy26, puis par une commission27, et enfin par la
Haute Autorité de l'Audiovisuel. Elle est réservée aux
seules radios associatives dont la puissance de leurs émetteurs est
inférieure à 500 Watts et dont la portée d'émission
ne peut excéder 30 kilomètres.
Sur le plan financier, un associé ne peut apporter et
contrôler plus de 25 % du capital investit dans une radio. De plus, les
recettes publicitaires sont interdites (résultat de pressions
exercées par le lobby de la presse écrite). Certaines
n'appliquent pas cette directive. R.F.M. par exemple est brouillée
officiellement en 1981 et 1982 pour avoir diffusé de la
publicité.
La plupart des quelques 1 600 stations autorisées ne
respectent pas la loi : leurs émetteurs sont trop puissants ou mal
calés sur leurs fréquences. Malgré une subvention de
l'État, prélevée sur les recettes de la publicité
télévisuelle attribuée à chacune d'entre elles, un
grand nombre se retrouve en difficulté financière. La
publicité étant interdite, la recherche de financements
relève du système D.
25 Récence, Fréquence, Montant
26 Homme politique français (1928 - ?) 27 Commission
Holleaux
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