Sans aller plus loin que chez elle, la communication interne
de la radio R.I.G. est certainement LE point noir de
l'organisation structurelle, de l'avis des salariés et des
bénévoles. Et c'est justement parce qu'il n'y a pas de
communication au sens strict du terme dans la structure que des
problèmes en tout genre surviennent. La direction de R.I.G., qui emploie
donc quatre salariés, est incapable d'assigner des missions
précises à ces derniers. Il n'a en effet pas été
rare que, dans le cadre d'un travail journalistique, deux voire trois personnes
dans les cas extrêmes se retrouvent à réaliser la
même tâche, indépendamment, parce qu'il n'y avait pas eu de
communication verticale ou horizontale. Cela peut poser quelques
difficultés en terme de crédibilité vis-à-vis de
l'extérieur, ou de conflit en interne. Il arrive, par un jeu de pouvoir
caractérisé, entre salariés jugés ayant certains
privilèges et d'autres salariés se disant « exploités
», que se produise une rétention d'information de la part de ces
derniers, afin d'exercer un contre-pouvoir. Une situation qui amène
à tout sauf à faire avancer les choses, bien au contraire.
Des situations de conflits permanents en résultent,
non pas pour des problèmes relationnels entre les personnes, mais bel et
bien pour des problèmes de communication.
51
www.capfm.fr
52 cf. annexes
53 Fédération Des Radios Associatives de la
Gironde
54 Association Blanquefortaise Culturelle et Sportive
Un autre élément, non négligeable, est
à prendre en compte : la désignation jugée injuste par les
autres salariés et les bénévoles d'un salarié,
fraîchement arrivé, au poste de coordinateur et de responsable de
l'antenne. Un problème est donc assez rapidement apparu : manque de
légitimité et de crédibilité (aucune
expérience précédente dans le milieu de la radio pour ce
salarié). Ce non-dit (discussion permanente des autres salariés
à ce sujet) a donc été source de tensions
supplémentaires : encore un problème de communication interne.
Ainsi selon Pascal Corpart, aucune personne au sein de la
structure n'a le bagage en terme de diplôme ou d'expérience pour
exercer des responsabilités en communication. Le fait d'ailleurs que la
structure en question soit une association confirme cette vérité
; en effet, la radio dispose de moyens bien insuffisants à la
création d'un poste « communication ». Pascal Corpart,
responsable d'antenne et coordinateur de l'équipe salariée, s'est
donc vu confier les responsabilités de la communication de la radio,
même s'il avoue volontiers qu'il n'y a pas à proprement parler de
communication interne de part le fait que la hiérarchie soit construite
de manière pyramidale.
Nous parlions plus haut des tensions
générées par des problèmes de communication entre
les différents « services » de la radio que sont la direction,
les salariés et les bénévoles. Pascal Corpart nous a
confirmé durant notre entretien qu'une communication efficace ne pouvait
se faire qu'avec un émetteur et un récepteur ; or c'est la
réception du message qui porte préjudice au processus de
communication. Car si les bénévoles et les salariés
pensent que la communication interne de la radio n'est pas bien
organisée, sans pour autant pointer du doigt quelque difficulté
que ce soit, la direction elle pense que salariés et
bénévoles ne perçoivent pas le message comme il devrait
l'être, ou en tout cas l'interprètent à leur
manière.
Ainsi les différents outils de la communication
interne choisis par la direction sont autant de courriers, réunions et
autres notes de service qui passent en général inaperçus
aux yeux des salariés et bénévoles, soit par un manque
d'implication de leur part, soit par un message jugé impertinent par ces
derniers.
Pascal Corpart nous a donc confié sans sourciller les
difficultés rencontrées par R.I.G. en terme de communication
interne. Et lorsque nous avons évoqué les solutions
envisagées afin de résoudre ce problème, ce dernier n'a
pas incriminé les publics (salariés et bénévoles)
ou les outils (notes de service, réunions...) mais la méthode
choisie. Il a ainsi été souligné que les principales
solutions à cette difficulté serait d'une part la manière
d'impliquer davantage les publics, et d'autre part de trouver une
identité commune aux différents publics, chacun tirant en effet
la couverture à soi et mettant en avant ses propres
intérêts avant ceux de la structure. Enfin, à l'instar de
ce qui peut-être fait dans une entreprise lorsque des stages de
cohésion (randonnées, jeux...) peuvent être
organisés afin de souder les liens d'une équipe, la question de
la communication événementielle a été
soulevée, ce qui permettrait de faire travailler la radio toute
entière sur un seul et même projet.