Pour les radios associatives aussi, " l'argent est-il le nerf de la guerre ? " L'exemple de la radio girondine R.I.G.( Télécharger le fichier original )par Anonyme Université Michel de Montaigne - Bordeaux III - D.U.T. Communication des Organisations 2007 |
ARTICLE LIBÉRATIONhttp://www.liberation.fr/actualite/ecrans/253301.FR.php Radio. Les stations se préparent à une mutation qui inclura images et textes. Les ondes porteuses de la transmission numérique Le constat est sans appel. «Si nous ratons le virage du numérique, l'avenir des radios est incertain», prévient Axel Duroux, président du directoire de RTL, qui précise avoir investi 20 millions d'euros dans cette technologie. «La radio de demain, c'est celle qui survit dans un monde de l'image», souligne pour sa part Jean-Paul Cluzel, patron de Radio France, qui a consacré approximativement la même somme aux nouvelles techniques de radiodiffusion. «La radio rentre aujourd'hui en concurrence avec le Net, le téléphone portable et la télévision mobile», lance en écho David Kessler (France Culture) tandis que Jean-Pierre Elkabbach (Europe 1) estime que la radio a besoin d'une «audience globale» qui regrouperait auditeurs, «poditeurs» (adeptes du podcasting), internautes et vidéonautes. Ere binaire. Même si le temps des mutations technologiques et celui du marché concrétisé par les quelque 200 millions de postes transistors présents dans l'Hexagone (autoradio compris) ne mettent pas encore le feu à la bande FM, toutes les stations se préparent à coups de millions d'euros au passage à l'ère binaire. Les groupes RTL (RTL, RTL2, Fun Radio), Radio France (Inter, Musique, Culture, Info, Le Mouv', Fip), Lagardère Active Media (Europe 1, Europe 2, RFM), NRJ (Nrj, Nostalgie, Chérie FM, Rires et Chansons), Next Radio TV (RMC, BFM) et celui dit des indépendants (113 radios qui vont de Nova à Totem en passant par Latina ou Fréquence Jazz) se sont regroupés à l'automne dernier pour créer le Groupement pour la radio numérique (GRN). A elles toutes, ces stations représentent 90 % de l'audience nationale (46 millions d'auditeurs). L'adoption officielle par le gouvernement, au mois de mars, de la norme de diffusion T-DMB (Terrestrial Digital Multimedia Broadcasting, lire ci-contre) qu'elles appelaient de leurs voeux a donné le top départ à la radio numérique en France. Ainsi Radio France devrait-elle procéder à ses premiers essais de diffusion sur Paris dans les derniers jours de juin. «L 'événement historique, se félicite Martin Ajdari, directeur général de Radio France, c'est que pour la première fois dans le monde de la radio, qui est plutôt conflictuel, les cinq plus grands opérateurs se sont mis d'accord pour choisir la norme qui leur paraît con veniri La diffusion en numérique sur l'ensemble du territoire devrait s'étaler à compter de janvier 2008 en fonction du renouvellement du parc radio et des autorisations de diffusion accordée par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Les formalités administratives pourraient cependant être rapidement expédiées puisque, lors de son assemblée plénière du 17 avril dernier, le CSA relevait qu'il était «très attaché au développement rapide de la télévision mobile personnelle et de la radio numérique». Les «vieilles» fréquences FM continueront à émettre pendant une bonne dizaine d'années, contrairement aux ondes moyennes et courtes amenées les premières à quitter le paysage hertzien grand public. Confort d'écoute. Pratiquement, la norme T-DMB permettra de décupler l'offre de fréquences actuelles et devrait apporter un réel confort d'écoute aux auditeurs. Il n'y aura par exemple plus besoin de changer de fréquence en changeant de lieu : un automobiliste qui fait Lille-Marseille pourra désormais décider au départ de la station qu'il souhaite écouter sans connaître les brouillages et autres nécessités d'adaptation hertzienne. Pour les adeptes de France Musique ou de Radio Classique, la qualité sonore sera à la norme 5.1, utilisée notamment pour le home-cinéma, et devrait transporter l'orchestre symphonique dans le salon des mélomanes. Comme l'enregistreur numérique vidéo, la radio du futur va également être dotée du «time shifting» (possibilité d'interrompre son programme et de le reprendre à l'endroit voulu au moment souhaité). Autre avantage : la diffusion en T-DMB demandera moins d'émetteurs pour couvrir une zone donnée. Ainsi, un seul émetteur suffirait à une ville comme Paris. Toutes les radios soulignent par ailleurs l'avancée fondamentale que constituent les «programmes associés» (PAD pour Programs Associatives Data ). Les bandes fréquences octroyées aux radios numériques permettent en effet de diffuser aussi bien du son que de l'image, du texte ou... des communications téléphoniques. Les futurs postes radios seront donc dotés d'un écran couleur grâce auquel l'auditeur deviendra un peu spectateur ou plutôt picoreur d'images fixes ou animées. Chez RTL, Axel Duroux n'hésite pas à envisager la retransmission en vidéo sur le petit écran numérique d'un débat «radiophonique» ou d'une quelconque émission diffusée par sa station. «L 'idée n 'est pas de faire de la sous-télévision, avertit cependant Martin Ajdari. La radio doit rester un média d'accompagnement, d'autant que le débit nécessaire à l'image animée est lourd et coûteux. Mais on pourra transmettre en simultané des photos de nos invités ou envoyer sur l'écran le nom d'un disque, d'un musicien ou d'un livre dont on parle à l'antennei France Info pourrait fort bien «associer» des données cartographiques, des tableaux de résultats sportifs, les cours de la Bourse ou envoyer en direct sur l'écran les conditions météorologiques ou de la circulation routière. «La radio numérique s 'inscrit de toute évidence dans une convergence multimédia, poursuit Ajdari. Nous souhaitons ainsi que la future télévision mobile personnelle (TMP) puisse recevoir un label radio numériquei Coût. Cerise sur le gâteau de l'univers binaire en gestation, et probablement enjeu économique majeur, les coûts de production numérique pourraient être divisés par trois par rapport aux débours de l'analogique. Il faudra cependant y accoler le coût supplémentaire de la double diffusion tant que la fréquence FM restera en activité et imposer la norme aux industriels pour qu'ils se lancent dans la construction de postes numériques. Ce qui pourrait brider les élans des stations, conscientes qu'une mise en première monte d'autoradios sur une série de voitures se prévoit trois ou quatre ans à l'avance. Il n'empêche, dans les prochaines années, le poste radio numérique, s'entend pourrait redevenir un cadeau de choix à faire aux 15-24 ans, qui, selon toutes les enquêtes Médiamétrie, ont depuis longtemps délaissé l'écoute traditionnelle au profit d'Internet, du baladeur ou de la téléphonie mobile. |
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