Si la communication interne n'est a priori pas au point, la
communication externe nécessite également d'être
retravaillée. En effet quelle excuse trouver à un média
qui ne communique pas sur ses propres actions ? Mainte et mainte fois la
situation s'est présentée : la radio organise ou participe
à un événement mais ne relaie pas pour autant sur son
antenne ces informations. Résultat : pas ou peu de retours sur ces
actions et une notoriété qui vacille d'années en
années. Car si R.I.G. était la troisième radio la plus
écoutée en Gironde il y a vingt ans, ce n'est plus le cas
aujourd'hui. Et même si la radio a entrepris de plus communiquer à
l'extérieur, nous l'avons vu au travers notamment de son site et du
journal, il lui est difficile de pouvoir se concentrer sur l'extérieur
quand les problèmes viennent pour tout ou partie de
l'intérieur.
Lorsque la question de la communication externe a
été évoquée, Pascal Corpart a d'office
distingué deux types de cibles à cette communication : les
institutions et les auditeurs. Concernant le premier point, il nous a
été confié que les relations avec les institutions
n'étaient pas permanentes : la communication ne se faisait qu'en
fonction d'un besoin de l'un ou de l'autre protagoniste. Cette situation met en
exergue les difficultés de R.I.G. à communiquer. Il a
également été précisé qu'il fallait dans ces
cas trouver le message qui a une chance d'avoir un retour de la part de
l'institution à laquelle la radio s'adresse : cette façon de
communiquer met en avant le manque de notoriété et de poids que
peut avoir la radio lorsqu'elle communique. Et même si Pascal Corpart
juge la notoriété auprès des institutions « bonne
», il nous a été rapporté par les salariés
qu'à l'occasion d'une interview avec le président du Conseil
Régional d'Aquitaine55, ce dernier avait posé la
question suivante au salarié qui l'interrogeait : « Qui
êtes-vous ? R.I.G. ? Qu'est ce que c'est ? ». Il faut savoir pour
comprendre l'ampleur de ce désaveu de notoriété que la
radio couvre une grande partie des actions du Conseil Régional
d'Aquitaine. Une réflexion qui peut laisser songeur...
Une réflexion qui laisse songeur d'autant qu'il faut
prendre en compte le fait que la question de l'indépendance des radios
associatives est limitée, de part le fait que ces dernières sont
dépendantes financièrement des institutions, nous l'avons
évoqué, par le biais des subventions.
Vis-à-vis des auditeurs cette fois, la situation
actuelle est considérée comme « le point noir » de la
communication externe de R.I.G., des dires mêmes de Pascal Corpart.
Là encore, c'est un égoïsme latent entre les
différents services qui dessert la structure. Car, nous l'avons dit,
chaque bénévole a son émission, ce qui en porte le nombre
à une trentaine. Et malgré l'éclectisme qui
caractérise la programmation de R.I.G., certaines émissions ont
beaucoup en commun, essentiellement le type de musique diffusé. Et
paradoxalement, aucune promotion n'est faite entre ces différentes
émissions. Autre difficulté : la rétention d'information
dont nous parlions plus haut. Il n'est en effet pas rare pour la direction de
devoir « batailler » avec ses bénévoles pour obtenir
des informations sur les partenaires de l'émission d'un
bénévole. Encore une fois, chacun tire la couverture à
soi.
55 Alain Rousset
Si l'on ajoute à cela une notion de « fourre-tout
» très mal perçue par les auditeurs et on obtient une
communication externe plus que vacillante. En effet, si le fait d'avoir une
émission pour chaque public constitue une force pour R.I.G., c'est
incontestablement une faiblesse aussi. En effet comment savoir à qui
l'on s'adresse si le public est trop large ? Comment rendre un message efficace
? Des questions auxquelles ont répondu depuis longtemps les radios
« commerciales », avec le succès que l'on connaît.
Et si la radio juge que ses valeurs de structure associative
et son manque d'argent ne l'autorise pas à réaliser des
enquêtes d'audiences, il n'en est pas moins pour autant évident
que le problème de la communication externe se pose d'abord comme un
problème de notoriété et d'image. C'est ainsi que Pascal
Corpart nous a confié qu'avec un mode de consommation de la radio qui a
évolué, R.I.G. devrait elle aussi le faire et définir en
premier lieu son image, et donc ses publics.
La communication, dans son sens le plus large, n'est donc pas
perçue comme elle devrait l'être par R.I.G. . Ainsi nous avons
ciblé deux outils de communication de la radio.