La distinctivité
Définition :
La distinctivité est l'attribution d'une
caractéristique spécifique à un item lors de l'encodage,
permettant de le distinguer des autres items. Ce processus permet une meilleure
discrimination du leurre lors de la récupération.
Dans le paradigme DRM, le processus de distinctivité
donne la possibilité de déterminer si le mot qui nous vient
à l'esprit a bien été perçu ou seulement
activé en mémoi re.
La source de l'information :
Plusieurs auteurs se sont penchés sur les processus
d'activation et de monitoring, essayant ainsi de déterminer le moment
critique où se forment les faux souvenirs.
Récupérer la source d'une information vient de
notre capacité à distinguer les souvenirs des productions
imaginaires. Les individus se servent généralement
d'informations contextuelles pour faire la distinction.
L'expérience de Loftus, Miller et Burns (1978) la
« misinformation effect » teste l'effet de la suggestion d'une
information nouvelle erronée. Une situation complexe est
présentée à des sujets divisés en deux groupes : un
groupe contrôle et un groupe expérimental. Le groupe
contrôle se voit poser une question concernant la situation réelle
exposée, tandis que le groupe expérimental se voit poser une
question erronée par rapport à cette situation. Dans le
deuxième cas, certaines personnes seront convaincues de la
véracité de la réponse à la question trompeuse.
Selon Loftus, l'information nouvelle modifie ou détruit la trace de
l'information o rig i nale.
Lindsay et Johnson (1989) supposent, quant à eux, que
la trace d'un évènement original coexisterait avec celle d'une
information nouvelle erronée. Les sujets rappellent la mauvaise
information à la place de l'originale car ils ne peuvent pas identifier
celle qui correspond à la situation réelle. Les individus ont des
difficultés à différencier les sources des deux traces.
Plusieurs travaux vont d'ailleurs en ce sens, opposés à
l'hypothèse de Loftus (Bekerian & Bowers, 1983 ; Bowers &
Bekerian, 1984, cités par Brédart, 2004).
Johnson, Hashtroudi et Lindsay (1993, cité par Hicks
& Marsh, 1999) distinguent les souvenirs d'évènements
externes des souvenirs d'évènements internes. Pour les premiers,
les détails perceptifs sont nombreux (visuels et auditifs), mais les
seconds, qui représentent les pensées ou encore les fantasmes,
contiennent peu d'éléments perceptifs.
Les informations perceptives et contextuelles sont
déterminantes pour l'attribution de la source à un
évènement. Ainsi, un souvenir généré
intérieurement peut se présenter comme réel s'il contient
beaucoup de détails perceptifs.
Par la suite, McDermott et Roediger (1998) étudient la
source, consciente ou inconsciente, de l'induction des faux souvenirs. Pour
eux, si le leurre vient inconsciemment à l'esprit lors de l'encodage,
cela suffirait pour induire un faux rappel ou une fausse reconnaissance des
mots. Cependant, s'ils sont consciemment activés lors de l'encodage,
leur rappel sera dû à une faille dans le processus de
monitoring.
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