2.2- Contexte de
l'étude
Au Bénin, il n'existe pas de politique
spécifique en matière d'éducation des adolescents. Cette
partie ne s'intéresse alors qu'aux systèmes formel et non formel
de l'éducation.
2.2.1. Historique du
système institutionnel de l'éducation
Le Bénin est caractérisé par un
environnement éducatif dual. Il se distingue le système formel et
le système informel.
Le système formel a connu deux grandes périodes.
En premier figure la période révolutionnaire avec sa formule
d' « Ecole Nouvelle » fondée sur un
modèle de développement de type socialiste quoiqu'elle ait eu
pour ambition de sortir du mimétisme des modèles extravertis, en
particulier français. L'espoir qu'a suscité cette réforme
est grand. Le nombre d'élèves a presque doublé et celui
des maîtres a presque triplé avec le recrutement des "Jeunes
Instituteurs Révolutionnaires". Néanmoins, ces réussites
apparaissent apparentes car occultant certaines distorsions remarquables. La
multiplication des écoles n'a pas conduit à la formation des
enseignants, à la construction des salles de classes, à
l'acquisition des équipements scolaires, etc. Bref, les faiblesses de
cette réforme ont nom : l'insuffisance des infrastructures,
l'insuffisance qualitative et quantitative du personnel enseignant, les
faibles taux d'efficacité (redoublement et abandons
élevés), les dérives dans les activités
d'initiation à la production, l'insuffisance du personnel chargé
de l'encadrement et du contrôle pédagogique, et le manque de
matériels didactiques (manuels scolaires...). De même,
malgré leur logique, les programmes ne tiennent pas compte de la
réalité ; ils sont mal adaptés au niveau
élèves-maîtres comme aux conditions concrètes de
l'enseignement. Il est difficile de dire clairement les objectifs
formulés en termes de produits (ce que le formé doit savoir et
savoir faire) et d'identifier de la même manière les connaissances
à acquérir. En clair il y a dans ce système une
inadéquation entre les formes et contenus d'enseignements et les besoins
de la société, une inadéquation de l'enseignement à
l'environnement socio-économique du pays. Ce système rime avec le
chômage et l'accentuation de la déscolarisation,
conséquence d'une désaffection généralisée
des familles vis-à-vis de l'école. La déstructuration de
cette politique éducative du système formelle a mené
à une nouvelle réforme amorcée par les Etats
Généraux de l'Education (EGE) qui ouvre
l'ère du renouveau démocratique.
Se fondant sur les dysfonctionnements et le manque de
performance du système éducatif de la période
révolutionnaire, les EGE tenus en octobre 1990 ont permis au
gouvernement d'adopter en 1991 le Document de Politique Educative qui a
fixé les grandes orientations sectorielles afin de juguler les
difficultés sus-énoncées. Les actions entreprises par le
gouvernement concernent le cadre institutionnel et la réforme de
l'enseignement pour les aspects liés à l'amélioration de
l'accès à l'éducation, de l'offre et de la qualité
de l'enseignement en général. Au niveau institutionnel les
activités entreprises ont pour but de gérer efficacement et avec
efficience des ressources de toutes sortes : matérielles, humaines
et financières. Ce faisant, il y a eu une décentralisation et une
déconcentration des structures et fonctions. Aussi le système
est-il adapté de manière à permettre la planification, le
suivi et l'évaluation des activités. La réforme au niveau
de l'enseignement primaire quant à elle met l'accent entre autres sur
l'accès équitable à l'éducation et à la
qualité de celle-ci. Dans la pratique, il y a par exemple
l'exonération des filles du paiement des frais de scolarité dans
les zones rurales, l'élaboration d'un projet de politique en
matière d'égalité des chances à l'accès
à l'éducation. La recherche de la qualité a abouti
à une réforme des programmes d'enseignement, à la
formation des enseignants et à l'évaluation des connaissances des
élèves et leur orientation.
De nos jours, il est question dans l'enseignement primaire
des nouveaux programmes d'études qui mettent l'accent sur l'enfant et
sur l'environnement avec une démarche fondée sur la
résolution de problèmes ; démarche appelée
socioconstructiviste. Autrement dit, ces programmes placent l'enfant au centre
du processus éducatif tandis que le maître devient
réellement un animateur avisé.
La nouvelle orientation de l'éducation à
l'ère du renouveau démocratique a permis de relever quelques
défis et d'atteindre des résultats significatifs tant en ce qui
concerne le personnel enseignant que les élèves (augmentation du
taux de scolarisation). Néanmoins certains problèmes persistent
encore ; les objectifs sont généraux et pour ce faire le
type de citoyen qui résultera du système n'est pas encore connu
surtout en ce qui concerne sa dimension culturelle. Enfin de vives critiques
s'élèvent contre les nouveaux programmes actuellement en vigueur.
Il se déduit de ce qui précède que le
système formel de l'éducation n'a pu couvrir réellement
les besoins en éducation tant sous la révolution qu'à
l'ère du renouveau démocratique. Ce système a
laissé un grand nombre d'individus dans le système non formel.
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