Le changement climatique a des impacts sur l'environnement
physique (surtout sur l'équilibre hydrique qui lui-même est
lié fortement au fonctionnement des écosystèmes) et sur la
biodiversité des milieux naturels en montagne. Dû à la
morphologie des Alpes qui forme beaucoup de microclimats différents, la
situation hydrologique peut différer fortement d'une vallée
à l'autre. Les versants qui sont exposés au vent vont subir des
précipitations beaucoup plus forts et ceux qui se trouvent sous le vent
ou à l'intérieur du
40Pergélisol ou Permagel ou Permafrost: Sol
gelé en permanence... sur une grande profondeur (sol proprement dit et
roche en place). Source : Brunet R. et al., 2005
41 ce qui n'est possible d'ailleurs
massif vont être déficitaire en eau. De plus,
des évènements météorologiques extrêmes vont
se manifester de plus en plus souvent. Les processus géomorphologiques
comme l'érosion, le glissement de terrains, les coulées de boues,
les éboulements etc. vont avoir surtout une influence sur les
activités et les aménagements humains.
La biodiversité alpine est très importante
à l'échelle européenne. Les étages alpin et nival
(à partir d'une altitude de 2900m; cf. figure 6) regroupent 15% de la
biodiversité floristique spécifique aux Alpes.
Figure 6 : Etages de la vegetation en montagne Source :
www.hautes-alpes.net;
consulté le 02/06/07
Les étages de végétation vont subir une
translation vers le haut ce qui mène à une migration des
espèces et donc à une compétition intra spécifique
plus élevée dû à la réduction physique des
niches écologiques. Les limites d'altitude de l'habitat de la flore se
sont déplacées entre 0,5m à 4m par décennie. Mais
compte tenue le réchauffement en cent ans la valeur aurait dû
être beaucoup plus élevée selon Götz A. et al., 2002.
Donc, la nature réagit mais avec une vitesse tempérée.
Néanmoins, les scientifiques estiment qu'un quart des quatre cents
espèces végétales endémiques va disparaître
car la migration des espèces vers le haut ne peut pas se faire sans fin.
Chaque montagne a un sommet. Cependant, le nombre d'espèces sur les plus
hauts pics de montagne des Alpes
orientales a augmenté depuis 1900. Les conditions
climatiques y sont donc plus favorables qu'il y a un siècle. Mais
l'augmentation du nombre d'espèces veut dire qu'il en y a des nouvelles
qui se sont installées au détriment de celles adaptées
à la vie en plus hautes altitudes et avec des températures plus
basses. L'augmentation de la biodiversité s'est donc passée avec
une régression, même une disparition d'espèces
endémiques, uniques en leurs genres. (cf. Loubier J.Ch., 2004, p. 66;
Denhez F., 2005, p. 45)
Les espèces animales sont les premières
à subir les conséquences du changement climatique. Selon Denhez
F., 2005, depuis un siècle et demi un grand nombre d'espèces ont
changé leur répartition dans l'espace. Cependant, l'ampleur de
leur migration est difficile à mettre en relation avec la hausse de la
température moyenne. L'effet domino provoque qu'un changement de toute
petite taille peut déchaîner des bouleversements
considérables. Les espèces animales ne sont pas seulement
dépendantes de la température moyenne, de la pluviométrie,
de la durée des saisons, etc. mais aussi de leur nourriture. Donc, quand
une espèce change d'habitat, ajuste son cycle de reproduction ou adapte
son éventail de nourriture, toutes les autres espèces en
subissent des conséquences.