Estimation fine de la population existante
Dans le cadre de cette mission, la question
démographique est particulièrement importante. Elle influe
directement sur le besoin et le choix d'implantation d'équipements
scolaires (de collèges dans le cas présent).
Aussi, le besoin de prospective démographique à
l'échelle des bassins de vie ou des « bassins de recrutement
»42 est essentiel. Or, la focale utilisée dans les
travaux de prospectives réalisés jusqu'ici ne permet pas
d'appréhender ces territoires.
Partant du principe que dans le champ de la prospective, il
est préférable d'avoir une projection fallacieuse à une
carence de scénarios prospectifs, le choix a été fait de
réaliser une analyse prospective ad hoc.
La méthodologie mise en place dans ce travail est
différente de celles utilisées par l'Insee, l'AUAT ou en encore
la DAEDL. A l'inverse de ces dernières, elle ne joue pas sur un ensemble
de variables (Taux de natalité, taux de mortalité,
émigration, immigration, espérance de vie...). Elle est
construite à partir d'une extrapolation de l'existant en utilisant les
indicateurs de croissance du territoire les plus récents à
disposition.
La DGI (Direction Générale des Impôts)
publie annuellement le nombre de foyers fiscaux par commune. Le foyer fiscal
désigne l'ensemble des personnes inscrites sur une même
déclaration de revenus, aussi le nombre de foyers fiscaux est
évidement inférieur aux nombre de la population.
Néanmoins, la croissance des foyers fiscaux offre une indication
intéressante de l'évolution de la population. Le fait de proposer
des données par commune, réactualisées chaque
année, permet de saisir les évolutions ainsi que les
particularités géographiques de manière très
satisfaisante.
En ce sens, la méthode retenue utilise les croissances
des foyers fiscaux de chaque commune et les applique à la population
(recensement 1999).
42 Les bassins de recrutement la notion de bassin de recrutement
sera abordée dans la partie III de ce travail P. 65
La publication des premiers résultats du recensement a
permis de tester cette méthode en comparant les résultats des
recensements et les estimations réalisées.
En juin 2007, 52 communes sur les 99 du SCOT Sud
possédaient leurs résultats des recensements effectués. De
fait, la méthode a pu être testée sur plus de 50% des
individus (au sens statistique, c'est-à-dire les communes dans le cas
présent) existants43. La méthode a proposé des
estimations qui ce sont avérées satisfaisantes. Sur la
totalité de la population comparée, la méthode enregistre
une surestimation de 1,2% par rapport aux populations recensées.
A partir de cette méthode et des recensements partiels,
il a été possible de produire une cartographie de la population
du SCOT Sud par commune en 2006.
RIEUMES
AUTE RIVE
CARBONNE
CAZERES
MONTESQUIEU
VOLVESTRE
CINTEGABELLE
43 Le test de la méthode, ainsi qu'un détail de la
méthodologie sont présents en annexe P.
La comparaison de la cartographie de 1999 et celle de 2006
met en lumière deux phénomènes que nous avons
déjà identifiés. Tout d'abord, un accroissement
démographique particulièrement important depuis le recensement de
1999 qui traduit l'évolution de ce secteur semi-rural vers un secteur
périurbain. Ensuite, un étalement du dynamisme
démographique qui gagne des communes de plus en plus
éloignées des pôles de densité.
L'extrapolation
A la suite de cette estimation fine de l'existant, il
était possible d'extrapoler les croissances des périodes
1999-2006 et 1990-2006. Ainsi, sachant que la croissance s'est
accélérée sur la période 1999-2006, il a
été possible de dresser deux hypothèses. Une perspective
haute, où la croissance démographique serait équivalente
à l'accélération observée entre 1999 et 2006. Et
une perspective basse, qui utiliserait la croissance depuis 1990, offrant un
recul de 16 ans.
Perspective démographique du SCOT Sud à horizon
2020
145000
135000
125000
115000
105000
95000
85000
Ainsi, selon cette méthodologie, les hypothèses
démographiques du SCOT Sud à horizon 2020 ce situent dans une
fourchette de 110 000 à 130 000 habitants.
Bien que cette méthode produise des estimations par
commune, l'intérêt est de réaliser des projections à
l'échelle des « bassins de recrutement ». L'échelon
inférieur ne peut pas être pertinent étant donné que
la marge d'erreur est d'autant plus importante que la population estimée
est faible, or certaines communes possèdent une population
inférieure à 100 habitants.
La construction des bassins de recrutement étant
réalisée dans la partie III, la cartographie des
hypothèses démographiques sera présentée par la
suite.
Au travers de ces analyses, nous avons pu saisir un certain
nombre d'informations nécessaires au travail de localisation des futurs
collèges. En effet, la connaissance des disparités de revenus du
point de vue géographique et l'analyse des tendances
démographiques permettent d'aborder le travail de localisation avec une
certaine compréhension du territoire.